Menu
Search
Lundi 20 Mai 2024
S'abonner
close

Le secteur financier marocain résilient malgré un contexte macroéconomique perturbé

Il n’y a pas péril en la demeure. Les secteurs bancaire, des assurances et financier font toujours preuve de résilience, en dépit d’un contexte difficile marqué par la montée des tensions inflationnistes et la persistance des incertitudes. Selon le Comité de surveillance des risques systémiques, les banques continuent d’afficher des fondamentaux solides avec des ratios de solvabilité et de fonds propres supérieurs aux minimas réglementaires. Dans les assurances, et malgré la baisse importante de leur marge de solvabilité, les compagnies résistent.

Le secteur financier marocain résilient malgré un contexte macroéconomique perturbé

Le secteur bancaire continue d’afficher des fondamentaux solides. Le constat est du Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS), qui a tenu le 4 juillet sa 17e séance au siège de Bank Al-Maghrib (BAM) à Rabat. Au niveau de la capitalisation, les banques ont dégagé à fin 2022 sur base sociale un ratio moyen de solvabilité de 15,7% et un ratio moyen de fonds propres de catégorie 1 de 12,4%. Ces niveaux sont donc supérieurs aux minimas réglementaires de 12 et 9%. Sur base consolidée, ces ratios ressortent respectivement à 13,4 et à 11,2%. Selon le Comité, l’exercice de macro-stress test de solvabilité continue de montrer la résilience du secteur bancaire face à des scénarios simulant la dégradation des conditions macroéconomiques.

En revanche, sur le plan de la rentabilité, le résultat agrégé des banques sur base sociale s’est déprécié de près de 13%, contre une hausse de 76,4% en 2021. Cette évolution s’explique principalement par la contraction de 52% du résultat des opérations de marché sous l’effet de l’augmentation des taux monétaires et obligataires. BAM relève par ailleurs que le ratio de liquidité à court terme continue d’afficher un niveau confortable supérieur au seuil réglementaire de 100%. S’agissant des infrastructures des marchés financiers, elles continuent de faire preuve d’une forte résilience aussi bien sur le plan financier que sur le plan opérationnel. Selon le Comité de surveillance, ces infrastructures affichent toujours un niveau de risque faible pour la stabilité financière.

Assurances : alerte sur les plus-values latentes !

L’analyse du secteur des assurances fait ressortir que celui-ci a continué de se développer et de faire preuve de résilience, en dépit d’une conjoncture économique difficile marquée par un fort ralentissement de la croissance économique nationale en 2022 et par la hausse des taux dans un contexte de montée des pressions inflationnistes. Avec un volume d’affaires de 53,8 milliards de dirhams en 2022, les assurances ont pu maintenir leur bonne dynamique de croissance (+8,5%) aussi bien sur la branche Vie (+10,7%) que la branche Non-Vie (+6,6%). Cette progression, conjuguée à une amélioration de la sinistralité de la branche non-vie, aura permis une augmentation de la marge d’exploitation de 36,6%.

Une nuance tout de même : le secteur a fait les frais des conditions défavorables du marché financier. Ses plus-values latentes ont, du coup, dégringolé de 53,8% et son solde financier a piqué du nez cédant 23,8%. Malgré ces contreperformances sur les placements, le secteur des assurances a affiché en 2022 un résultat positif de 4 milliards de dirhams (+1,8%), soit un taux de rendement des fonds propres (ROE) de 9,4%, en baisse de 10 points de base par rapport à l’exercice 2021.
Par ailleurs, relève l’Institut d’émission, la baisse des plus-values latentes a directement impacté la marge de solvabilité du secteur qui s’est dépréciée à 312,7%, contre 370,4% un an auparavant. Cette marge, calculée sous le régime prudentiel actuel, reste au-dessus du seuil réglementaire, mais ne couvre, à ce stade, que le risque de souscription. Les exercices de stress tests menés par la Banque centrale font ressortir une résilience globale des entreprises d’assurances aux conditions macroéconomiques et techniques défavorables.

Concernant le secteur de la retraite, et comme relevé par le Comité en 2022, les principaux régimes de base continuent de connaître une situation financière difficile, marquée globalement par l’importance de leurs dettes implicites et par l’épuisement de leurs réserves à divers horizons. La réforme systémique de ce secteur à travers l’instauration de deux pôles (public et privé), actuellement en cours de discussion entre le gouvernement et les partenaires économiques et sociaux, vise à instaurer une tarification équilibrée des régimes de retraite et à résorber une bonne partie de leurs engagements passés non couverts.

++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

Gestion d’actifs : la croissance de retour

Le secteur de la gestion d'actifs renoue avec la croissance et confirme sa résilience après un début d'année affecté par les corrections observées sur les marchés. L'actif net global des OPCVM a ainsi progressé de 6,8% au 16 juin 2023 à 535,2 milliards de dirhams, et ce après la baisse de 15,5% enregistrée en 2022. Selon BAM, les souscriptions se sont orientées principalement vers les catégories Monétaires (+21,1 milliards de dirhams) et Obligations court terme (+19,8 milliards de dirhams). Les autres organismes de placement collectif continuent, quant à eux, de connaître une évolution soutenue avec des encours sous gestion en augmentation de 5,7% à fin mars 2023. Cette croissance est essentiellement tirée par les fonds immobiliers, dont l'actif net a atteint 61,3 milliards de dirhams à cette date.

>>Lire aussi: Stabilité financière : voici la situation au Maroc

Lisez nos e-Papers