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Camélia, Immi Zahra, Sebtaouya, Itri, Amina… sont des femmes dont les vies se croisent et se décroisent. Elles ont toutes un passé douloureux à partager, à exorciser.
Elles rencontrent alors, par pur hasard, le chemin de Hayat. Une femme combative, interpellée depuis longtemps par la condition des autres femmes et pour qui se taire devient de plus en plus insupportable.
Hayat est également la tante de Camélia, jeune femme dont la vie a été brisée, l'avenir devenu incertain et dont l'unique tort fut d'avoir oser aimer un trafiquant de drogue. Hayat, profondément touchée par une telle injustice, décide de tracer noir sur blanc le témoignage de Camélia, et d'autres femmes, afin de les soulager des tourments de la culpabilité.
Dans l'angoisse et la douleur de ne pas arriver à accompagner l'adolescente dans son drame, Hayat commence alors à écrire, à dire et à raconter aux autres. Elle décide de prendre le temps de s'imprégner des témoignages de toutes ces femmes qui croisent sa vie. Des témoignages recueillis le long de son parcours associatif, véhiculant souvent une réalité amère, et des vécus intolérables.
Son angoisse devant le poids et l'urgence de ces confessions la pousse à livrer, en vrac, ces récits de vies qu'elle porte en elle depuis un long moment et «d'écrire vite toutes ces impressions qui remuaient ses tripes». Et comme promis, elle le fait pour Camélia, et pour toutes les autres femmes silencieuses.
Ainsi, face à l'épreuve de Camélia, Hayat décide de prendre son courage à deux mains et de dénoncer les injustices commises à l'encontre de tant de femmes. Elle construit, discrètement, des passerelles entre des femmes opprimées, afin d'attirer l'attention sur leur exclusion. Son but dépasse le simple assistanat et vise la diffusion des vécus de ces femmes par le biais des médias. Femme volontaire et autoritaire, elle tentera en effet tout pour rendre ces témoignages publics.
Hayat alors raconte. Elle interpelle, dans chacune de ses lignes, Camélia, sa jeune nièce dont l'ignorance a ruiné la vie. Elle cherche surtout à donner la parole à ceux et à celles qui sont désireux de contribuer à la construction d'un état de droit, et à «laisser parler la réalité, par la bouche même de celles qui ont supportées les affres de la souffrance. Celles qui subissent encore – et elles sont nombreuses – les injustices sociales».
Ces femmes, chacune à travers son histoire, sont de leur côté prêtes à dénoncer les manipulations dont elles faisaient l'objet. Elles tiennent à parler de leurs souffrances, tant physiques que morales.
Et face aux aveux de ces femmes déçues par la vie, de ces âmes en peine, Hayat ne peut s'empêcher d'être ulcérée : «Si cela ne dépendait que d'elle, elle ouvrirait des dizaines de centre d'accueil pour toutes ces femmes et ces jeunes filles tourmentées, maltraitées».
Et déjà grâce à l'écriture, Hayat parvient à transmettre tant d'acharnement à Camélia et à toutes ces femmes qui doutent d'elles-mêmes. Elle refuse de rester muette face la dérive de la jeunesse de son pays. «La drogue détruit des innocences et on la somme, elle, de se taire. Mon Dieu ! comment peut-on passer sous silence toutes ces tragédies ! cette vermine qui ronge l'avenir des futures hommes et femmes de ce pays !»
Le roman est un kaléidoscope de vies et de vécus intolérables. L'auteur de ce roman, Nouffissa Sbaï, réussit la prouesse de nous livrer plusieurs histoires, plus émouvantes les unes que les autres, dans un seul et même roman. Elle réussit ainsi à nous introduire dans la vie de certaines de ces femmes silencieuses, nous met dans la confidence et nous donne ainsi l'occasion de croiser leurs chemins, en écoutant leurs récits, pour finalement se retrouver avec des personnes «libres dans leurs têtes».
