Tanger-Tétouan Al-Hoceïma entend enclencher une réelle dynamique économique et d'entrepreneuriat dans la région. Le Conseil de la région vient, en effet, de mandater le cabinet Mazars Audit et Conseil pour la conception du fonctionnement et du plan d’action du futur Observatoire de veille stratégique et d’intelligence territoriale de la région. De même, la région charge le cabinet Massyn Holding de l'élaboration et le déploiement d’un plan de communication pour son futur Fonds régional pour le soutien des entreprises, l’attractivité de l’investissement et la redynamisation du marché de l’emploi.
Dans le cadre de sa mission, le cabinet Mazars Audit et Conseil aura à concevoir de manière «participative» les modalités de fonctionnement de l’Observatoire de veille stratégique et d’intelligence territoriale et proposer un plan de travail, à travers la création d’une cellule pilote constituée autour de la mission de «veille stratégique et d’intelligence territoriale». Cette structure doit répondre aux besoins et aux moyens dont dispose la région, selon les expériences renseignées par les pratiques de benchmarking.
Concrètement, l’étude à mener par Mazars devra aboutir à la mise en place d’une feuille de route, un fil conducteur et un canevas de mise en place de l’Observatoire dont le point focal est le Conseil de la région. «Le projet d’Observatoire s’inscrit dans le plan d’action du Conseil régional et sa volonté de disposer d’une plateforme innovante de collecte, de production et de traitement d’informations fiables, en plus d’outils scientifiques prospectifs d’aide à la prise de décision et à la planification stratégique territoriale. D’autre part, il inspire à asseoir les bases d’une gouvernance responsable et ouverte et d’un dialogue citoyen institutionnel, régulier et efficace au niveau régional, selon une approche participative et constructive, garantissant l’implication forte et inclusive de tous les acteurs régionaux dans le processus de conception et d’évaluation des politiques de développement territorial», explique le Conseil de la région.
Selon lui, la complexité de la conjoncture nationale et internationale ainsi que les interférences entre les échelles territoriales et les intérêts sectoriels exigent aujourd’hui que la prise de décision soit «bien pensée» et «bien réfléchie». De ce fait, les acteurs territoriaux se trouvent automatiquement confrontés à la question de l’intelligence territoriale et de la veille stratégique.
Dans ce sens, les Conseils des régions du Maroc, vu les nouvelles compétences qu’on leur a attribuées dans le cadre de la régionalisation avancée, sont appelés à se doter d’instances d’aide à la prise de décision basées sur des méthodes scientifiques de veille et de prospection. «C’est pourquoi la compréhension du fonctionnement des structures et des dynamiques des territoires infranationaux, dans leurs portées nationale et internationale, constitue un véritable enjeu de développement, à même de dénouer la complexification des relations entre les différents acteurs. L’interférence entre les différents niveaux d'échelles territoriales en plus de la complexité des rapports sectoriels et institutionnels entre les différents acteurs exigent aujourd’hui l’adoption de démarches et de méthodes stratégiques en mesure de mettre les territoires sur la voie du développement durable», détaille le Conseil.
Le Fonds régional, un mécanisme de soutien aux entreprises sur-mesure
Pour électriser l’entrepreneuriat et l’emploi sur son territoire, la région planche sur l’opérationnalisation du Fonds régional pour le soutien des entreprises, l’attractivité de l’investissement et la redynamisation du marché de l’emploi. Le Conseil entend créer à travers ce Fonds un cadre d’intervention «complémentaire» et «homogène» afin de promouvoir l’investissement et l’emploi dans la région. Conformément à la convention de partenariat relative à sa création, le Fonds cible les grandes, moyennes, petites et microentreprises, les autoentrepreneurs et les coopératives opérant dans les secteurs de l’agriculture, la pêche, l’industrie et des services, ainsi que tous les secteurs producteurs de richesses et générateurs d’opportunités d’emploi dans la région. Il fournira de l’accompagnement «nécessaire» aux porteurs de projets, à travers le soutien financier, institutionnel et technique. Ainsi, deux mécanismes seront mis en place : un mécanisme d’appui à l’investissement et un autre dédié à l’appui à la pérennisation de l’emploi.
De même, le fonds peut apporter un soutien à l’investissement à travers des opérations de prise de participations directes dans des projets de grande envergure et d’importance stratégique pour la région. Notons que les entreprises et les coopératives bénéficiaires ne doivent pas avoir bénéficié ou bénéficier toujours du soutien offert par d’autres établissements publics. Aussi, leurs activités doivent être implantées dans le territoire de la région et générer au moins entre 3 et 100 emplois directs, selon la taille de l’entreprise, au cours de leur première année d’activité, tout en assurant la pérennité de ces emplois pendant deux ans. Rappelons que le Fonds est le fruit d’un partenariat entre le Conseil de la région, la wilaya de la région, le Centre régional d’investissement (CRI) et l’Agence pour la promotion et le développement du Nord (APDN).
Selon les données 2019 du Haut-Commissariat au Plan (HCP), la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma est classée à la troisième position parmi les régions économiques du Royaume avec un PIB de 126 milliards de dirhams, soit une contribution de 10,9% au PIB national. La région se situe aussi dans une position moyenne en termes du PIB par emploi, en se hissant au sixième rang avec une valeur de 107.809 dirhams de création de richesse annuelle moyenne par emploi, soit un écart de 2,6% par rapport à la moyenne nationale qui s’établit à 105.049 dirhams par emploi.Lire aussi: Plateforme industrielle Tanger Med : 2,2 milliards de DH de nouveaux investissements en 2022
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