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«Paroles d'or» est la traduction du célèbre Kitab Al-Adhahab Alhibriz min Kalam Sayyid Abd-Al'Aziz Al-Dabbagh (le livre de l'or pur dans les dires de Monseigneur Abd Al'Aziz Al-Dabbagh), écrit par Ibn Al-Mubarak Al-Lamti (1090/1156=1679/1743), grand savant théologien à la tête de la mosquée-Université Qaraouiyyin, haut-lieu de la science formelle à Fès.
Ce livre classique marocain est considéré comme une clé incontournable pour comprendre la spiritualité de l'Islam.
Kitab Al-Ibriz est un traité de soufisme qui se rattache à la catégorie des livres témoignant de la rencontre entre un savant religieux érudit et un saint illettré, Al-Dabbagh (1048-1142=1673-1720), homme spirituellement réalisé (Muhaqqaq), dit Zakia Zouanat. Plus encore il est illuminé (Maftuh Alayh), gratifié de la science divine (Ilm Ladunni). Sa fonction de maître éducateur (Shaykh Murabbi) de nombre de disciples éminents parmi l'intelligentsia de Fès aux XVIIe-XVIIIe siècle, souligne la prééminence de la science intérieure, (Ilm Al-Batin, ou Ilm Al-Adhwaq) sur la science extérieure (Ilm Al-Dahir, ou Ilm Al-Awraq), ajoute-t-elle.
Sans être analphabète, Al-Dabbagh est «ummi» (de la racine umm, mère), c'est-à-dire tel qu'il était quand sa mère l'a mis au monde, et c'est dans ce réceptacle virginal que la science divine va descendre. Ce n'est d'ailleurs que parce que Al-Dabbagh est «ummi» que son être va être digne de recevoir la science inspirée, spirituelle, divine, verticale, la science qui vient d'en haut, en un mot la connaissance directe.
C'est ainsi que tout illettré qu'il était, il étonnera souvent son disciple, savant parfait et lecteur assidu d'Ibn Arabi, quand il interprétera pour lui des passages particulièrement difficiles des Futuhat, ou quand devant un cas de suspicion doctrinale attribué à des gens tendancieux, il saisira profondément le contenu de chaque suspicion, l'expliquera de la manière la plus claire et y répliquera de façon palpable, lucide et clairvoyante.
Un océan de spiritualité
Entre les pages de ce livre, poursuit Z. Zouanat, le lecteur rencontre les modalités pratiques de l'éducation spirituelle en Islam, non l'accumulation d'un savoir discursif, fut-il lié aux lectures soufies elles-mêmes. C'est précisément à ce propos que les maîtres soufis disent : celui qui essaie de trouver un chemin par le biais des écrits d'Ibn Arabi ou des autres maîtres soufis du passé ne fait que suivre leurs habits. Il restera à la surface des choses. Seul un maître éducateur vivant détient les clés de la progression initiatique. C'est cette vérité même qui est démontrée dans et par Al-Ibriz.
Plus encore, Ibn Al-Mubarak Al-Lamti, en disciple et hagiographe parfait, va montrer tout au long de l'ouvrage dédié à son maître que l'existence du Saint est nécessaire comme un besoin extrêmement intense de la communauté, et l'on comprend ainsi que la contribution soufie soit devenue depuis plusieurs siècles déjà une des constituantes de l'arrière-plan culturel de chaque Marocain, cultivé ou illettré, paysan ou artisan.
Al-Ibriz est un de ces grands livres de sagesse dont la tradition musulmane est si riche, véritable océan de spiritualité, de science, de sagesse et de poésie.
Au-delà de l'exploration que j'en ai faite dans le cadre d'une recherche scientifique, dit Zakia Zouanat, mon but, en traduisant, était essentiellement d'inviter le lecteur francophone à visiter un univers d'habitude réservé à ceux qui ont la chance de lire ces textes d'une rare beauté dans leur langue d'origine.
Dans ce livre transformant, l'on peut voir la relation intime entre les cimes de la connaissance divine et les infimes faits de la vie quotidienne dans et autour de la cité, commerce, artisanat, agriculture, le sacre pénétrant profondément la vie sociale, et de la première page à la dernière, le lecteur au cœur éveillé est à même de pressentir que, comme dit l'adage soufi Al-Jasad fi-i-hanut wa Al-Ruh fi-i-Malakut (le corps est dans la boutique, et l'esprit dans le monde céleste).
