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De nombreux parents profitent du mois du Ramadan pour initier leurs enfants à la religion. Ils multiplient ainsi les actions caritatives, ils leur apprennent à faire la prière et les encouragent même à jeûner certains jours comme le premier, le 15 ou encore le 26 du mois (la nuit du destin). Mais attention, il y a un certain nombre de facteurs qu’il faut prendre en considération avant de pousser un enfant qui n’a pas encore atteint l’âge de la puberté à jeûner.
Jeûne des enfants : il faut s'y prendre progressivement et ne pas forcer
«Le jeûne de l’enfant pendant le Ramadan dépend de plusieurs facteurs, notamment l’âge de l’enfant – plus de 10 ans en général – et son état physique et mental. Il est aussi important d’avoir l’avis de son pédiatre. Dans le cas d’une puberté précoce, les parents doivent être vigilants et s’assurer que le corps de leur enfant est adapté au jeûne», déclare au «Matin» Dr Hakima Gouchi, pédiatre. «Il faut savoir qu’il est très important pour les enfants d’avoir une alimentation équilibrée puisqu’ils sont en pleine croissance. Leurs capacités et leurs réserves sont limitées, c’est pourquoi il ne faut pas forcer un enfant à jeûner. Il faut y aller progressivement pour que le corps puisse s’habituer petit à petit. Commencer par quelques heures au milieu de la journée, par exemple, ou s’abstenir de manger, mais continuer à boire…», ajoute la spécialiste.
Dr Gouchi souligne, par ailleurs, que le jeûne peut entraîner des complications chez certains enfants qui n’ont pas encore atteint l’âge de jeûner, mais se forcent à le faire. Il s’agit notamment de la déshydratation, l’hypoglycémie, la faiblesse et la perte de conscience, des carences en vitamines et sels minéraux qui peuvent avoir un impact sur sa croissance. «Il faut faire très attention surtout avec les enfants qui ont eu une puberté précoce et qui se sentent obligés de jeûner tout le mois. Ces enfants risquent de voir leurs réserves atteindre leurs limites à la fin du mois et se retrouver avec des problèmes de santé», prévient la pédiatre. Cette dernière précise également que certains enfants qui souffrent de problèmes de santé ne devraient pas du tout jeûner. «Jeûner peut s’avérer très dangereux pour les enfants qui souffrent de maladies chroniques, une anémie sévère ou le diabète et toute autre maladie ou infection – telle qu’une grippe – qui nécessite un traitement et un suivi particulier ou une alimentation particulière», assure-t-elle.
Jeûne des enfants : les conseils de Dr Hakima Gouchi, pédiatre
Les enfants qui peuvent jeûner doivent avoir une alimentation équilibrée pour profiter de tous les aliments et les nutriments essentiels, nécessaires à leur croissance. Le Ftour doit être riche et complet avec une bonne dose de vitamines, de sels minéraux et de protéines. Il faut inciter l’enfant à manger des légumes et des fruits et veiller à ce qu’il obtienne les calories nécessaires pour éviter le manque d’énergie durant la journée. L’enfant doit aussi boire suffisamment d’eau et éviter les jus, surtout les jus artificiels, qui sont très riches en sucre et qui risquent de perturber sa croissance. Il faut retarder le S'hour au maximum. Et ce repas aussi doit être complet avec des sucres à dégradation lente, des aliments riches en vitamines et en protéines pour aider le corps à résister au cours de la journée. Quand l’enfant jeûne, les parents doivent rester très vigilants. Il ne faut pas le laisser dormir, car il court le risque de faire une hypoglycémie sans qu’on s’en rende compte.
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