Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, accompagné de S.A.R. le Prince Héritier Moulay El Hassan, de S.A.R. le Prince Moulay Rachid et de S.A. le Prince Moulay Ismail, a présidé, vendredi au Palais Royal à Rabat, la deuxième causerie religieuse du mois sacré de Ramadan.
Cette causerie a été animée par le président de l'
Association des Oulémas du Sri Lanka, Mohamed Radoui Ben Mohamed Ibrahim, sous le thème "comment former une nation idéale à la lumière du Livre Saint et de la Sunna Annabaouia", en s'inspirant d’Al-Hadith Ash-Sharif : "Les gens sont des minerais comme l'argent et l'or. Les meilleurs d'entre eux dans la période préislamique sont les meilleurs en Islam, s'ils s'instruisent".
Au début de son prêche, le conférencier a souligné que le
Hadith Ash-Sharif, rapporté du
Prophète par Abû Hurayrah -qu'Allah l'agrée- signifie que, tout comme l’or et l’argent, les gens sont différents, notant que le bien, étant intrinsèquement enfoui au fonds de l’homme, il s’agit de l’extraire comme on le fait pour l’or et l’argent. Et c’est ce qui renvoie, selon lui, au concept du développement humain.
Toutes les définitions convergent dans un seul sens, en l’occurrence le développement de l’homme pour l’homme, et par l’homme, en vue d’apporter le bien à l’humanité et former une nation idéale, a-t-il relevé, indiquant que la mission des Prophètes et Messagers ne visait que d’atteindre cette finalité, faire passer les gens des ténèbres à la lumière, de la dépravation à l’intégrité et de la décadence à la gloire.
Le conférencier a considéré que le plus grand développement dans l'histoire de l'humanité est l’oeuvre du sceau du
Prophète et
Messager -que la paix soit sur lui-, qui a transformé l’essence de la jâhilîya en merveilles de l'humanité, faisant des hommes sans égal dans l'histoire et formant une nation exemplaire jusqu’au jour du jugement.
Il a insisté qu’à l’ère actuelle, la
Oumma islamique doit étudier cette nation idéale, ses caractéristiques et comment le Prophète l’a préparée, afin qu'elle retrouve ses forces et sauve l'humanité d'une perte éternelle.
Les compagnons du prophète représentent la nation idéale à la lumière du Livre Saint et de la Sunna, car ce groupe spécifique était un merveilleux modèle pour toute la race humaine, a souligné le professeur Mohamed Radoui Ben Mohamed Ibrahim, en s'inspirant du verset coranique : "Vous êtes la meilleure communauté, qu'on ait fait surgir pour les hommes". (Sourate Al-Imran).
Les compagnons du Prophète étaient une nation idéale pour celles qui les ont succédés, en ce sens qu’ils formaient une nation intégrée dans toutes les branches de la religion et de la vie, à travers les pratiques religieuses, les transactions, les comportements et la morale, a-t-il poursuivi, passant en revue les caractéristiques qui distinguaient cette nation idéale, à savoir le dévouement à la promotion du message d’Allah, l’ordonnance du bien et l’interdiction du mal, outre l’obéissance à Allah, à son Messager et à ceux qui détiennent le commandement, conformément au verset coranique: "Ô les croyants ! Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d'entre vous qui détiennent le commandement". (Sourate An-Nisa).
Rappelant que les savants sont unanimes quant à l'obligation d'obéir à l'imam et l'interdiction de dévier de ses commandements, l’intervenant a souligné qu’Allah Tout-Puissant a gratifié le Royaume du Maroc de la sage Commanderie des croyants et de la Conduite éclairée de Sa Majesté le Roi, qui veille à la prospérité et au développement de l'État, ainsi que sur les intérêts du peuple.
'’Le peuple du Maroc avisé se dresse en rempart avec Sa Majesté le Roi’’, a poursuivi le Professeur Mohamed Radoui Ben Mohamed Ibrahim.
Le conférencier s’est arrêté aussi sur des caractéristiques telles que l'unité, l'harmonie et la tolérance, soulignant que "l'obéissance suit en importance l'unité de la parole, car, grâce à l'obéissance, la nation renforce son unité et sa cohésion, et le lien entre tous ses membres se cimente, que ce soit entre le responsable et ses administrés ou entre les administrés entre eux. Ainsi, l'unité et la force de la nation deviennent réalité’’, a-t-il relevé.
Et pour faire le lien entre l'obéissance et la force de la nation, le conférencier a évoqué le verset : "Et obéissez à Allah et à Son messager; et ne vous disputez pas, sinon vous fléchirez et perdrez votre force. Et soyez patients! Certainement qu’Allah est avec ceux qui font preuve de patience".
