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Recasement des bidonvilles :le problème est loin d'être résolu

A Casablanca, nombreux sont ceux qui vivent dans des conditions inhumaines. Il est vrai que l'habitat insalubre est un fléau d'ordre national, mais le phénomène est grave dans la capitale économique.

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Selon un rapport du ministère chargé de l'Aménagement du territoire, de l'Urbanisme, de l'Habitat et de l'Environnement, environ quinze anciens quartiers sont recensés au niveau de Casablanca abritant 72.557 familles. On citera notamment Derb Sultan-Al Fida (10 quartiers et 36.906 familles), Anfa (3 quartiers), Moulay Rachid, Sidi Othmane et Aïn Sebaâ. 50 % de ces familles habitent à la préfecture d'Al Fida-Derb Sultan : Al Baladia, Smara, Boujdour, Laâyoune, Derb Kabir, Bouchentouf, Derb Lekriâa, Derb Chorfa, Derb Al Fokara et quartier Dakhla.
Ces citadins évoluent dans des conditions très difficiles caractérisées par la faiblesse des infrastructures et la densité de la population (1500 ha/hectare au quartier Dakhla).
Le problème est de taille. Le danger guette un bon nombre de personnes. En effet, souvent, des incidents alarmants se produisent causant d'innombrables victimes. Certains s'attendent toujours au pire. Mais, ils sont dans l'incapacité de chercher un autre logement vu que les terrains manquent et ceux qui existent déjà sont hors prix. Aussi, les terrains entourant la ville sont devenus depuis plus de vingt ans les terres d'accueil de l'habitat insalubre.
En fait, plusieurs maisons ont été construites entre 1920 et 1930 de la part des propriétaires des terrains. Aucune importance n'était accordée aux infrastructures. Après 1930, on utilisait de plus en plus les nouvelles techniques de construction, mais l'anarchie régnait encore et c'est là où réside le problème.
La crise de l'habitat à Casablanca ne concerne pas uniquement les anciennes bâtisses en état de délabrement avancé, mais aussi les bidonvilles. Chaque préfecture a une délégation œuvrant sous la tutelle du ministère chargé de l'Aménagement du territoire, de l'Urbanisme, de l'Habitat et de l'Environnement. Le rôle de ces délégations est de dynamiser le secteur de l'habitat et de faire des études détaillées sur le marché de l'immobilier. Des échantillons sont établis pour effectuer des enquêtes sur le loyer et les transactions immobilières. Chacune a son propre observatoire chargé de faire des prévisions pour la région (habitat, périmètres, développement). Les propositions se font en partenariat avec le secteur privé (ERAC, association) ou avec les communes ou les propriétaires des lots de terrains. Trois solutions existent pour la lutte contre l'habitat insalubre :
- Le recasement : on donne des lots pour l'auto construction.
- La restructuration : les habitants restent sur place et l'on réaménage les infrastructures (électricité, eau potable)
- Le relogement intégral : des logements sont construits et distribués.
Par ailleurs, le ministère concerné a dressé un programme national de la résorption de l'habitat insalubre étalé sur 10 ans de 2003 à 2013. Les différents intervenants (ministère, wilaya, communes) se réunissent régulièrement afin de résoudre le problème. Il est inadmissible que, jusqu'à présent, des citoyens continuent de souffrir à cause de la crise d'habitat.
De grands efforts restent à fournir. Les projets déjà réalisés en métropole s'avèrent insuffisants. On citera notamment : le projet Hassan II destiné au recasement des bidonvilles des Carrières Centrales (2.000 logements) et le projet Annassim réalisé par la Société nationale d'Aménagement communal et destiné au relogement des familles de l'Avenue Royale et des victimes des inondations du quartier Boujdour et des inondations de l'ancienne médina en 1998.
En Août 2002, la wilaya et la commune urbaine de Moulay Youssef ont procédé au déménagement des populations du quartier Lhjajma et derb Ghallef.
Les habitants de la « carrière Scheineider » ont été transférés dans des immeubles dans des conditions décentes.
Le problème de l'habitat à Casablanca ne semble pas en passe d'être résolu prochainement.
L'enjeu est de taille.
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