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Violences sexuelles contre les garçons : l’association «Amane» livre ses recommandations

L’association Meilleur Avenir pour Nos Enfants a organisé, jeudi dernier, une rencontre pour la restitution du rapport Maroc sur l’exploitation et les abus sexuels à l’égard des enfants et, en particulier, des garçons au Maroc. L'association a également livré ses recommandations.

Violences sexuelles contre les garçons : l’association «Amane» livre ses recommandations
Restitution du rapport Maroc sur l’exploitation et les abus sexuels à l’égard des enfants.

Détecter des enfants victimes de violence, d'abus et d'exploitation sexuels n’est pas une mince affaire au Maroc. Les mécanismes existants pour le faire sont encore très limités. C’est ce qu’ont affirmé, jeudi dernier à Rabat, les participants à la rencontre restitution du rapport Maroc sur l’exploitation et les abus sexuels à l’égard des enfants et en particulier des garçons au Maroc. Les premiers résultats de l’étude, réalisée par l’association Meilleur Avenir pour Nos Enfants (Amane) en collaboration avec ECPAT International ont été rendus publics la semaine dernière. On y apprend que 54% des dossiers traités par les travailleurs sociaux de première ligne en lien avec des enfants victimes de violences sexuelles concernaient des garçons. Les participants à la rencontre ont alors souligné que plusieurs obstacles persistent, ce qui empêche de détecter les enfants victimes de violences sexuelles. «Il s'agit notamment de la méconnaissance des procédures de signalement qui peuvent, en outre, s’avérer lentes et complexes, de la réticence due à des considérations culturelles ou à la crainte de représailles, de ressources humaines insuffisamment qualifiées pour détecter les signes directs et indirects de violences sexuelles contre les enfants, d'une mauvaise coordination entre les acteurs de la chaîne de prise en charge, et de l'absence d'un mécanisme national d'identification et d'orientation standardisé», a-t-on relevé.

L’association «Amane» indique, par ailleurs, que la prévention et l'accès aux services de prise en charge souffrent d’un déficit de ressources pour apporter un soutien adapté en matière de détection, de réhabilitation et de réintégration des victimes d'exploitation et d'abus sexuels. En effet, l’étude montre que 67% des travailleurs sociaux estiment que les services psychologiques et de réintégration sont de mauvaise qualité à cause d’un manque de ressources et d'infrastructures, d'insuffisances au niveau de la législation, de la politique et du budget alloué pour surmonter ces contraintes de qualité.

Violence faite aux enfants : les données font défaut 

«La collecte, l’analyse et le suivi de données relatives à la protection de l'enfance doivent être considérablement améliorés. Cela inclut le développement et la mise en œuvre d'un dispositif standardisé de collecte de données désagrégées, avec une base de données nationale, et un système de suivi-monitoring avec une ligne de base et des indicateurs de progrès. Les travaux de recherches quantitatives et qualitatives, incluant le genre, doivent aussi être encouragés», recommandent les auteurs de l’étude. Et d’ajouter que «le fait d’explorer les données primaires devrait permettre de mieux comprendre les vécus des garçons exposés à l'exploitation et aux abus sexuels (expériences, processus de recherche d'aide, besoins exprimés et type de services et de soutien qui devraient être mise en place) en vue d’apporter des réponses programmatiques adaptées.

Les parents, les tuteurs, les éducateurs et les enfants devraient avoir accès à des services de protection et de prise en charge sans craindre d’être jugés ou culpabilisés par les personnels qui délivrent ces services». On précise, en outre, que ceci passe essentiellement par un changement de mentalités en lien avec des normes sociales, telles que les masculinités et le patriarcat. «Les travailleurs de première ligne font souvent le lien avec les normes sociales relatives à la masculinité et aux perceptions des garçons qui sont victimes d'exploitation et d’abus sexuels. Les obstacles auxquels se heurtent les garçons pour révéler leurs abus et rechercher un soutien approprié répondant à leurs besoins spécifiques découlent principalement des normes de genre systémiques autour de la masculinité et de la féminité», rapporte l’étude. Et d’insister que «ces représentations liées au genre rendent les garçons victimes réticents à demander de l’aide, à s’adresser à des services de prise en charge et à accepter de bénéficier de soins. Ainsi, les normes sociales stéréotypées liées au genre, qui considèrent souvent les garçons comme invulnérables et non sujets à l'exploitation sexuelle, peuvent contribuer à passer sous silence et à ne pas visibiliser les situations où les garçons

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