«L'amante du Rif» de Noufissa Sbaï
édition Eddif, 2004.
Elles rencontrent alors, par pur hasard, le chemin de Hayat. Une femme combative, interpellée depuis longtemps par la condition des autres femmes et pour qui se taire devient de plus en plus insupportable.
Hayat est également la tante de Camélia, jeune femme dont la vie a été brisée, l'avenir devenu incertain et dont l'unique tort fut d'avoir oser aimer un trafiquant de drogue. Hayat, profondément touchée par une telle injustice, décide de tracer noir sur blanc le témoignage de Camélia, et d'autres femmes, afin de les soulager des tourments de la culpabilité.
Dans l'angoisse et la douleur de ne pas arriver à accompagner l'adolescente dans son drame, Hayat commence alors à écrire, à dire et à raconter aux autres. Elle décide de prendre le temps de s'imprégner des témoignages de toutes ces femmes qui croisent sa vie. Des témoignages recueillis le long de son parcours associatif, véhiculant souvent une réalité amère, et des vécus intolérables.
Son angoisse devant le poids et l'urgence de ces confessions la pousse à livrer, en vrac, ces récits de vies qu'elle porte en elle depuis un long moment et «d'écrire vite toutes ces impressions qui remuaient ses tripes». Et comme promis, elle le fait pour Camélia, et pour toutes les autres femmes silencieuses.
Ainsi, face à l'épreuve de Camélia, Hayat décide de prendre son courage à deux mains et de dénoncer les injustices commises à l'encontre de tant de femmes. Elle construit, discrètement, des passerelles entre des femmes opprimées, afin d'attirer l'attention sur leur exclusion. Son but dépasse le simple assistanat et vise la diffusion des vécus de ces femmes par le biais des médias. Femme volontaire et autoritaire, elle tentera en effet tout pour rendre ces témoignages publics.
Hayat alors raconte. Elle interpelle, dans chacune de ses lignes, Camélia, sa jeune nièce dont l'ignorance a ruiné la vie. Elle cherche surtout à donner la parole à ceux et à celles qui sont désireux de contribuer à la construction d'un état de droit, et à «laisser parler la réalité, par la bouche même de celles qui ont supportées les affres de la souffrance. Celles qui subissent encore – et elles sont nombreuses – les injustices sociales».
Ces femmes, chacune à travers son histoire, sont de leur côté prêtes à dénoncer les manipulations dont elles faisaient l'objet. Elles tiennent à parler de leurs souffrances, tant physiques que morales.
Et face aux aveux de ces femmes déçues par la vie, de ces âmes en peine, Hayat ne peut s'empêcher d'être ulcérée : «Si cela ne dépendait que d'elle, elle ouvrirait des dizaines de centre d'accueil pour toutes ces femmes et ces jeunes filles tourmentées, maltraitées».
Et déjà grâce à l'écriture, Hayat parvient à transmettre tant d'acharnement à Camélia et à toutes ces femmes qui doutent d'elles-mêmes. Elle refuse de rester muette face la dérive de la jeunesse de son pays. «La drogue détruit des innocences et on la somme, elle, de se taire. Mon Dieu ! comment peut-on passer sous silence toutes ces tragédies ! cette vermine qui ronge l'avenir des futures hommes et femmes de ce pays !»
Le roman est un kaléidoscope de vies et de vécus intolérables. L'auteur de ce roman, Nouffissa Sbaï, réussit la prouesse de nous livrer plusieurs histoires, plus émouvantes les unes que les autres, dans un seul et même roman. Elle réussit ainsi à nous introduire dans la vie de certaines de ces femmes silencieuses, nous met dans la confidence et nous donne ainsi l'occasion de croiser leurs chemins, en écoutant leurs récits, pour finalement se retrouver avec des personnes «libres dans leurs têtes».
«L'amante du Rif» de Noufissa Sbaï
édition Eddif, 2004.
