Face à un stress hydrique exacerbé par les effets du changement climatique, le Maroc prend des mesures avant-gardistes pour sécuriser durablement son approvisionnement en eau, notamment par la mise en œuvre du Programme national pour l'approvisionnement en eau potable et l'irrigation (PNAEPI) 2020-2027, la construction de nouveaux barrages et la mise en place de solutions innovantes dans le domaine du dessalement de l'eau de mer.
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Dans le prolongement des Hautes Directives contenues dans le Discours Royal du 14 octobre 2022, marquant l'ouverture de la première session de la deuxième année législative de la onzième législature, des méga-projets ont été concrétisés dans le cadre du PNAEPI, un programme qui, trois ans après son lancement, s'est vu allouer un budget total de 143 milliards de dirhams, se concentrant principalement sur la mobilisation des ressources en eau à travers la construction de vastes infrastructures de stockage d'eau. C'est dans ce cadre que s'inscrit le projet, récemment achevé, de l'interconnexion des bassins du Sebou et du Bouregreg, qui cible une capacité d'un million de mètres cubes d'eau par jour, soit un volume de 360 millions de m³ par an, à travers le détournement de l'excédent d'eau du bassin du Sebou, qui se perdait dans l'océan Atlantique, vers le bassin du Bouregreg afin d'assurer l'approvisionnement en eau potable de l'axe Rabat-Casablanca.
Dans le cadre de sa stratégie globale pour relever les défis croissants liés à la sécurité hydrique, l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) a inauguré récemment le projet visant à renforcer et sécuriser l'approvisionnement en eau potable des villes de Berkane, Saïdia et des centres environnants, portant la capacité de production à 56.160 m³ par jour. De plus, grâce à un accord signé le 5 juillet dernier avec l'OCP, les villes de Safi et d'El Jadida recevront respectivement 10 et 30 millions de m³ d'eau dessalée, des volumes destinés à augmenter dans les années futures.
Au début de cette année, le projet de Chefchaouen a franchi une étape importante avec la mise en production progressive de la première tranche, accroissant la capacité de débit d'eau potable d'environ 13.820 m³ par jour à partir du barrage local, et visant à améliorer significativement l'approvisionnement en eau pour la ville et les douars avoisinants. Quant au projet de Laâyoune, la première livraison d'eau dessalée provenant de la nouvelle station de dessalement a été effectuée l'année dernière. Cette station, couplée à une batterie de forages côtiers, trois nouveaux réservoirs d'une capacité de stockage de 5.500 m³, des stations de pompage avancées et un système de télégestion, a pour objectif de renforcer de manière significative l'approvisionnement en eau potable de Laâyoune et des localités environnantes telles qu'El Marsa, Foum El Oued et Tarouma. Ainsi, la capacité installée actuelle des stations de dessalement atteint 179 millions de m³ par an, renforcée récemment par 110 millions de m³ supplémentaires grâce aux stations de Safi et Jorf Lasfar réalisées par l'OCP.
Le Maroc a renforcé sa capacité de dessalement de l'eau de mer avec 12 stations existantes, ayant une capacité globale installée de 179 millions de mètres cubes par an. De futurs projets de dessalement devraient voir le jour grâce à des partenariats public-privé (PPP), considérés comme un moyen efficace de capitaliser sur l'expertise du secteur privé.
Outre la mise en œuvre des stations de dessalement, la construction de 18 nouveaux barrages, qui viendront s'ajouter aux 152 grands barrages et 141 petits barrages existants, représente une autre dimension cruciale de la stratégie marocaine en matière d'eau, visant à augmenter la capacité totale de stockage à plus de 27 milliards de m³, tout en complétant les milliers de puits et trous d'eau dédiés à l'extraction des eaux souterraines. En mettant résolument en œuvre le PNAEPI et en investissant dans des stations de dessalement et de nouveaux barrages, le Maroc adopte une approche proactive pour un approvisionnement en eau durable de sa population et de son économie.