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«La violence des rêves » de Sabine Wollbrecht : quand les rêveries se heurtent à la réalité

Les douze nouvelles contenues dans «La violence des rêves» de Sabine Wolbrecht témoignent de cette quête insatiable de l’autre, de cette recherche d’un inaccessible bonheur. Les douze histoires s’imbriquent, s’emboîtent et se délie

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Ce sont douze histoires, qui, de prime abord, n’ont aucun rapport entre elles. Des destins différents, des vies ballottées par des envies, des désirs, des souhaits, des regrets… Dans ces scénarios imaginaires, dans ces vies racontées au présent, dans ces intrigues passionnantes, Sabine Wollbrecht a tissé la trame d’histoires universelles entre les hommes et les femmes, de différentes cultures. «La violence des rêves» évoque ainsi l’amour, la jalousie, les retrouvailles, les séparations, l’infidélité, l’amitié, l’incompréhension. Des histoires intimes et intimistes racontées par Sabine Wollbrecht sur le ton de la confidence et décrites de façon magistrale.
«Bizarrement, j’ai parfois éprouvé le besoin de me confier à des étrangers. A des gens complètement en dehors de ma vie, chez qui mon discours tombe sur un terrain neutre au lieu de libérer une série d’émotions, jalousie, douleur, culpabilité, compassion, que sais-je ? Parler à des gens qui ne s’impliquent pas, qui écoutent sans juger, à distance, et qui ne se sentent pas obligés de me rendre la pareille en me racontant à leur tour leur vie», se raconte Aïda, la jeune femme qui vit entre deux continents, à la recherche de son moi intérieur. Obligée de puiser dans sa propre force pour survivre à l’oubli et à l’abandon, Aïda ne baisse pas les bras, garde l’espoir. «Dans ces scénarios imaginaires, le temps semble s’abolir : le passé, constamment présent, est à la fois promesse de renouveau et piége», explique l’auteur. Les personnages qui peuplent ce roman de leur présence-absence ont pour nom Clément, Aïda, Salim, Madelaine, Hakim, Hakima, Hamid, Eva, Iris, Mansour, Karim et les autres. Ce sont des personnages qui luttent pour leur survie, pour leur identité. Ils se déchirent, se retrouvent, se perdent, se réconcilient. Une ronde parfois infernale, souvent immuable. Les personnages sont entraînés dans le sillage de leur passion, à la recherche d’une vie heureuse, loin des contraintes et de l’imprévisible. Mais ils doivent toujours se soumettre, se plier, ployer, composer. Dans ce dernier roman, Sabine Wollbrecht s’est imposée un merveilleux exercice d’écriture. Obstinément attachés à la reconstruction de leur vie, les personnages s’engagent dans un mouvement labyrinthique qui est, au fond, celui de l’écriture» Sabine Wollbrecht vit et travaille au Maroc depuis 1976. Cette Allemande qui est elle-même mariée avec un Marocain a réussi à mettre en chantier des recettes qui font le secret des bons romans : une bonne connaissance des milieux socio-culturels, un zeste d’humour et une parfaite maîtrise de la psychologie humaine. Le résultat est à découvrir dans ces excellentes nouvelles.
«La violence des rêves» de Sabine Wollbrecht, Ed. Tarik, 216 pages.
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