Il a été présenté au Parquet au début du mois de juin en compagnie de 18 autres personnes impliquées dans les lâches attentats terroristes qui ont fait plus d’une quarantaine d’innocentes victimes.
Après avoir examiné plusieurs affaires relatives aux sinistres événements qui ont endeuillé le Maroc, la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca a entamé jeudi, en début de soirée, l’audition d’un groupe de 10 prévenus.
Hassan Taoussi a été le premier à être appelé à la barre. Dans sa déclaration devant la Cour, il a précisé que le mercredi 14 mai 2003, il s’est rendu chez Mohamed Omari et a apporté avec lui un lecteur de cassettes vidéo.
Dans la maison de Omari, il y a avait également Abdelfattah Bouyakdan, celui-là même qui s'est fait exploser à l'hôtel Farah et qui semble avoir été l'un des principaux animateurs du groupe des kamikazes. Dans la nuit de mercredi à jeudi, ils ont écouté une cassette audio intitulée Le dernier voyage (Arrihla al akhira) et ont vu le film Les adeptes du sacrifice suprême(Ouchak achahada). Le jeudi 15 mai 2003, d'autres personnes sont venues chez Mohamed Omari.
Il a avait en tout ce jour-là quinze terroristes. Entre les prières, l'audition des cassettes de conditionnement psychologique et la vision de films dont L'enfer russe (Jahim arrouss) ou Paradis et enfer(Ajjanna oua nar), les terroristes s'activaient à fabriquer les bombes qui ont été par la suite placées dans des sacs. Précisons ici que les attentats étaient prévus pour le 9 mai 2003, mais des membres du groupe, notamment Mohamed Omari et Abdelfattah Bouyakdan ont estimé que l'opération était vouée à l'échec. Les bombes qui avaient été fabriquées étaient pesantes et peu «fiables». Pour les premières bonbonnes, les terroristes avaient utilisé des extincteurs et des bonbonnes de gaz dont la partie supérieure a été enlevée. Ils ont trouvé qu'elles étaient pesantes, donc difficiles à transporter et à camoufler.
Par ailleurs, les explosifs et le système de mise à feu n'étaient pas au point. Du 10 au 14 mai, Hassan Taoussi a été assigné à son domicile en attendant qu'une «solution» soit trouvée. C'est alors qu'intervient un autre «personnage», Hassouna, qui a trouvé la formule de fabrication des bombes artisanales en surfant sur l'Internet et l'a remise à Abdelfattah Bouyakdan.
Ils se sont mis alors à confectionner des bombes plus légères, plus meurtrières. Hassan Taoussi étant chargé du pesage des matières explosives et des matériaux entrant dans la fabrication des bombes. Le vendredi 16, ils ont quitté le domicile de Mohamed Omari vers 20 h00, en quatre groupes dont chacun devait se rendre sur un site différent. En cours de route, Hassan Taoussi a faussé compagnie à ses camarades. Après avoir caché la bombe qu'il transportait, il est allé se réfugier au campement terroriste du barrage de Oued El Maleh, puis a séjourné à Berrechid chez Mohamed Laâtour qui l'a mis à l'abri de la traque de la police et a planifié de le faire sortir clandestinement du Maroc vers l'Algérie, en compagnie d'autres terroristes dont notamment Mohamed Mouhim.
A la barre, Mohamed Mouhim a reconnu séjourner à Oued El Maleh avec Hassan Taoussi et qu'ils ont essayé de quitter clandestinement le territoire national avant d'être arrêtés. Considéré comme l'un des activistes de la Salafia jihadia, Mohamed Mouhim était un des exécutants convaincus des idées de ce groupuscule en entreprenant des actions de conseil et de redressement des torts (Al amr bi al maârouf wa nahye ala al mounkar) en agressant les gens et en leur dérobant leur argent et leurs biens. C'est ce que faisait exactement Hassan Ben Haffou, le troisième inculpé à être appelé à la barre. Précisons ici que l'audition de Hassan Taoussi et Mohamed Mouhim a pris toute la soirée de jeudi et la séance n'a été levée que vers minuit. C'est donc hier matin que l'examen de cette affaire a repris avec l'audition, dans la matinée, de Hassan Ben Haffou et Saïd Mellouli.
Hassan Ben Haffou a déclaré à la Cour qu'il connaissait Hassan Taoussi, mais a nié tous les faits pour lesquels il est poursuivi. Tous ceux qui assistent aux procès des membres de la Salafia jihadia impliqués dans les lâches attentats de Casablanca ont maintenant pris l'habitude d'entendre les mêmes réponses, toutes faites : «J'ai signé les procès-verbaux des auditions sans avoir pris connaissance de leur contenu». «Il n'y a rien de tout cela, Monsieur le président»; «Je ne savais pas que j'étais devant le juge d'instruction»; «Je n'ai pas connaissance de ceci ou de cela» (La ilma li bi dalika); «Je n'ai entendu parler de la Salafia jihadia que chez la police», sont des phrases qui sortent toutes seules de la bouche des inculpés.
