Menu
Search
Lundi 29 Décembre 2025
S'abonner
close
Lundi 29 Décembre 2025
Menu
Search

Les familles Bogart et Bergman se souviennent : les 60 ans de «Casablanca»

Les familles de Humphrey Bogart et Ingrid Bergman se sont réunies, lundi soir à New York, pour célébrer le 60e anniversaire de «Casablanca», et enterrer quelques légendes sur ce couple mythique du cinéma.

No Image
La veuve de Bogart, Lauren Bacall, et leur fils Stephen Bogart ont assisté aux côtés de Pia Lindstrom, Isabella Rossellini et Ingrid Rossellini, les filles d’Ingrid Bergman, à une projection spéciale d’une nouvelle copie en 35 mm de ce grand classique du cinéma d’Hollywood au Lincoln Center.

Leur conviction partagée? Ni Bogart ni Bergman ne tenaient «Casablanca» en grande estime, et ni l’un ni l’autre ne semblent avoir eu plus d’égard vis-à-vis du partenaire légendaire, contrairement à l’aura du film de Michael Curtiz qui faisait entrer un couple inoubliable dans l’histoire du cinéma.

«Elle ne s’entendait pas vraiment avec ton père», a confié Pia Lindstrom à Stephen Bogart, qui acquiesçait en soulignant que les relations entre les deux acteurs se limitaient à celles de deux comédiens faisant leur métier en bon professionnel.

Pourtant, une parfaite alchimie entre les deux protagonistes a souvent été avancée pour expliquer la popularité jamais démentie de «Casablanca», et la femme de Bogart d’alors, Mayo Methot, était convaincue lors du tournage du film d’une liaison de son mari avec sa partenaire à l’écran. «Cela représente un grand mystère, car ils n’étaient même pas des amis», a souligné Isabella Rossellini.
Lauren Bacall est encore plus directe. «Le courant passait entre eux sur l’écran, mais je ne pense pas qu’il y ait eu un courant entre eux hors caméra», a plaisanté la star.

«J’ai été mariée à lui, mais, aussi sûr que l’enfer, je ne le connaissais pas lorsque le film fut tourné. J’avais alors 15 ans et étais au lycée», a ajouté Lauren Bacall.
Ingrid Bergman, en vérité, ne voulait pas tourner «Casablanca», et n’avait finalement accepté que parce que le rôle qu’elle ambitionnait alors, dans «Pour qui sonne le glas», lui avait été une première fois refusé.

«Encore bien des années plus tard, les yeux de ma mère se ternissaient quant quelqu’un mentionnait «Casablanca», s’est souvenue Pia Lindstroem. «Ce n’était vraiment pas son tournage préféré».

Le scénario de «Casablanca» fut écrit au fur et à mesure, et Ingrid Bergman ignorait, même déjà sur le plateau de tournage, si le personnage de Lisa qu’elle interprétait serait à la fin du film aux côtés de son ancien amant Rick (Bogart) ou de son mari Victor Laszlo (Paul Henreid).

«Une fois, Ingrid a dit qu’elle aimerait qu’on lui dise qui elle aimait», a raconté Leslie Epstein, le fils du scénariste Philip Epstein.

«Mon père a répondu: Dès que nous le saurons, je vous le dirai».
Leslie Epstein a également rappelé que le fameux air «As Time Goes By» avait failli d’être supprimé au montage.

Le compositeur Max Steiner détestait cette mélodie écrite par Herman Hupfeld et réclamait que l’on retourne la scène sur une musique composée par lui-même.
«Mais à ce stade, Ingrid avait finalement signé son contrat de «Pour qui sonne le glas et s’était fait couper les cheveux si court qu’il était hors question de pouvoir retourner la scène», a indiqué Leslie Epstein.
Pour Isabella Rossellini, qui n’était pas née en 1942, la Bergman de «Casablanca» n’est pas la mère dont elle se souvient.

«Quand je vois cette femme belle, séduisante, âgée d’une vingtaine d’années, ce n’est pas vraiment ma maman. Pour moi, elle était une femme plus âgée, très timide, mais toujours très belle», a ajouté l’actrice, fille d’Ingrid Bergman et du cinéaste Roberto Rosselini.
Lisez nos e-Papers