L'année scolaire est derrière nous, mais la question de l’éducation nationale n’en finit pas de faire l’actualité. C'est dans cette optique que les partenaires sociaux, représentés par le ministère de l'Éducation nationale, du préscolaire et des sports, ainsi que les syndicats les plus représentatifs, accélèrent la cadence pour concrétiser l'accord historique du 14 janvier 2023. Ainsi, une réunion cruciale de la Haute Commission du dialogue sectoriel, présidée par le ministre de l'Éducation nationale, du préscolaire et des sports, Chakib Benmoussa, est prévue lundi 17 juillet, en présence des secrétaires généraux des syndicats du secteur ayant signé l'accord du 14 janvier. Il s'agit des syndicats de l’enseignement affiliés à la Confédération démocratique du travail (CDT), à l'Union marocaine du travail (UMT), à la Fédération démocratique du travail (FDT) et à l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM).
Une première ébauche du projet du statut de l'enseignant finalisée
Selon Abdelkader Laamri, secrétaire général adjoint du syndicat de l'enseignement affilié à la CDT, les syndicats du secteur signataires de l'accord du 14 janvier attendent la version finalisée du projet de statut. Ce pré-projet a été élaboré par la commission technique mixte qui a achevé ses travaux mardi dernier, après 28 réunions tenues depuis le 25 avril dernier. Cette commission se penche, d'une part, sur l'examen de la feuille de route pour la réforme du système éducatif et, d'autre part, sur l'identification des forces et des faiblesses du statut général actuel.
Abdelkader Laamri explique que la commission technique mixte a achevé son travail en élaborant une esquisse du projet de statut du corps enseignant, qui constitue l'élément central de l'accord du 14 janvier. Ce projet sera examiné par la Haute Commission qui se réunira lundi en présence des secrétaires généraux des syndicats les plus représentatifs, ainsi que du ministre de l'Éducation nationale. «À cette occasion, un exposé des conclusions de la commission mixte sera présenté. Bien que l'essentiel ait été tranché au sein de la commission mixte, il reste encore des points qui doivent être affinés davantage. Ces points seront tranchés par la Haute Commission. C'est à la suite de cette réunion que nous pourrons avoir la version consensuelle relative au statut général des fonctionnaires de l'éducation nationale», explique Abdelkader Laamri.
Les syndicats espèrent une mise en œuvre dès la prochaine rentrée scolaire
Selon le même responsable syndical, les organisations syndicales procéderont à des concertations avec leurs membres sur la version qui sera adoptée lundi. Après ce processus de concertation, on espère, dit-il, que le corps enseignant aura enfin un statut répondant à ses aspirations. «Ce statut devrait être juste, équitable, source de motivation et unificateur pour toutes les catégories d'enseignants». Et c’est probablement la raison pour laquelle les syndicats souhaitent que les engagements prévus dans l'accord du 14 janvier, en particulier le nouveau statut, soient mis en œuvre dès le mois de septembre, c'est-à-dire dès la prochaine rentrée scolaire.
Ils souhaitent également que ce statut soit prêt à temps pour que le coût y afférent puisse être intégré dans le projet de loi de Finances 2024. «Le gouvernement et le ministère de l'Éducation nationale sont résolus à promulguer le décret relatif à ce projet après l'avoir discuté avec les départements concernés, conformément à la procédure en vigueur. Ce décret entrera en vigueur lors de la prochaine année scolaire», avait indiqué pour sa part le ministre de l’Éducation nationale, Chakib Benmoussa, en répondant à une question orale mardi à la Chambre des conseillers.
Vers une réhabilitation du corps enseignant
Selon le responsable gouvernemental, «la réhabilitation du corps enseignant ne peut être réalisée qu'en adoptant un statut général plus attrayant pour les compétences, tout en proposant une amélioration du système d'évaluation des enseignants, compte tenu de son impact sur l'apprentissage des élèves». M. Benmoussa avait ajouté également que le futur statut ouvrait de nouvelles perspectives pour le corps enseignant du pays et qu'il préservait les acquis, unifiait le parcours professionnel de tous les cadres de l'éducation nationale, y compris ceux exerçant dans les Académies régionales de l'éducation et de la formation. «Il consacre également une nouvelle architecture éducative basée sur la complémentarité et l'harmonie, favorise le mérite et l'égalité des chances, ainsi qu'un nouveau système incitatif en faveur des enseignants», avait souligné le ministre devant les conseillers. Le ministre a également affirmé que son département avait opté pour un dialogue constructif et responsable dès la première réunion avec les cinq centrales syndicales les plus représentatives. Il convient de noter cependant qu'un syndicat n'a pas signé l'accord du 14 janvier. Cette approche vise à examiner les dossiers de manière globale et à consulter régulièrement les syndicats, tout en respectant les recommandations du nouveau modèle de développement ainsi que la loi-cadre. Dans cette optique, une révision de la situation des enseignants est en cours afin de l'adapter aux évolutions tant sur le plan national qu'international.
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