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Tourisme balnéaire: promouvoir le produit "Agadir"

Après la reprise des activités touristiques des années 1997-1998, un retournement de tendance aura fini par reprendre le dessus. L'essoufflement, qui a affecté avec une certaine acuité la station balnéaire d'Agadir s'est opéré, selon de nombreux experts

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D'après M Abderrahim Oumani, président de l'Association des industries hôtelières (A.I.H), expert reconnu en matière de tourisme, l'ensemble des industries liées au voyage et aux loisirs de cette cité balnéaire par excellence, n'aura pas tourné à plein régime puisque l'activité n'aura été, en moyenne annuelle depuis, que de l'ordre de 3% contre 9,6% en 1998. Un niveau inférieur à la croissance de l'activité touristique pour l'ensemble du Royaume et inférieur, toujours selon lui, au taux d'expansion du tourisme mondial.
Un paradoxe d'autant plus inattendu et pour le moins incompréhensible, qu'il faut signaler qu'au niveau de cette station , il y a eu dans un passé très récent « injection d'une capacité d'hébergement supplémentaire de 11% lors de l'exercice 2000 entraînant même une régression de l'occupation des hôtels de 7 points ». Pour le président de l'AIH, le produit balnéaire de la capitale du Souss est même « gravement touché». Et de signaler, à titre d'exemple, la chute de 70%, en moins de quatre années, du nombre des visiteurs allemands, principal marché émetteur. Les mesures mises en œuvre pour renverser la vapeur n'ont pu venir à bout de cette situation ; il faut dire que la plupart d'entre elles se sont avérées, selon lui, de simples palliatifs prompts à masquer la réalité qu'à relancer une activité en crise.
En spécialiste doublé d'un professionnel ayant été confronté à la réalité mouvante du secteur, il rappelle qu'en dépit de la révision à la hausse du budget par l'entremise de l'intervention du GRIT, la compétitivité du label « Agadir » n'a pu être tirée vers le haut. Plusieurs pierres d'achoppement sont à l'origine de ce tassement . « Aucune ville allemande n'est reliée à Agadir en vol régulier, alors que l'Allemagne est le premier centre émetteur du tourisme dans le monde et le premier marché pour Agadir», fait valoir M Oumani, qui signale qu'en dépit des diligences préconisées par l'ensemble des professionnels, presque aucun effort n'aura été entrepris dans ce cadre.
Autres obstacles et non des moindres, ce manque presque flagrant de management régional et cette quasi-absence de structures régionales « valables ». A cela s'ajoute, renchérit M Oumani, «le déficit énorme » en matières de formation des cadres hôteliers et la formation continue du personnel existant. Et puis, ce qu'il faut savoir, «la multiplication des taxes, leur double emploi, la différence des taux appliqués d'une commune à l'autre, les coûts de l'investissement, du transport aérien rendent le produit Agadir non compétitif par rapport à la concurrence ».
Un tel statu-quo, estime en substance Abderrahim Oumani, ne saurait nourrir de regain de fatalisme, car il s'agit au demeurant d'attitude susceptible de contribuer à alimenter et à amplifier les comportements d'expectative. Pour lever l'ensemble de ces écueils pour le moins déplorables, la seule panacée devrait consister à enclencher une restructuration tous azimuts de l'ensemble des structures publiques intervenant dans ce secteur et dont le développement et l'accès à des sentiers de croissance durable sont, plus que par le passé, érigés en priorité nationale.
Aller de l'avant dans la mise en œuvre d'une politique de management régional qui, sous l'égide du département ministériel de tutelle, pour réhabiliter «les directions régionales du tourisme » avec des textes clairs et transparents, et les doter de moyens humains et matériels à la hauteur des défis de la « Vision 2010 », promouvoir le développement de réelles synergies entre pouvoirs publics et opérateurs privés , tout en veillant au grain en matière de la mise en place de nouveaux partenariats avec des homologues étrangers…
Au total, donc, c'est une démarche plurielle qu'il importe, plus que par le passé, de privilégier. Néanmoins ces actions, pour qu‘elles s'avèrent porteuses, devraient être relayées par d'autres mesures, en l'occurrence la concrétisation du projet de restructuration de l'ONMT, tout en tenant compte de l'importance de la place d'Agadir dans le développement soutenu du secteur.
Journées de réflexion

A cet égard, fait valoir le président de l'AIH, il est opportun d'initier des débats et des journées de réflexion sur le «label Agadir» en y associant les responsables du ministère de tutelle, l'ONMT, la RAM, les autorités locales , les opérateurs de la région et l'ensemble des parties prenantes au développement du produit «Agadir ». Des efforts sont également à déployer en vue de la restructuration et de la modernisation des associations et autres groupements socio-professionnels en passant par une réelle coordination entre les divers intervenants. Pour la région d'Agadir, il faut auusi s'atteler à la mise au point des projets de mise en valeur du balnéaire d'hiver, tout comme il est indispensable d'augmenter «les dessertes aériennes directes ».
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