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Forêt : préservation et reboisement

La forêt marocaine a été pendant longtemps en équilibre avec le milieu humain qui l'environnait, les populations y puisaient les produits ligneux nécessaires à la satisfaction des besoins domestiques (bois de chauffage, bois de construction, feuillage p

Forêt : préservation et reboisement
Mais à la suite de la poussée démographique et de l'accroissement des besoins, nos forêts font l'objet d'une pression très forte de la part des populations, exprimée par les défrichements, le surpâturage, l'exploitation abusive de bois.
L'empreinte humaine est d'autant plus sensible que la forêt est soumise au climat méditerranéen, caractérisé par une alternance de périodes sèches et de périodes humides, avec des pluviosités variables d'une année à l'autre.
Le rôle des forêts dans la protection de l'eau et du sol, son rôle social, économique et écologique, sont des vérités incontestées.
Bien que situé tout entier dans la zone de climat méditerranéen, le Maroc présente, du fait de sa position géographique et de son relief, des aspects très différents suivant les régions. L'influence océanique se fait sentir dans le nord et dans l'ouest, tandis que le sud et l'oriental subissent l'action desséchante du Sahara. Cette différence est d'autant plus marquée que le Maroc est littéralement coupé en deux par les chaînes de l'Atlas, dont les massifs arrêtent dans leur course vers l'intérieur les vents humides venant de la mer. Dans les régions montagneuses, qui couvrent une fraction importante du pays, cette diversité s'exprime par l'opposition des versants et par la succession en altitude des étages de végétation, qui s'échelonnent depuis l'étage saharien jusqu'à l'étage humide.
Tous les groupements végétaux illustrent de manière saisissante cette diversité bioclimatique, qui se traduit dans le domaine de la forêt par la variété des essences et la différence des peuplements. Forêts de montagne bien sûr, mais aussi forêts de plaine, comme la suberaie de la Maâmora et l'arganeraie du Souss; forêts humides, comme la cédraie du Moyen Atlas, et forêts sèches, comme la callitriale du Jbel Amsitten. La variété des forêts marocaines se retrouve dans le grand nombre des essences qu'on y rencontre. Les plus importantes constituent des peuplements homogènes ou mélangés: chêne vert, chêne-liège, chêne zéen, arganier, thuya, cèdre, pins, cyprès, genévriers, sapin pinsapo; les autres se rencontrent sous forme d'arbres isolés, caractéristiques souvent du paysage marocain, c'est le cas du peuplier blanc, du frêne dimorphe, du tamaris articulé, du pistachier de l'Atlas et des acacias épineux de la bordure saharienne. Ces forêts couvrent une superficie de 5 millions d'hectares qui sont principalement situées dans les zones de montagnes avec quelques grands massifs qui subsistent en plaine. Le taux de boisement est de 7% par rapport à la surface du territoire national et selon les chiffres dans nous disposons mais qui ne sont pas actualisés.
La répartition des essences ligneuses dans les forêts naturelles est approximativement la suivante
Il y a 1.430.000 ha de chêne vert; 950.000 ha de Thuya; 740.000 ha, d'arganier, 450.000ha de chêne-liège; 140.000 ha de cèdre; 240.000 ha de genévriers; 80.000 ha de pins et autres .
Le reste étant constitué d'essences secondaires.
Il convient d'ajouter à ce chiffre près de 350.000 hectares de forêts artificielles, appartenant tant aux particuliers et aux collectivités, qu'à l'Etat, dont 170.000 hectares plantés en eucalyptus.
Le Maroc possède en plus un patrimoine de 2.700.000 hectares de nappes alfatières auxquelles a été conféré le statut domanial. Les forêts naturelles sont propriété de l'Etat dans leur presque totalité et soumises au régime forestier.
Les forêts ont été considérées pendant longtemps comme un réservoir intarissable de produits, dans lequel l'homme pouvait puiser sans se soucier de reconstituer les ressources explicitées. Un tel état d'esprit est à l'origine de la dégradation et de la régression de la plupart des massifs forestiers. A ceci s'ajoute la fragilité des écosystèmes, fragilité accentuée par les conditions physiogaphiques tels que l'évasion et l'aridité et la faiblesse de la dynamique de régénération due au surpâturage et au rythme marqué d'urbanisation. Pour préserver la forêt, plusieurs opérations de reboisement ont été entreprises dès le début de l'indépendance. En effet, avant 1960, les reboisements étaient effectués dans le cadre d'opérations ciblées, notamment, pour la production de bois d'industrie et de bois d'œuvre. Les rebattements ne dépassaient pas les 800 ha par an. De 1960 à 1970 et ce dans le cadre des différents plans de développement économique et social, les reboisements tournaient autour de 18000 ha.
Ce n'est qu'en 1970 qui a été adapté un plan national de reboisement à partir d'une analyse des besoins. Les objectifs étaient de satisfaire les besoins en bois d'industrie et en bois d'œuvre, de protéger les bassins versants et de promouvoir les boisements de récréation.
Depuis, l'effort de reboisement s'est accru en passant de 16000 ha l'an en 1970 à 23000 ha l'an à partir de 1990. Cependant, il ne s'est pas uniquement agit de reboisement, la forêt constitue pour les pouvoirs publics et pour les collectivités locales une véritable opportunité pour mettre en place les structures d'un développement durable, là où cela est possible. Des tentatives, comme celle de la province d'Ifrane en témoignent.
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