La recette du gouvernement pour redorer le blason de l'université marocaine

Interpellé sur la stratégie de son gouvernement pour réformer le système de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique à l’occasion de la séance plénière consacrée aux questions de politique générale, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a détaillé les grandes lignes du plan d'action visant à faire de l'université marocaine un espace d'innovation et de développement cognitif.

Réforme de l'enseignement : Une approche participative pour mobiliser l'intelligence sociétale

Mesurant les enjeux liés au développement du système d'enseignement supérieur, de recherche scientifique et d'innovation, le gouvernement, indique M. Akhannouch, a opté pour une approche participative élargie afin de mobiliser l'intelligence sociétale. Cette démarche consultative sans précédent a permis d'organiser 13 rencontres-débats auxquelles ont participé 35.000 personnes représentatives du monde universitaire, des collectivités territoriales, des acteurs économiques et des acteurs de la société civile, souligne le Chef du gouvernement. Ces rencontres ont débouché, d’après M. Akhannouch, sur plus de 3.000 recommandations et la conclusion de 127 accords de partenariat entre acteurs régionaux, portant sur des domaines prioritaires tels que l'hébergement universitaire, les primes liées au mouvement national de mutation et les filières de formation répondantes aux besoins des secteurs productifs.

Un nouveau système pédagogique LMD au sein des universités marocaines

Sur le plan du modèle pédagogique, le Chef du gouvernement a fait savoir que le nouveau schéma mis en place vise à faire évoluer le système LMD (licence-master-doctorat), de sorte que l'université ne serve plus seulement à former des diplômés pour le marché du travail, mais devienne un espace privilégié pour la production du savoir et pour le développement des compétences des jeunes.

À cet égard, M. Akhannouch précise que son gouvernement entend consolider les processus d'apprentissage par les aptitudes propres et les compétences transversales afin de renforcer les liens avec l'identité marocaine et de consolider les liens sociaux, et intégrer des certifications en compétences linguistiques et numériques, en plus de développer des opportunités pour l'enseignement en alternance entre l'université et son environnement socio-économique. De plus, M. Akhannouch a précisé que son gouvernement table sur la formation d'une nouvelle génération de doctorants répondant aux normes internationales et capables de mener des recherches innovantes dans les secteurs de priorité nationale.

Un programme de formation pour un millier de doctorants sera lancé dans un premier temps, a-t-il fait savoir, soulignant que cela permettra de disposer d'un vivier de compétences pour assurer le renouvellement du corps des enseignants-chercheurs, dont la proportion de départs à la retraite va être importante dans les années à venir. Par ailleurs, le Chef du gouvernement a déclaré que l'organisation pédagogique du cycle de la licence a été réaménagée en introduisant de nouveaux éléments permettant de faire un bond qualitatif au niveau de la qualité de l'apprentissage et de la performance de l'ensemble du système.

Le gouvernement débloque 600 millions de dirhams pour la recherche scientifique

En matière de recherche scientifique, M. Akhannouch a révélé que 600 millions de dirhams ont été débloqués pour le lancement du Programme national d'appels à projets de recherche portant sur des thèmes liés à la souveraineté nationale. Le gouvernement, poursuit-il, accordera également 1.300 bourses de voyage aux doctorants, particulièrement dans le cadre d'études internationales, interuniversitaires ou entre universités et entreprises, et augmentera le financement des programmes de recherche scientifique internationaux, tels Prima, Horizon Europe ou d’autres programmes similaires. Et d'ajouter qu'une soixantaine de projets au titre du Programme national d’innovation seront incubés en 2023 (ce qui portera à 100 leur nombre), et que 40 brevets d'invention seront déposés par des universités avant la fin de cette année.