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Reconnue d'utilité publique : cinquante bougies pour l'Institution Tahar Sebti

Reconnue d'utilité publique suite au dahir du 27 mars 1957, l'institution Tahar Sebti a œuvré depuis 1953 à mettre en exergue le rôle de la femme marocaine et la préparer à affronter la vie active. Le 14 novembre prochain l'institution fêtera ses 50ans. D

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L'idée au début était de sensibiliser les femmes sur le rôle qu'elles pouvaient jouer dans la société et au fil des temps Dar Moualima, actuelle institution Tahar Sebti, a pu venir en aide à la jeune fille marocaine et depuis, elle n'a cessé d'enchaîner efforts et encouragements pour aboutir à une institution dont bénéficient beaucoup de jeunes filles marocaines.

Le 14 novembre prochain, l'institution fêtera ses 50 ans et avec, 50 ans de grands chantiers et de défis remportés, en l'occurrence, le bien- être de la jeune fille marocaine. Une soirée sera organisée à l'hôtel Hayat Regency à Casablanca pour fêter l'anniversaire de l'association et sera aussi l'occasion pour ces femmes de se féliciter pour tout le travail qu'elles ont accompli et qu'elles continuent à faire depuis 1953, date de la création de l'institution.

Il y a cinquante ans, dans l'esprit de la résistance nationale naît Dar Moualima, une institution qui vise à informer la femme et la jeune fille marocaines afin de les sensibiliser au rôle qu'elles peuvent acquérir dans la société. Et pour atteindre ce but, des cours d'alphabétisation, de couture, de coupe, de puériculture et de langues notamment, l'arabe et le français sont assurés aux bénéficiaires ce qui créa cette conscience à la cause nationale recherchée par les nationalistes. Après le succès qu'a pu enregistrer Dar Moualima, il a fallu élargir les objectifs et viser plus loin. C'est ainsi que l'institution Tahar Sebti a pris le relais veillant à perpétuer l'enseignement technique traditionnel dans le cadre de la préservation des arts nationaux.

Plusieurs filles ont suivi leur formation à l'institution et sont très contentes de leur passage. Elles témoignent toutes de l'apport qu'a eu cet enseignement sur leur vie personnelle et professionnelle. «Dans les années 60, j'ai été élevée dans cette école dont je suis fière et qui veillait avec soin sur notre éducation. Maintenant, je suis enseignante de la langue française à l'institution et j'espère inculquer à mes élèves les mêmes principes pour les rendre aussi fières que moi de l'école», atteste Mme Yasmina Akaeiouss.

Une autre caractéristique de l'institution est de veiller à l'insertion de ces jeunes filles dans la vie active. En effet, une fois le cycle de formation achevé, elles intègrent l'enseignement à l'école ce qui ne fait qu'affirmer que ce qu'elles apprennent est bénéfique non seulement pour elles, mais aussi pour des enfants qui font leurs premiers pas à l'école, et pour qui, cette étape est très importante et décisive puisqu'elle constitue la base de leur formation.

D'ailleurs et selon les termes de la présidente fondatrice de l'institution, Madame Zhor Sebti qui fait preuve d'un grand engouement «nous avons l'intime conviction que notre ferme volonté et nos efforts contribueront à assister toute jeune fille pour la satisfaction des exigences de notre époque pour une vie meilleure». Déterminée à déployer tous ses efforts pour venir en aide à la jeune fille marocaine, l'institution a élargit ses efforts et son œuvre jusqu'à Marrakech où elle a créé en 1998, une école d'une capacité de 150 élèves destinée à l'alphabétisation et à l'apprentissage de métiers artisanaux aux jeunes filles des zones rurales.

