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L'incendie a causé 1,5 milliard de dirhams de pertes pour la Samir

Le terrible incendie qui s'est déclaré dans la centrale électrique de la Samir, l'unique raffinerie du Royaume basée à Mohammédia , dans la nuit du lundi 25 novembre,a coûté la vie à deux personnes, opérateurs de la centrale. Les dégâts matériels sont éno

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Ce sont aussi les termes utilisés par le directeur général de la Samir, Abderrahmane Saïdi, lors du point de presse, très attendu, tenu dans la soirée du jeudi. Objectif: rapporter les faits et éclairer l'opinion publique sur les éventuelles zones d'ombre suscitées par de légitimes interrogations. Que s'est-il passé à Mohammédia? Comment l'incendie de la centrale électrique s'est- il déclenché? A quel moment et quels moyens ont- ils été mis en œuvre pour minimiser les dégâts? Que prévoit-on dans ce cas de figure? Que coûteront les travaux? Quelles seront les conséquences économiques notamment en matière d'approvisionnement du marché et de prix? Enfin, cela entraînera-t-il une nouvelle réflexion sur la politique énergétique en matière de libéralisation?
D'emblée, Abderrahmane Saïdi, après avoir déploré la mort des deux opérateurs, devait exposer les faits.
C'est à 11H, le lundi 25 novembre que la Samir a été informée de l'ouverture du barrage Oued El Maleh, conséquente aux intempéries et pluies de très grande intensité observées les nuits précédentes « mais nous étions loin de penser que le phénomène était d'une telle ampleur», devait préciser M. Saïdi. Vers 13H, au vu de l'intensité du débit, estimé à 200m3/seconde (ce qui est phénoménal), l'arrêt des unités de fabrication de la zone I a été entamé. Celui des installations de la zone II ( produits blancs, zone II et complexe des huiles) a débuté à 14H. Soulignons que l'arrêt d'urgence d'installations de ce type est très dangereux car un arrêt brusque entraîne des chocs thermiques pouvant engendrer des fuites d'hydrocarbures et de gaz. Pour que le risque soit minimisé dans de telles situations, l'arrêt doit s'opérer en plusieurs phases et s'étaler sur trois jours. Le refroidissement des installations requiert 24H puisqu'elles sont à une température allant de 300° à 500°. Ce qui n'était pas le cas lundi 25 novembre. L'ampleur du phénomène a nécessité une prise de décision très rapide et, partant, délicate. L'afflux étant important, toute la superficie de la raffinerie s'est trouvée inondée. Le niveau des eaux a atteint 2 mètres par endroits. A 17H30, la production était totalement arrêtée. Les eaux résiduaires, mélange d'eau et de résidus du produit, des nappes d'hydrocarbures se sont constituées à la surface et sont entrées en contact avec les tubes encore très chauds , ce qui a provoqué le départ d'un premier feu vers 20H aux unités de fabrication de la zone II. Les autorités compétentes ont été immédiatement informées. Vers 21H30, un deuxième feu s'est déclaré à la centrale de production des utilités ( électricité, vapeur, eau de mer), pour des raisons similaires, après que le premier ait été maîtrisé. Ce deuxième feu s'est propagé vers d'autres installations ( notamment la station d'épuration des eaux résiduaires et une partie des installations des huiles). L'incendie n'a pu être maîtrisé que vers 6HOO du matin et le dernier foyer sur un bac de stockage vers 13H30.
Aujourd'hui encore, le risque, quoique minimisé à l'extrême, n'est pas nul. Il faut pour cela que le séchage des eaux soit total. Or, 50 cm à 60 cm flottent encore. Il faut donc rester vigilant.
M. Abderrahmane Saïdi n'a cessé, lors du point de presse, de répéter que la vigilance est encore de mise. La mobilisation des différentes unités et des autorités à été saluée.
A la Samir, les priorités avaient été de sécuriser les installations et de limiter les risques de flottement des hydrocarbures.
Les pertes matérielles sont évaluées à 1, 5 milliard de dirhams. Les estimations restent encore « très grossières» puisqu'il faudra attendre le séchage complet des eaux pour donner en le montant exact . Des experts devront faire un examen minutieux des lieux et établiront les pertes matérielles. Les travaux devraient permettre la reprise de la production dans un délai de 10 jours pour les installations de la zone I et II. Celles de la zone III sont les plus touchées. La remise en état de la raffinerie devrait se faire dans un délai de huit à douze mois. « Nous sommes fermement résolus à réaliser les travaux dans les meilleurs délais», explique M. Saïdi. Entre-temps, le marché local sera approvisionné par les autres unités de la Samir et les importations effectuées par la Samir et les distributeurs. Les stocks disponibles actuellement à Mohammédia ne peuvent, pour des raisons d'alimentation électrique, être utilisés : ils sont de 12 jours à trois mois selon la catégorie de produits. La Samir dispose toutefois de stocks à Sidi Kacem, un autre site de production de la première raffinerie du Royaume. Quatre à cinq jours de consommation sont disponibles sur ce site. Les distributeurs disposent également de stocks de sécurité. Le marché devrait être normalement alimenté. 70000 tonnes de gasoil sont en cours d'importation par la Samir .Le site de Sidi Kacem, qui représente 25% de la production totale de la raffinerie, dispose d'une capacité de 1,5 million de tonnes/an. La production des deux unités de Mohammédia qui doivent entrer en service dans les dix jours et celle de Sidi Kacem devraient répondre à 70% de la consommation nationale, soit 3, 7 millions de tonnes/an. 12000 à 130000 tonnes/mois seront importées pour couvrir les besoins du pays. Les distributeurs seront autorisés à importer pour subvenir aux besoins du marché, ce qui était du monopole de la Samir. Un appel d'offres va être lancé par les compagnies pétrolières pour l'importation de 90000 tonnes de gasoil. Cela n'aura, selon les responsables, aucune incidence sur les prix. Ces événements remettent toutefois sur le tapis le problème de la libéralisation du secteur. Et interpellent les autorités compétentes en matières d'équipements et d'infrastructures.

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