Connexion
Une jeune femme de 29 ans a trouvé la mort, samedi lors de la bousculade qui a eu lieu à l’une des entrées du Complexe Mohammed V, avant le quart de finale de la Ligue des champions entre le Raja et Al Ahly. Un drame qui aurait pu être beaucoup plus grave et les images d’une vidéo filmée du haut de la porte 3 font craindre le pire.
Pour Fouad Raafate, expert en sécurité des stades et gestion des flux, l’organisation de l’afflux des supporters samedi était «désorganisée et insuffisamment planifiée». La vidéo montre clairement comment un entonnoir s’est formé au niveau de la porte, avec des dizaines de supporters agglutinés à l’entrée avec des barrières à l’intérieur, au moment où elles devaient filtrer le flux des supporters avant leur arrivée à la porte.
Plusieurs témoins rapportent que des centaines de supporters ont été bloqués à l’extérieur du Complexe, bien qu’étant en possession de leurs billets. «Une des solutions clés pour éviter les incidents au Complexe Mohammed V serait de mettre en place un système de pré-contrôle», estime Fouad Raafate, afin de bloquer les accès aux personnes qui n’ont pas de billets. «Le renforcement de la sécurité, la réglementation en matière de sécurité, la sensibilisation des supporters et la promotion des valeurs positives restent également des mesures essentielles pour assurer la sécurité dans les stades et éviter les incidents regrettables», ajoute l’expert.
L’expérience réussie au Grand Stade de Marrakech
Le décès tragique de la supportrice rajaouie devrait servir pour inciter au changement dans la gestion de la sécurité dans les stades marocains, en particulier à Casablanca. La veille, lors du match Wydad-Simba, la situation a failli dégénérer pour les mêmes raisons. Des témoins affirment que c’est le cas depuis la réouverture des stades en mars 2022, avec à chaque fois les mêmes «symptômes» : un contrôle défaillant de la billetterie, un filtre inefficace face aux fraudeurs et une approche sans la moindre tentative de communication. La finale de la CAN féminine et le match Wydad-Al Hilal au Complexe Moulay Abdellah lors de la Coupe du monde des clubs en sont d’autres malheureux exemples.
À Marrakech, l’expérience est toutefois réussie, avec une préparation minutieuse et une concertation avec tous les acteurs de l’organisation : club, direction du stade, cellule sportive de la DGSN, forces de l’ordre et sécurité privée. Les incidents sont rarissimes et relèvent plutôt de l’acte individuel que du mouvement massif. Il est paradoxal que le Maroc, candidat à l’organisation de la CAN 2025 et de la Coupe du monde 2030, soit sollicité pour fournir des stadiers pour Qatar 2022 et qu’en même temps il continue de vivre des drames de cet acabit.
