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Samedi 18 Mai 2024
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Les trois piliers pour encourager l'entrepreneuriat féminin (Experts)

L’autonomisation économique des femmes était au cœur des débats lors d'une conférence de presse organisée, ce mardi à Rabat. Les intervenants ont plaidé dans ce sens pour la promotion de l'égalité des genres et la promotion de l'entrepreneuriat féminin à travers l'accompagnement l'inclusion financière et l'accès aux technologies.

Les trois piliers pour encourager l'entrepreneuriat féminin (Experts)

Le digital constitue une véritable opportunité d’autonomisation et d’insertion des femmes dans la vie économique. C’est aussi un défi auquel sont confrontées les entreprises. En effet, Les entreprises dirigées par des femmes, et en particulier des petites et moyennes entreprises, n’ont d’autre choix pour rester compétitives que d’opérer une transition numérique rapide. Cette question était justement au cœur des débats lors d'une conférence de presse organisée mardi dernier à Rabat par l'Union européenne au Maroc, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) au Maroc et le ministère de la Solidarité, de l'insertion sociale et de la famille.

La digitalisation de l'économie pour accélérer l'insertion économique des femmes 

Dans un discours prononcé à cette occasion, le directeur général de Bank Al-Maghrib, Abderrahim Bouazza, a indiqué que la digitalisation de l'économie présente des opportunités qu'il faudra saisir pour accélérer l'insertion économique des femmes, surtout avec la numérisation de certains services tels que ceux liés à la santé, l'éducation et les activités financières et commerciales, ce qui exige le développement de compétences et d'outils numériques.

L'inclusion financière, l'autre pilier pour l'autonomisation économique des femmes

C'est dans ce sens que la Banque centrale a pris l’initiative avec le ministère de l'Économie et des finances de mettre en place une stratégie nationale d'inclusion financière, dont le déploiement est assuré en partenariat avec plusieurs institutions publiques et privées. Cette stratégie, lancée en 2019, vise à garantir un accès pour l'ensemble des individus et entreprises à des produits et services financiers adaptés à leurs besoins et à leurs moyens, et ce afin de favoriser une automatisation des femmes et de réduire les disparités entre différents groupes de la population, en particulier les femmes, les ruraux, les jeunes et les TPE. «L’Autonomisation économique des femmes constitue un prérequis pour une croissance inclusive et se situe au croisement de plusieurs enjeux d’intérêt économique et social du Maroc. En tant que facteur d’efficacité économique, l’inclusion et l’éducation financières représentent des leviers de l’autonomisation économique des femmes. Ainsi, déterminée à réduire les écarts en matière d’accès et d’utilisation des services financiers, Bank Al-Maghrib a pris la question de l’inclusion et l’éducation financières des femmes comme l’une de ses priorités», souligne le même intervenant.

De son côté, Patricia Llombart Cussac, ambassadrice de l'Union européenne au Maroc, a souligné le rôle important que peuvent jouer les technologies et la numérisation dans l'accélération de l’égalité entre les hommes et les femmes et la promotion de la participation pleine, égale et significative des femmes, dans tous les domaines et à tous les niveaux de la vie publique et politique. Elle a appelé par ailleurs à l'accélération de l’autonomisation économique des femmes, notant que cette question est avant tout «une réalisation des droits des femmes, une obligation morale, mais aussi une opportunité à saisir en termes de bénéfices économiques, vu que les inégalités ont un coût économique majeur, car elles pèsent sur la croissance et le développement social».

L'entrepreneuriat féminin, encore des efforts à faire 

Dressant un bilan global de la situation de l'entrepreneuriat féminin, Mme Cussac a déploré la baisse d’entreprises appartenant à des femmes qui sont passées de 31,3 à 16,1% selon la Banque mondiale, notant que le potentiel de croissance et de développement de ces entités demeure actuellement limité en raison d’un accès insuffisant au financement, à la technologie mais aussi à l’accompagnement. L'ambassadrice de l'UE au Maroc a appelé dans ce sens à briser les plafonds de verre dans les conseils d’administration, la direction des entreprises et la création d’entreprises et à aplanir les chemins rocailleux pour que les femmes plus vulnérables aient accès au marché de travail dans de conditions appropriées, légales et soutenables.

La nouvelle offre «Women in Business» disponible auprès des premières banques marocaines partenaires cette année 

Pour sa part, Antoine Sallé de Chou, directeur de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement au Maroc (BERD) a fait savoir que la promotion de l’entrepreneuriat féminin et du digital figure parmi les axes stratégiques de la BERD qui a mis en œuvre, dès 2018, son programme «Women in Business» au Maroc. Ce projet, qui cible les très petites et moyennes entreprises dirigées par les femmes, leur offre un financement et un accompagnement technique dédié. Ce programme a été revu, afin de mieux répondre aux besoins des femmes entrepreneurs, en y intégrant une composante digitale financée par les fonds de l’Union européenne. Ainsi, la nouvelle offre «Women in Business» sera disponible auprès des premières banques marocaines partenaires dans le courant de 2023. «la BERD est engagée aux côtés de l’Union européenne et de Bank Al-Maghrib pour répondre aux besoins de financement et d’accompagnement des femmes entrepreneurs, notamment à travers le produit “Women in Business”. Il suffit de savoir qu'en 2022, 58% des investissement de la BERD ont contribué à l’égalité des genres», affirme ce responsable.

Lire aussi : Pas de croissance inclusive et équitable sans autonomisation des femmes (Sekkouri)

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