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Mardi 21 Mai 2024
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2e Festival international de musique de Tanger

C'est sous le firmament étoilé de la perle du Nord, Tanger, que s'est ouvert jeudi soir la deuxième édition du Festival International de Musique de Tanger «Les Nuits de la Méditerranée», à l'initiative de l'Institut français de Tanger-Tétouan.
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Forte du franc succès de l'édition de l'année dernière, cette nouvelle édition des «Nuits de la Méditerranée» a l'air de continuer à séduire un public conquis d'avance. Afin d'en assurer le succès, et en plus de l'appui du public qui est resté fidèle au rendez-vous, que ce soit à Tanger ou à Tétouan, la manifestation bénéficie aussi de l'appui d'un comité d'Honneur et de soutien, présidé par Son Altesse La Princesse Lalla Fatima Zohra et constitué de nombreuses personnalités.
Les organisateurs, pour leur part, n'ont pas lésiné sur les moyens pour faire de cette deuxième rencontre musicale une réussite. Ceci, en mettant l'accent sur la dimension citoyenne, revoyant les prix des spectacles par exemple, afin de permettre à un maximum de mélomanes d'embarquer pour un voyage de quelques semaines dans le Bassin méditerranéen, avec des escales africaine, orientale, latino, gitane et autres.
Pour la levée de rideaux et après le cocktail de bienvenue organisé dans l'un des grands palaces de Tanger, les invités, rejoints par le public ont arpenté les ruelles de la médina, direction les Jardins de La Mendoubia pour le début des festivités qui se sont ouvertes en présence de Son Altesse La Princesse Lalla Fatima Zohra. Pour cette première «Nuit de la Paix », on ne pouvait trouver meilleur cadre que ces magnifiques jardins. Un site aussi riche en histoire, doté d'une scène en plein air avec des arbres séculaires comme toile de fond, pour une soirée étoilée généreusement servie par la météo du jour. Le cadre y était, il ne manquait plus que le fond, et à ce sujet, le public a été plus que servi.
Pour commencer, c'est le groupe «Kaboul», sous la baguette de son leader Khaled Arman, virtuose du Rubbab mais aussi chargé des arrangements et de la composition qui a ouvert le bal. Véritables ambassadeurs de la musique traditionnelle afghane, Hossein Arman (chant et composition), Yussuf Mahmoud (chant et harmonium), Osman Arman (Tula : flûte traversière de bambou) et Paul Grant (musicien américain, jouant du Santur) ont su enchanter le public tangerois, en l'entraînant sur des rythmes aussi fluides qu'envoûtants. Avec des solos, des duos et des chants de groupe, et une interprétation hors-pair de la célèbre chanteuse afghane Mahwash, «Kaboul» a réussi, haut la main, le pari de présenter au public marocain un large éventail de musique traditionnelle, à l'image des trente ethnies vivant en Afghanistan.
Musiques sacrées

Le groupe emprunte «à la région de Mazar-i-Sharif, les mélodies aériennes et les chants inspirés des bardes tadjiks, à Hératn, proche de la fronti-re iranienne, ses compositions pour le luth rubâb, à Jalalabad et à Logar leurs airs de fêtes extatiques et enfin à Kaboul, ses rags classiques ». Rappelons que le groupe «Kaboul » était déjà présent à Fès pour le Festival des Musiques Sacrées et termine aujourd'hui sa courte tournée à Casablanca avec une représentation ce soir à l'Institut français de Casablanca.Pour la deuxième partie du spectacle, c'est la voix suave de Karima Skalli, accompagnée au Oud par le compositeur marocain Azzedine Mountassir qui a emporté le public vers un tout autre registre, classique cette fois, chantant Oum Kalthoum, Laïla Mourad ou encore Asmahane. La chanteuse a aussi interprété quelques unes des chansons qui lui sont propres, signées par de grands compositeurs et poètes de premier plan, tel Saïd Chraïbi. Rappelons que le concert de Karima Skalli a d'ailleurs été donné uniquement à Tanger, contrairement à la prestation du groupe «Kaboul», qui s'est déplacé avec la caravane du Festival vers Tétouan, hier soir au Théâtre espagnol.
Pour la soirée d'aujourd'hui, c'est une grande « Nuit africaine » qui est au programme. Sont prévus dans ce cadre, les Acrobates Ulad Hmadamouss de la place Jemaâ El Fna et les Fils de Haouz, interprètes d'une musique profane liée à la chevalerie et aux arts martiaux, qui se sont déjà produits la veille à Tétouan.
Le Clou du spectacle étant sans nul doute, le maître-tambour malien Soungalo Coulibaly et son groupe, placés par les spécialistes parmi les meilleurs percussionnistes au monde et qui termine sa tournée des instituts français à Tanger et à Tétouan demain soir. Avec les nombreuses manifestations culturelles et artistiques qu'elle accueille chaque année, Tanger sort de plus en plus de sa léthargie légendaire. En effet, la « petite ville oisive » du 20e siècle est en pleine mutation, sans perdre pour autant de ses spécificités qui se résument en sa multiculturalité.
Véritable porte de l'Afrique vers l'Europe, qui mieux que Tanger pouvait abriter et épouser l'esprit d'un festival de musique qui puise ses couleurs dans les deux rives de la Méditerranée. Tanger a déjà longuement et surtout influencer la musique anglo-américaine des années 60 et 70. Le nom de la ville apparut à plusieurs reprises dans les chansons de grands artistes tels Léonard Cohen, Led Zepplin, les Beattles… Tanger a même inspiré à Bob Dylan un couplet dans Blodd on the Track :
If you see her say hello
She might me in Tangier…
Traditions musicales

Toutefois, Tanger entretient aussi depuis longtemps des liens étroits avec ses propres traditions musicales, mettant de plus en plus en exergue les tendances anciennes et variés de la musique propre à la région. Toutefois, c'est le cachet international qui prévaut toujours sur l'esprit de cette perle du Nord, d'où la réussite de la précédente édition du Festival International de Musique de Tanger qui a fait que le public soit encore au rendez-vous pour ces deuxièmes «Nuits de la Méditerranée».
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