Le président de l'Association des Ouléma du Sri Lanka a souligné que l’Islam est axé sur l'unité et la cohésion, et que toutes les obligations religieuses tournent autour de ce même pilier, précisant qu’accomplir la prière en communauté à la mosquée, prêcher l'honnêteté, le pardon et la tolérance dans toutes les transactions commerciales et le bannissement de la fraude visent à créer le sentiment de l'affection dans les cœurs.
Il a évoqué, dans le même sillage, le volet relatif à la cohabitation et à la vie familiale, dont le Tout-Puissant en a fait une des raisons de la réalisation de la concorde et l’amour, ainsi que l’aspect en lien avec les valeurs et la morale, dont la justice, la bienfaisance et l’assistance aux proches et l’interdiction de la calomnie et de la diffamation et de tout acte à même de susciter l’animosité et la haine.
Et de souligner la nécessité pressante pour la Oumma d'étudier l’éthique de la différence, tout particulièrement en religion, d’autant plus que les divergences sur les détails n’impliquent point le différend, car les divergences étaient une réalité entre les compagnons du Prophète et les successeurs, sans que cela ne conduise à des conflits et à des dissensions au sein de la communauté.
A cet égard, le conférencier a préconisé certaines conduites à suivre, notamment en débattant des différences par les arguments et dans le respect, loin de tout fanatisme, et en favorisant les éléments de rapprochement tout en témoignant du respect sur les points de divergence.
Il s'est également arrêté sur la modération et le juste milieu, qui constituent, selon lui, des caractéristiques de la Charia, conformément au verset coranique : "Nous avons aussi fait de vous une communauté du juste milieu pour que vous soyez témoins vis-à-vis des hommes", soulignant que le Prophète prêchait devant ses compagnons la modération dans tous les aspects de la vie et de la religion.
D'autre part, le professeur Mohamed Radoui Ben Mohamed Ibrahim a déploré que certains musulmans aient choisi de s’éloigner de la religion, alors que d’autres la pratiquent avec exagération, adoptant des idées extrémistes contraires aux préceptes de la Charia, basculant ainsi dans le terrorisme et l’extrémisme, appelant les sages de la Oumma, ses dirigeants et ses ouléma à sensibiliser les musulmans au danger que représente ce fléau.
Il a aussi souligné l’importance d’observer des valeurs morales, qui constituent l’un des fondements pour la formation d’une nation idéale et l’édification de l’unité et de la coexistence entre les sociétés, rappelant certains versets coraniques qui appellent à faire preuve des valeurs et des bonnes mœurs.
Dans ce sens, M. Radoui a relevé que les compagnons du Prophète se distinguaient par leurs nobles vertus et étaient attachés aux valeurs nobles qu’ils appliquaient dans leur vie quotidienne, ajoutant que la meilleure façon de former une nation exemplaire n’est autre que l’éducation aux valeurs morales nobles.
Le président de l’Association des ouléma du Sri Lanka a également mis la lumière sur certains exemples tirés de la biographie du Prophète en matière d’édification de la nation idéale, dont Omar -Que Dieu l’Agrée-, Salman Al-Farissi, Bilal Al-Habachi, Abdellah Ibn Abbas, Anas Ibn Malik et Oum Al-Mouminine Aicha, notant qu’il ne s’agit là que de quelques exemples parmi les nombreux compagnons, qui ont été éduqués et formés de la meilleure manière auprès du Prophète, devenant une nation exemplaire à tous égards.
Et de conclure que la nation islamique a grand besoin d’étudier la biographie du Prophète dans tous ses aspects, étant donné qu’il est à la fois l’imam, le juge, le commandeur, le réformateur, l’éducateur, le leader et le catalyseur des compétences humaines, plaidant à suivre les pas de Sidna Mohammed afin que la Oumma puisse recouvrer sa grandeur et redevenir un modèle pour toute l’humanité.
À l'issue de cette causerie, SM le Roi a été salué par Cheikh Mohamed Madani Tall, khalife du Cheikh Mountaga Tall serviteur de la communauté omarienne au Sénégal, Mohamed Akram Nadwi, professeur à l’Institut Al-Salam à Oxford en Grande-Bretagne, Abdallah Al Machri, alem mauritanien, Amany Burhanuddin Lubis, présidente du Conseil indonésien des ouléma pour la femme, les jeunes et la famille, et Daoud Denis Grill, professeur à l’université Aix-Marseille, membre de la Fondation des études et des recherches sur le monde arabo-musulman en France.
Le Souverain a également été salué par Ali Yaacoub, membre de la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains, section Niger, Mustafa Ibrahim, président de la section de la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains au Ghana, Cheikh Mouhcine Ben Moussa Al Hassani, président de la ligue des ouléma en Amérique Latine au Brésil, El Hussein Jakiti, membre de la section de la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains au Mali, et Abdel Wadoud Ould Abdallah Al-Hachem, membre de la section de la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains en Mauritanie.
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