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Samedi 18 Mai 2024
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Marc Weidemann, réd. en chef de "Fashionact": la nuit de la mode, un événement d'envergure internationale

Marrakech, écrin des lumières prend décidément les allures d'une star, dont le lifestyle est plus qu'un savoir-vivre, il constitue une tradition millénaire.
Fashionfact, un magazine de mode en ligne belge dépose ses valises à Marrakech pour mettre les

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Marc Weidemann, le rédacteur en chef de Fashionfact n'a pas su résister à son charme et décida de s'installer définitivement à Marrakech. Cette pause, explique-t-il, aura pour mission de donner forme à ses projets et mettre sur les rails «l'aventure créative», incarnée par le centre de promotion des créateurs de Mode ainsi que la nuit de la mode de Marrakech qui se tiendra le 7 mars prochain. Entretien.

La création d'un centre de promotion des créateurs de mode à Marrakech est un projet ambitieux. Pourquoi avez-vous choisis la ville ocre pour abriter ce Centre? et pourriez-vous nous parler des raisons didactiques et artistiques qui expliquent cette démarche?

Le projet est ambitieux, mais il ne date pas d'hier. J'avais promis à la presse marocaine, voici une année, de revenir avec un projet concret concernant les jeunes créateurs marocains. En tant que Rédacteur en Chef de Fashionfact, j'avais été fort frappé, lors de notre grand reportage de l'an dernier consacré à Marrakech, par la richesse du travail des créateurs marocains.
Leur problème est souvent le «suivi» de leur carrière. Vous savez comme moi que lorsqu'ils vendent une pièce (parfois après un long temps), ils doivent faire face à des frais accumulés par temps. Ils ne savent dès lors pas poursuivre leur travail de création. Vous faites donc bien de parler de «raisons didactiques» car il s'agit vraiment de créer avec eux et pour eux, un centre de promotion de leur oeuvre. Nous voulons leur «enseigner», sans que ce ne soit prétentieux de notre part, à «gérer leur talent, en gérant leurs revenus». Nous comptons créer un endroit où nous les exposerons, avec tout le respect nécessaire à leur bonne promotion... c'est-à-dire, en n'exposant qu'un maximum de trois collections en même temps. Nous allons promouvoir ce lieu auprès de la clientèle potentielle directe des créateurs: le public des grands hôtels. Nous veillerons à la bonne marche du Centre en y faisant travailler des gens du cru, compétents en matière de vente et de couture/retouche. Lorsque des pièces de collections seront vendues, et c'est là que j'apprécie votre regard «didactique», nous prendrons 30% du produit de la vente et les placerons sur un compte en banque au nom du styliste, pas à celui du Centre, évidemment. Cet argent appartiendra donc bel et bien au designer, à charge morale pour lui de réinvestir cet argent sur la poursuite de son travail de création... tissus, couturière, promotion...comme il l'entendra. Il s'agit donc bien de créer une reelle entreprise citoyenne pour et avec les créateurs. Je suis allé au Maroc pour la première fois en 1968... j'y suis toujours revenu avec le même amour pour un pays que je vois évoluer depuis plus de trente ans. Je ne pouvais que faire quelque chose pour l'aider à avancer encore mieux dans un domaine que je connais bien: celui de l'événement de mode. Notre désir, à toute l'équipe qui a créé cet événement, est de travailler sur le long terme. Le soutien de la presse marocaine, qui nous est montré depuis le début de cette aventure, nous pousse à aller encore de l'avant et à faire de la Nuit de la Mode de Marrakech, la première semaine de mode de Marrakech en mars prochain. Nous faisons venir la semaine prochaine en Belgique l'organisatrice de la Semaine de mode de Montréal, Lynda Brault, pour lui faire étudier la mise en oeuvre de ce chantier de grande ambition. En effet, la Semaine de la Mode de Marrakech prendra le relais, après la seconde édition de la Nuit de la mode (en septembre prochain), pour devenir de la première Semaine de mode du continent africain. Ce sera une grande fierté pour nous de la monter au Maroc.

La Nuit de la mode se présente comme un événement de grande envergure internationale. Qu'avez-vous prévu pour sa réussite ?

Nous avons, en effet, réussi à faire de la première édition de la Nuit de la mode un événement de niveau international. y défileront 4 jeunes créateurs marocains et 4 jeunes créateurs belges. De plus, un créateur belge de renom, déjà bien établi (Robin Wood) présentera sa collection. Nous voulions aussi rendre hommage à la mémoire du vêtement traditionnel maghrébin, en présentant la somptueuse collection de Caftans anciens de Monsieur Sedrati, qui nous les prête généreusement. Un spectacle de cette ampleur fait de l'événement une réelle nuit de la mode. Nous la réitérerons donc une fois encore, avant de lancer la Semaine de mode. En septembre prochain, pour sa deuxième édition, la Nuit de la mode de Marrakech invitera comme elle l'aura fait avec la communauté française de Belgique, la mode Québécoise à s'offrir au regard du public de Marrakech. Ce sont alors cinq créateurs Québécois qui prendront la relève des Belges aux côtés de jeunes créateurs marocains. Mais, vous savez, ce n'est ni moi ni mon équipe qui assurerons le succès de l'événement... enfin, pas seulement. C'est le soutien et les énergies qui se sont rapidement réunis autour de ce projet au Maroc même, qui ont rendu tout cela possible.
Quant au choix de la ville ocre, c'est un choix logique. Marrakech est un endroit idéal pour être l'écrin de la mode marocaine. Elle peut réunir sous son soleil et sa douceur toutes les tendances. Les investissements qui y sont consentis en matière d'image de marque sont efficaces, importants et porteurs. Si nous pouvons y apporter notre modeste contribution, j'en serai très fier. Cela n'empêche pas le reste du Maroc d'être riche et chatoyant, mais il fallait faire le choix d'une ville où le tourisme de haut niveau laisse aux clients des hôtels le temps de s'offrir un shopping «créateurs». Cela a l'air d'un détail, mais c'est le gage de la survie du Centre.

Votre projet s' inscrit dans une démarche de promotion de la création des jeunes talents marocains. Comptez -vous instaurer une collaboration à long-terme? Comment ?

Comme j'ai eu l'occasion de l'expliquer devant la presse marocaine vendredi dernier, nous n'avons aucun intérêt financier dans le projet de la Nuit de la mode, ni dans celui du Centre de promotion des créateurs. Pour ce qui concerne ce que l'on appelle communément le business, nous avons créé une entreprise qui s'appelle International City Events. Mais par son intermédiaire, nous voulons aussi prouver que l'on peut, même en tant qu'investisseur, oublier ses honoraires et la notion financière, le temps d'un projet citoyen. Nous espérons être suivi par d'autres entreprises et nous sommes convaincus que les investisseurs marocains adhèrent parfaitement à cet état d'esprit. Nous voulons aussi inclure au maximum la presse nationale car elle est de première importance dans la transmission d'un message tel que celui-là.

Nuit de la Mode de Marrakech 7 mars à 20 h.
Palais des Congrès de Marrakech
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