En ces temps troublés ou l'image de l'Islam en Occident est souvent assimilée à la violence, au fanatisme et à l'intolérance, et à un moment où il est l'objet d'un énorme intérêt, la parution de ce livre exceptionnel en France est bienvenue pour montrer le vrai visage du message mohammadien, source de lumière, de connaissance et de beauté.
Ce livre classique marocain est considéré comme une clé incontournable pour comprendre la spiritualité de l'Islam.
Kitab Al-Ibriz est un traité de soufisme qui se rattache à la catégorie des livres témoignant de la rencontre entre un savant religieux érudit et un saint illettré, Al-Dabbagh (1048-1142=1673-1720), homme spirituellement réalisé (Muhaqqaq), dit Zakia Zouanat. Plus encore il est illuminé (Maftuh Alayh), gratifié de la science divine (Ilm Ladunni). Sa fonction de maître éducateur (Shaykh Murabbi) de nombre de disciples éminents parmi l'intelligentsia de Fès aux XVIIe-XVIIIe siècle, souligne la prééminence de la science intérieure, (Ilm Al-Batin, ou Ilm Al-Adhwaq) sur la science extérieure (Ilm Al-Dahir, ou Ilm Al-Awraq), ajoute-t-elle.
Sans être analphabète, Al-Dabbagh est «ummi» (de la racine umm, mère), c'est-à-dire tel qu'il était quand sa mère l'a mis au monde, et c'est dans ce réceptacle virginal que la science divine va descendre. Ce n'est d'ailleurs que parce que Al-Dabbagh est «ummi» que son être va être digne de recevoir la science inspirée, spirituelle, divine, verticale, la science qui vient d'en haut, en un mot la connaissance directe.
C'est ainsi que tout illettré qu'il était, il étonnera souvent son disciple, savant parfait et lecteur assidu d'Ibn Arabi, quand il interprétera pour lui des passages particulièrement difficiles des Futuhat, ou quand devant un cas de suspicion doctrinale attribué à des gens tendancieux, il saisira profondément le contenu de chaque suspicion, l'expliquera de la manière la plus claire et y répliquera de façon palpable, lucide et clairvoyante.
Un océan de spiritualité
Entre les pages de ce livre, poursuit Z. Zouanat, le lecteur rencontre les modalités pratiques de l'éducation spirituelle en Islam, non l'accumulation d'un savoir discursif, fut-il lié aux lectures soufies elles-mêmes. C'est précisément à ce propos que les maîtres soufis disent : celui qui essaie de trouver un chemin par le biais des écrits d'Ibn Arabi ou des autres maîtres soufis du passé ne fait que suivre leurs habits. Il restera à la surface des choses. Seul un maître éducateur vivant détient les clés de la progression initiatique. C'est cette vérité même qui est démontrée dans et par Al-Ibriz.
Plus encore, Ibn Al-Mubarak Al-Lamti, en disciple et hagiographe parfait, va montrer tout au long de l'ouvrage dédié à son maître que l'existence du Saint est nécessaire comme un besoin extrêmement intense de la communauté, et l'on comprend ainsi que la contribution soufie soit devenue depuis plusieurs siècles déjà une des constituantes de l'arrière-plan culturel de chaque Marocain, cultivé ou illettré, paysan ou artisan.
Al-Ibriz est un de ces grands livres de sagesse dont la tradition musulmane est si riche, véritable océan de spiritualité, de science, de sagesse et de poésie.
Au-delà de l'exploration que j'en ai faite dans le cadre d'une recherche scientifique, dit Zakia Zouanat, mon but, en traduisant, était essentiellement d'inviter le lecteur francophone à visiter un univers d'habitude réservé à ceux qui ont la chance de lire ces textes d'une rare beauté dans leur langue d'origine.
Dans ce livre transformant, l'on peut voir la relation intime entre les cimes de la connaissance divine et les infimes faits de la vie quotidienne dans et autour de la cité, commerce, artisanat, agriculture, le sacre pénétrant profondément la vie sociale, et de la première page à la dernière, le lecteur au cœur éveillé est à même de pressentir que, comme dit l'adage soufi Al-Jasad fi-i-hanut wa Al-Ruh fi-i-Malakut (le corps est dans la boutique, et l'esprit dans le monde céleste).
En ces temps troublés ou l'image de l'Islam en Occident est souvent assimilée à la violence, au fanatisme et à l'intolérance, et à un moment où il est l'objet d'un énorme intérêt, la parution de ce livre exceptionnel en France est bienvenue pour montrer le vrai visage du message mohammadien, source de lumière, de connaissance et de beauté.
