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Les recommandations de l’Association Awal pour faire de la famille un espace d’égalité, d’inclusion et de sécurité

En pleins débats sur l’égalité et l’inclusion des femmes, l’Association Awal a élaboré un projet de mémorandum basé sur le concept de la famille comme espace d’égalité, d’inclusion, de sécurité et de solidarité. L’idée est de rendre compte des mutations sociales qui s’opèrent dans notre société et au sein de la famille marocaine.

Les recommandations de l’Association Awal pour faire de la famille un espace d’égalité, d’inclusion et de sécurité
Présentation à Casablanca du projet de mémorandum «Pour des familles marocaines : Espaces d’égalité, d’inclusion, de sécurité et de solidarité».

Une rencontre nationale a été organisée, vendredi à Casablanca, pour la présentation du projet de mémorandum «Pour des familles marocaines : Espaces d’égalité, d’inclusion, de sécurité et de solidarité». Ce mémorandum, initié par l’Association Awal pour les libertés et soutenu par les institutions publiques et les acteurs de la société civile, constitue un appel aux acteurs et décideurs à travailler sur la mise à jour de la législation et l’adaptation des lois aux exigences de la Constitution de 2011 et des accords internationaux ratifiés par le Royaume, dans le but d’accompagner les transformations que connaît la société, afin d’assurer l’égalité et la justice entre toutes ses composantes.

Dans une allocution de circonstance, Nouzha Skalli, présidente de l’association, a soutenu que ce mémorandum est le résultat d’un travail de groupe qui s’est fait sur plusieurs mois, dans le cadre d’une démarche participative ayant réuni des acteurs associatifs, des professeurs et chercheurs dans divers domaines, ainsi que des représentants du secteur public. Le Maroc a réussi ces dernières années à accomplir d’importantes réalisations, notamment la Constitution de 2011 et la réforme du Code de la famille, a-t-elle poursuivi, notant qu’en raison des transformations et des évolutions dont la société marocaine a été témoin, de nouveaux défis sont apparus qui imposent la révision et l’actualisation de certaines lois afin d’assurer l’égalité et la justice.

Mme Skalli a indiqué que les recommandations du mémorandum visent à accompagner les mutations sociales de notre société afin que les familles marocaines, l’ensemble des familles dans la diversité de leur composition, puissent réellement constituer des espaces d’égalité, d’inclusion, de sécurité et de solidarité, pour toutes les citoyennes et tous les citoyens, femmes, hommes, enfants, personnes âgées ou personnes en situation de handicap.

Créer une commission permanente pour l’égalité au Parlement

Ces recommandations concernent six points essentiels, a-t-elle relevé, ajoutant qu’elles sont liées à l’élargissement de la reconnaissance des familles dans la diversité de leurs compositions et de leurs situations, à travers notamment, la production par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) d’une enquête rigoureuse et approfondie sur les familles au Maroc dans leur diversité en veillant à mettre en œuvre une approche genre, ainsi qu’assurer un revenu propre pour les femmes pour combler les inégalités hommes-femmes en matière d’accès aux ressources.

En ce qui concerne la deuxième recommandation, Mme Skalli a expliqué qu’il s’agit de protéger les filles mineures contre le mariage subi, en pénalisant les mariages des mineur(e)s, en prolongeant l’obligation de la scolarisation à 18 ans, et responsabiliser les établissements d’éducation pour le suivi des filles qui quittent l’école.

La troisième recommandation porte sur l’élimination des discriminations, des violences et des injustices contre les femmes et la mise en œuvre de l’égalité, en harmonisant les concepts avec ceux de la Constitution et des accords internationaux ratifiés par le Maroc, et en abolissant le principe de «tutelle». De même, il faut éliminer la perte de la garde des enfants en cas de remariage de la femme divorcée. 

La quatrième recommandation concerne la priorité à l’intérêt supérieur des enfants en particulier ceux issus de mariage non légal, en protégeant les mères célibataires et en leur assurant des droits socio-économiques pour leur permettre de garder leur enfant.

La cinquième recommandation consiste à œuvrer pour la stabilité des familles et rétablir la confiance et la cohésion en leur sein. Quant à la sixième et dernière recommandation, elle porte sur la protection sociale généralisée et basée sur le genre.

Mme Skalli a relevé que pour la mise en place de ces recommandations, il faut prévoir des mécanismes de travail, notamment au niveau des institutions publiques, puisque le mémorandum demande la création d’une commission permanente pour l’égalité au parlement, et la création d’un ministère dédié au renforcement des capacités des femmes et à la réalisation de l’égalité. Pour elle, un travail doit également être fait pour consolider une culture de l’égalité au sein de la communauté et promouvoir des méthodologies de communication et de rapports sur les réformes et les mesures prises.

La rencontre a également été marquée par des interventions de représentants de plusieurs secteurs publics, notamment du ministère de la Justice, du ministère de la Santé, du ministère de la Solidarité, de l’insertion sociale et de la famille, en plus du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) et du Conseil économique, social et environnemental (CESE).

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