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Réforme de santé : Le secteur privé appelle à accélérer les processus pour activer le partenariat avec le public

L'Association nationale des cliniques privées a organisé, samedi 27 mai à Casablanca, ses huitièmes Assises nationales sur le thème «L’hospitalisation privée pour une meilleure gouvernance». L'occasion de rappeler la place capitale des cliniques privées dans le système de santé et d’insister sur l’importance des partenariats public-privé pour renforcer la gouvernance sanitaire et améliorer la qualité des soins.

Réforme de santé : Le secteur privé appelle à accélérer les processus pour activer le partenariat avec le public
Ph. Seddik

«Le secteur privé de la santé est un secteur en développement continu qui représente, aujourd’hui, environ 50% de l’offre de soins nationale. Il a toujours constitué une composante essentielle du système de santé», a souligné Abdelmoula Boulamizat, directeur régional de la Santé et la protection sociale de Casablanca-Settat, à l’ouverture des huitièmes Assises de l'Association nationale des cliniques privées (ANCP), samedi dernier à Casablanca. Cette rencontre, organisée sur le thème «L’hospitalisation privée pour une meilleure gouvernance», vise à lancer le débat sur les moyens de renforcer la gouvernance dans la dynamique de refonte du système national de santé en impliquant les différents acteurs.

Dynamiser le partenariat pour permettre aux ressources humaines des deux secteurs d'exercer dans des établissements de santé du public ou privé 

«Bien que nous ne disposions pas actuellement d’un système d’information qui nous permette d’apprécier l’activité de ce secteur à sa juste valeur, nous sommes convaincus qu’il contribue à la prise en charge d’une proportion très importante de la demande des citoyens marocains en matière de soins de santé», ajoute le responsable. Ce dernier a, par ailleurs, souligné que le secteur privé est très présent dans l’arsenal juridique en cours de mise en place pour la refonte du système de santé national. «Le ministère de la Santé s’est lancé dans une dynamique de refonte du système national de santé qui repose sur 4 piliers qui sont la bonne gouvernance, la mise à niveau de l’offre de soins, la valorisation des ressources humaines et la digitalisation du système de santé. Nous accordons, dans ce cadre, un intérêt particulier au renforcement de la complémentarité et la mutualisation des efforts entre les secteurs public et privé à travers des partenariats et la mise en place des outils de coordination des services de soins entre les deux entités», a affirmé le représentant du ministère de la Santé.

Et d’ajouter que «des textes d’application des différentes lois pour reconstruire le système de santé national permettront de nombreuses actions de collaboration entre les deux secteurs. Le secteur public pourra notamment recourir au secteur privé en cas de besoin pour l’exécution de certaines prestations et les ressources humaines des deux secteurs pourront exercer dans le secteur public ou privé sans problème». De son côté, Nadia Ismaili, vice-présidente du Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM), a souligné que les huitièmes Assises de l’ANCP s’inscrivent dans un contexte particulier, marqué par le chantier de la réforme du système de santé avec sa dimension territoriale, ainsi que la création de nouveaux Groupements sanitaires territoriaux (GST).

«Durant cette phase importante de transformation, nous devons tirer les enseignements de la pandémie de la Covid-19. Durant cette période, la collaboration entre le secteur public et privé avait donné de bons résultats. Nous avons pu prouver le potentiel important de cette coopération», a indiqué la vice-présidente du CNOM. Et d’insister que «ces Assises sont une opportunité pour promouvoir le partenariat public-privé et les groupements sanitaires territoriaux, afin de briser toutes les frontières entre les secteurs et travailler main dans la main pour augmenter l’offre de soins et améliorer leur qualité au service du bien-être des Marocains». Dr Ismaili a également précisé que le secteur privé joue un rôle très important qu’il faudrait mettre à profit pour une efficience du système de santé national. «Les discussions d’aujourd’hui portent sur les systèmes de gouvernance et les modes à suivre pour améliorer cette gouvernance aussi bien pour les ressources humaines, financières que pour les process, afin d’offrir des soins de santé de meilleure qualité pour le citoyen marocain. Il faut aussi asseoir un parcours coordonné des soins en faisant participer toutes les parties prenantes», a-t-elle ajouté.

Pour une meilleure répartition des cliniques privées dans les régions 

La représentante du CNOM a, enfin, réitéré l’engagement de l’Ordre des médecins avec toutes ses composantes nationale et régionales dans l’accompagnement du Chantier Royal de la généralisation de la couverture sociale ainsi que celui de la création des groupements sanitaires territoriaux dans le but de construire ensemble un système de santé cohérent en faveur du citoyen marocain.

De son côté, Redouane Semlali, président de l'ANCP, a indiqué que la refonte du système de santé avec la participation de tous les acteurs dans le secteur est aujourd’hui une priorité nationale. «Malgré son impact sur le système de santé et l’économie nationale, la pandémie Covid-19 nous a laissé une vision selon laquelle le Maroc ne peut prétendre être un pays qui aspire au développement sans un système de santé efficient. D’où l’urgence de reconstruire ce dernier afin de permettre à tous les citoyens marocains d’accéder à une couverture médicale et de bénéficier d’une offre de santé de qualité», a affirmé le président de l’ANCP. Ce dernier a également précisé qu’il faudrait d’abord améliorer l’offre de soins et la rendre accessible à tous les citoyens et asseoir une meilleure gouvernance sur tous les plans. «Nous constatons, aujourd’hui, que les cliniques privées se répartissent de façon très inégale sur le territoire national avec une offre plus dense au niveau des grandes villes. Certaines villes disposent à peine d’une seule clinique, d’autres n’en ont aucune, car les professionnels de santé ne sont pas suffisamment motivés pour travailler dans des régions reculées», relève Dr Semlali. Et d’ajouter qu’«il faut mettre en place des cliniques «access» dans les petites villes et motiver les ressources humaines médicales et paramédicales pour exercer leur profession dans ces zones. Il faut également se doter d'un management de qualité qui permet de disposer d'une offre de soins de qualité accessible à tous les citoyens où qu’ils soient». Le président de l’ANCP a, en outre, insisté sur l’importance du respect de l’éthique et de la déontologie dans le secteur privé de la santé, qui sont les garants de la bonne pratique de la médecine, loin de tout aspect commercial.

Lire aussi : Offre de soins, gouvernance médicale,... les pistes à prioriser pour le secteur privé

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