Ils disent «non» avant même que le président de la Chambre criminelle n'ait terminé sa question. Cependant, à un moment ou à un autre, ils finissent par craquer, par se démasquer. C'est exactement ce qui est arrivé à Saïd Mellouli dont l'audition devait se poursuivre hier après-midi. Saïd Mellouli a parlé pour la première fois des émirs des cellules, des séances d'endoctrinement, des sorties de redressement des torts, de la navigation sur Internet et de son séjour à Fès avec Mohamed Bilal, Mahjoub Karnit et Mohamed Omari.
Ils ont passé six jours dans la capitale spirituelle du Royaume et y ont rencontré Abdelhak Moul Sebbat qui serait, selon toute vraisemblance, l'un des commanditaires des opérations-suicide. Selon Saïd Mellouli, il se serait rendu à Fès pour conclure une affaire avec «Moul Sebbat» et pour aider Mohamed Bilal à déménager. Selon des déclarations faites par d'autres inculpés, Mohamed Bilal avait été chassé par ses parents et vivait au jour le jour à Fès avant d'être accueilli par les membres de la Salafia jihadia de Douar Sekouila à Casablanca.
Ce qui laisse entendre qu'il n'a ni domicile ni bagages à Fès. Il a tout au plus une petite piaule avec pour unique meuble un matelas. Par ailleurs, il ne faut pas six jours pour traiter une affaire qui ne sera, finalement, pas conclue. Ce groupe était donc à Fès pour une mission bien précise. Il est fort probable que c'est là-bas où ils ont été initiés à la fabrication des bombes. Saïd Mellouli est électricien de son état et le système de mise à feu des bombes nécessite, pour sa mise au point, des connaissances en électricité.
Report du procès des idéologues
Le procès des idéologues de la Salafia jihadia, Abdelkrim Chadli, Omar Haddouchi, Mohamed Fizazi et Miloudi Zakaria, qui devait commencer hier à la Cour d'appel de Casablanca, a été reporté au 6 août 2003. Celui de deux autres groupes impliqués dans les attentats du 16 mai a été reporté au 4 août 2003 alors que Mustapha Dabt, Saïd Ablane et Saïd Akbar comparaîteront le 5 août 2003.
Après avoir examiné plusieurs affaires relatives aux sinistres événements qui ont endeuillé le Maroc, la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca a entamé jeudi, en début de soirée, l’audition d’un groupe de 10 prévenus.
Hassan Taoussi a été le premier à être appelé à la barre. Dans sa déclaration devant la Cour, il a précisé que le mercredi 14 mai 2003, il s’est rendu chez Mohamed Omari et a apporté avec lui un lecteur de cassettes vidéo.
Dans la maison de Omari, il y a avait également Abdelfattah Bouyakdan, celui-là même qui s'est fait exploser à l'hôtel Farah et qui semble avoir été l'un des principaux animateurs du groupe des kamikazes. Dans la nuit de mercredi à jeudi, ils ont écouté une cassette audio intitulée Le dernier voyage (Arrihla al akhira) et ont vu le film Les adeptes du sacrifice suprême(Ouchak achahada). Le jeudi 15 mai 2003, d'autres personnes sont venues chez Mohamed Omari.
Il a avait en tout ce jour-là quinze terroristes. Entre les prières, l'audition des cassettes de conditionnement psychologique et la vision de films dont L'enfer russe (Jahim arrouss) ou Paradis et enfer(Ajjanna oua nar), les terroristes s'activaient à fabriquer les bombes qui ont été par la suite placées dans des sacs. Précisons ici que les attentats étaient prévus pour le 9 mai 2003, mais des membres du groupe, notamment Mohamed Omari et Abdelfattah Bouyakdan ont estimé que l'opération était vouée à l'échec. Les bombes qui avaient été fabriquées étaient pesantes et peu «fiables». Pour les premières bonbonnes, les terroristes avaient utilisé des extincteurs et des bonbonnes de gaz dont la partie supérieure a été enlevée. Ils ont trouvé qu'elles étaient pesantes, donc difficiles à transporter et à camoufler.
Par ailleurs, les explosifs et le système de mise à feu n'étaient pas au point. Du 10 au 14 mai, Hassan Taoussi a été assigné à son domicile en attendant qu'une «solution» soit trouvée. C'est alors qu'intervient un autre «personnage», Hassouna, qui a trouvé la formule de fabrication des bombes artisanales en surfant sur l'Internet et l'a remise à Abdelfattah Bouyakdan.
