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Hicham Bensaid Alaoui en faveur d'un SMIG régional pour favoriser l'équité économique au Maroc

Lors de son intervention dans l'émission «L'Info en Face» du Groupe «Le Matin», Hicham Bensaid Alaoui, PDG d'Euler Hermes Acmar, a scruté de près les défis économiques majeurs qui marquent actuellement le paysage économique marocain. Parmi ces enjeux essentiels figurent notamment la montée des prix, les retards de paiement, la complexité fiscale et les retombées prévues du Projet de Loi de Finances 2024. L'expert profite également de cette occasion pour défendre une mesure qui est revendiquée par certains opérateurs, à savoir l’instauration d'un SMIG régional. Détails.

Hicham Bensaid Alaoui en faveur d'un SMIG régional pour favoriser l'équité économique au Maroc
Hicham Bensaid Alaoui

Lors d'une récente édition de l'émission «L'Info en Face» du Groupe «Le Matin», le CEO d'Euler Hermes Acmar, Hicham Bensaid Alaoui, a apporté un éclairage sur les enjeux économiques actuels au Maroc et les grandes problématiques auxquelles l'économie nationale fait face. Parmi ces questions majeures qui ont été examinées de près lors de cette émission, figurent notamment la hausse des prix, les délais de paiement, la complexité fiscale et les enjeux du Projet de Loi de Finances 2024.

Pour Hicham Bensaid Alaoui, il est clair que «le temps est venu de mettre en œuvre un nouveau modèle de développement». Dans un contexte où le Maroc vise une croissance soutenue de 6 à 7%, il est impératif d'insuffler un vent de renouveau. Cela passe par la mise en place de deux ou trois mesures catalytiques, dont l'objectif est de propulser l'économie nationale vers de nouveaux sommets. Il s'agit, en substance, d'adopter résolument un modèle de développement inédit, une vision prônée par Sa Majesté le Roi et pour laquelle le Souverain a fourni des Orientations détaillées. Ainsi, il revient aux acteurs économiques d'initier la mise en œuvre des grandes recommandations de ce nouveau modèle de développement.

>>Lire aussi : Sekkouri confirme la deuxième revalorisation du SMIG

Quel impact pour la réduction de la production de pétrole ?

Interrogé sur la récente décision de l'Arabie saoudite de réduire sa production et ses exportations de pétrole, Hicham Bensaid Alaoui estime qu'il est légitime qu'un pays dont l'économie repose encore largement sur l'industrie des hydrocarbures et qui a un poids significatif sur les marchés pétroliers puisse ajuster sa production en fonction de ses intérêts. Il note que cette décision aura très probablement un impact sur les prix du pétrole, ce qui aura des répercussions sur les consommateurs et les entreprises. Les opérateurs économiques devront adopter des stratégies de couverture de prix pour atténuer ces fluctuations, suggère-t-il.

Gestion de la trésorerie, le nerf de la guerre pour les entreprises

L'inflation, synonyme de hausse des coûts des intrants, est un sujet préoccupant, surtout pour un pays comme le Maroc qui dépend en grande partie des importations, en particulier pour certaines matières premières. À cet égard, Hicham Bensaid Alaoui relève que «lorsque les coûts d'importation augmentent, les entreprises sont confrontées à des défis de trésorerie et de rentabilité, car elles doivent attendre des paiements des clients à des conditions parfois peu favorables». Cette réalité renseigne sur l'importance cruciale de la gestion de la trésorerie, qui constitue le nerf de la guerre pour les entreprises, dans un contexte où l'inflation exerce une pression constante, souligne-t-il.

Délais de paiement : le défi majeur reste la disponibilité de liquidités

L'entrée en vigueur de la nouvelle loi 69-21, en juillet dernier, en remplacement de lois antérieures jugées inefficaces, suscite également des interrogations quant à ses implications sur les délais de paiement et la trésorerie des entreprises. En soulignant l'importance de cette législation, Alaoui fait remarquer que «le défi majeur, qui représente 95% du débat, reste la disponibilité de liquidités.» Cette question fondamentale anime les discussions dans les milieux économiques et attire l'attention des acteurs du marché. Face à cette réforme, certains acteurs qui disposent de fonds pourraient tirer parti de la situation en prolongeant les délais de paiement, créant ainsi des tensions supplémentaires dans un écosystème déjà complexe.

SMIG régional : un débat nécessaire pour l'équité économique

Une autre question majeure qui alimente actuellement les débats au sein de l'économie marocaine est l'augmentation du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG). Cette mesure, accueillie favorablement par les travailleurs, suscite des inquiétudes parmi les entreprises. Actuellement fixé à environ 3.111 dirhams, ce nouveau montant représente un revenu de 6.200 dirhams pour un foyer de deux personnes. Toutefois, il est essentiel de se poser la question de savoir si cette augmentation suffit à couvrir les besoins d'une famille, y compris les frais de logement, l'éducation des enfants et les loisirs.

À ce sujet, Hicham Bensaid Alaoui, CEO d'Euler Hermes Acmar, met en avant que «cette augmentation, bien qu'indispensable pour améliorer le pouvoir d'achat des travailleurs, doit être abordée avec prudence afin de ne pas compromettre la compétitivité des entreprises marocaines.» De plus, il est important de prendre en compte les disparités régionales en termes de coût de la vie. Ces disparités peuvent varier considérablement d'une région à l'autre du Maroc, ce qui suscite la question d'une éventuelle adaptation du SMIG en fonction de la localisation géographique. Cette mesure pourrait contribuer à rendre la hausse du SMIG plus équitable pour les travailleurs et les entreprises, en tenant compte des réalités économiques locales.

Toutefois, du point de vue des entreprises, cette augmentation du SMIG pourrait entraîner une hausse des coûts de la main-d'œuvre, ce qui, en l'absence de mesures d'accompagnement de la part de l'État, de programmes de formation adéquats ou d'incitations fiscales, pourrait avoir des répercussions sur l'emploi. Pour appuyer sa mise en garde, Hicham Bensaid Alaoui affirme que «le secteur privé, déjà confronté à une inflation croissante, devra relever des défis supplémentaires pour maintenir sa rentabilité tout en respectant les nouvelles obligations salariales.» Le débat sur le SMIG régional, notamment, est un élément essentiel de la réflexion sur l'équité économique au Maroc, illustrant la nécessité d'adopter des politiques économiques flexibles et adaptées aux réalités régionales pour parvenir à un consensus équilibré entre les travailleurs, les entreprises et les autorités.

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