L'institution compte une centaine d'élèves réparties entre plusieurs branches et au fil des années ces branches se sont adaptées aux exigences du moment. Un enseignement certes bénéfiques pour ces générations qui prendront le relais. Faisant preuve de beaucoup de sérieux et de bonne volonté, l'institution a établi avec le ministère de l'Enseignement national, un enseignement primaire conforme au cycle de l'enseignement fondamental, et avec celui de l'Entraide nationale, un enseignement technique traditionnel adapté aux élèves qui n'ont pas pu suivre une scolarité régulière. De sa part, l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail permet aux jeunes filles de suivre une formation de coupe et de couture conforme au programme de l'Office de formation professionnelle.

Souci des parents

Des activités sociales sont aussi programmées. D'ailleurs, l'institution assure des formations de gouvernantes et nurses pour enfants prenant en considération l'émergence de ce domaine et le souci des parents de mettre leurs enfants entre de bonnes mains. «Nous avons pu assister à un cours et nous avons pu mesurer la qualité de l'enseignement assuré et l'assiduité des bénéficiaires qui font preuve d'un grand intérêt».

Cette formation est le résultat d'un partenariat entre les ministères de l'Education nationale et de la Santé publique. Une confiance attribuée par ces organismes à l'Institut Tahar Sebti car faisant preuve de professionnalisme. Ainsi, elle bénéficie d'une aide importante en enseignants et matériel, citons entre autres, les revenus des travaux d'élèves de l'institution et le soutien de plusieurs organismes bancaires, des sociétés et des bienfaiteurs privés et les donations de Haj Mohamed Sebti.

Toutes ses actions permettent à l'institution de développer ses actions et d'aller de l'avant en réalisant ses projets. Des projets qui garantissent une formation à beaucoup de générations et de là, leur assurer un travail et donc, une vie décente ce qui se relate sur l'épanouissement de toute la société.

Les résultats du travail de l'institution se relate à travers son programme de travail qui inclut non seulement les études primaires et la formation pour les gouvernantes d'enfants mais aussi, une initiation à l'outil informatique et des cours d'alphabétisation. Puisque l'une des premières raisons qui ont donné naissance à l'institution est la lutte contre l'analphabétisme et elle s'est développée pour atteindre d'autres secteurs de la vie active et s'adresse aux enfants qui n'ont pas eu l'occasion de rejoindre l'école à temps et de bénéficier de cours leur permettant de s'assurer une formation.

L'émergence de l'institution dans ce domaine, l'ont incité à pousser ses activités plus loin et s'intéresser à l'avenir des jeunes filles de Marrakech. Une initiative qui vise selon les responsables de l'institution à rompre la fatalité de l'analphabétisme et de l'ignorance dans nos compagnes mettant à profit l'expérience et l'aide de l'institution Tahar Sebti. Située à 19 km de Marrakech sur la route de l'Ourika, la nouvelle école qui a démarré ses activités le 12 mars 1998 est dédiée à l'apprentissage de base de l'arabe et du français et à la formation professionnelle en broderie moderne notamment celle de Fès, Meknès et Salé et aussi en couture moderne. Ces formations s'étalent sur trois années. Suite au succès qu'a pu enregistrer l'école Riad Zitoun, l'extension des locaux s'imposa, ce qui sera entrepris et achevé en 2001, ce qui encouragea le lancement d'une classe consacrée à l'initiation,à l'informatique en septembre 2002.

Qu'il s'agisse de Marrakech ou de Casablanca, l'institution Tahar Sebti a réalisé beaucoup de progrès et a permis l'émergence de la jeune fille marocaine dans des secteurs qui, il y a quelques années étaient inconnus, constituent aujourd'hui l'une des exigences de notre époque. D'ailleurs, feu Sa Majesté le Roi Hassan II avait lors d'une visite à l'institution Tahar Sebti, souligné le fait que «les nobles sentiments de bienfaisance et de la volonté de promouvoir la personnalité de la femme marocaine et la participation de celle-ci dans le domaine éducatif ont le soutien, l'affection et l'encouragement de Sa Majesté».
Une affection que les fondatrices de l'institution ont toujours veillé à préserver et perdurer.
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