Ils se sont mis alors à confectionner des bombes plus légères, plus meurtrières. Hassan Taoussi étant chargé du pesage des matières explosives et des matériaux entrant dans la fabrication des bombes. Le vendredi 16, ils ont quitté le domicile de Mohamed Omari vers 20 h00, en quatre groupes dont chacun devait se rendre sur un site différent. En cours de route, Hassan Taoussi a faussé compagnie à ses camarades. Après avoir caché la bombe qu'il transportait, il est allé se réfugier au campement terroriste du barrage de Oued El Maleh, puis a séjourné à Berrechid chez Mohamed Laâtour qui l'a mis à l'abri de la traque de la police et a planifié de le faire sortir clandestinement du Maroc vers l'Algérie, en compagnie d'autres terroristes dont notamment Mohamed Mouhim.
A la barre, Mohamed Mouhim a reconnu séjourner à Oued El Maleh avec Hassan Taoussi et qu'ils ont essayé de quitter clandestinement le territoire national avant d'être arrêtés. Considéré comme l'un des activistes de la Salafia jihadia, Mohamed Mouhim était un des exécutants convaincus des idées de ce groupuscule en entreprenant des actions de conseil et de redressement des torts (Al amr bi al maârouf wa nahye ala al mounkar) en agressant les gens et en leur dérobant leur argent et leurs biens. C'est ce que faisait exactement Hassan Ben Haffou, le troisième inculpé à être appelé à la barre. Précisons ici que l'audition de Hassan Taoussi et Mohamed Mouhim a pris toute la soirée de jeudi et la séance n'a été levée que vers minuit. C'est donc hier matin que l'examen de cette affaire a repris avec l'audition, dans la matinée, de Hassan Ben Haffou et Saïd Mellouli.
Hassan Ben Haffou a déclaré à la Cour qu'il connaissait Hassan Taoussi, mais a nié tous les faits pour lesquels il est poursuivi. Tous ceux qui assistent aux procès des membres de la Salafia jihadia impliqués dans les lâches attentats de Casablanca ont maintenant pris l'habitude d'entendre les mêmes réponses, toutes faites : «J'ai signé les procès-verbaux des auditions sans avoir pris connaissance de leur contenu». «Il n'y a rien de tout cela, Monsieur le président»; «Je ne savais pas que j'étais devant le juge d'instruction»; «Je n'ai pas connaissance de ceci ou de cela» (La ilma li bi dalika); «Je n'ai entendu parler de la Salafia jihadia que chez la police», sont des phrases qui sortent toutes seules de la bouche des inculpés.
Ils disent «non» avant même que le président de la Chambre criminelle n'ait terminé sa question. Cependant, à un moment ou à un autre, ils finissent par craquer, par se démasquer. C'est exactement ce qui est arrivé à Saïd Mellouli dont l'audition devait se poursuivre hier après-midi. Saïd Mellouli a parlé pour la première fois des émirs des cellules, des séances d'endoctrinement, des sorties de redressement des torts, de la navigation sur Internet et de son séjour à Fès avec Mohamed Bilal, Mahjoub Karnit et Mohamed Omari.
Ils ont passé six jours dans la capitale spirituelle du Royaume et y ont rencontré Abdelhak Moul Sebbat qui serait, selon toute vraisemblance, l'un des commanditaires des opérations-suicide. Selon Saïd Mellouli, il se serait rendu à Fès pour conclure une affaire avec «Moul Sebbat» et pour aider Mohamed Bilal à déménager. Selon des déclarations faites par d'autres inculpés, Mohamed Bilal avait été chassé par ses parents et vivait au jour le jour à Fès avant d'être accueilli par les membres de la Salafia jihadia de Douar Sekouila à Casablanca.
Ce qui laisse entendre qu'il n'a ni domicile ni bagages à Fès. Il a tout au plus une petite piaule avec pour unique meuble un matelas. Par ailleurs, il ne faut pas six jours pour traiter une affaire qui ne sera, finalement, pas conclue. Ce groupe était donc à Fès pour une mission bien précise. Il est fort probable que c'est là-bas où ils ont été initiés à la fabrication des bombes. Saïd Mellouli est électricien de son état et le système de mise à feu des bombes nécessite, pour sa mise au point, des connaissances en électricité.
Report du procès des idéologues
Le procès des idéologues de la Salafia jihadia, Abdelkrim Chadli, Omar Haddouchi, Mohamed Fizazi et Miloudi Zakaria, qui devait commencer hier à la Cour d'appel de Casablanca, a été reporté au 6 août 2003. Celui de deux autres groupes impliqués dans les attentats du 16 mai a été reporté au 4 août 2003 alors que Mustapha Dabt, Saïd Ablane et Saïd Akbar comparaîteront le 5 août 2003.