Menu
Search
Samedi 06 Décembre 2025
S'abonner
close
Samedi 06 Décembre 2025
Menu
Search

S.A.R. la Princesse Lalla Salma ouvre la 10e édition du Festival de Fès des musiques sacrées : lueurs de paix dans une nuit sacrée

S.A.R. la princesse Lalla Salma qui était accompagnée de Mme Viviane Wade, épouse du Président sénégalais M. Abdoulaye Wade, a présidé, vendredi soir à Fès, la cérémonie d'ouverture de la 10e édition du festival de Fès des musiques sacrées du monde, organ

S.A.R. la Princesse Lalla Salma ouvre la 10e édition du Festival de Fès des musiques sacrées : lueurs de paix dans une nuit sacrée
Son Altesse Royale et Mme Viviane Wade écoutant le concert d'inauguration
A son arrivée sur les lieux du spectacle, S.A.R. la Princesse Lalla Salma a passé en revue un détachement de la garde municipale qui rendait les honneurs avant d'être saluée par MM. Mohammed Kabbaj, conseiller de S.M. le Roi et président de l'Association Fès-Saïss et du Festival, Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques, Mohamed Achâari, ministre de la Culture et Adil Douiri, ministre du Tourisme.

Bab Al Makina était en émoi ce soir-là. Chants liturgiques, invocations, musique soufie, ont plongé ce magnifique site historique, ouvert sur le ciel, au cœur du sacré. Les enfants de la Chorale de Fès entrent sur scène en premier. Sous la direction de Mohamed Briouel et les applaudissements nourris du public, ils entament leurs litanies : «Crois en Dieu, tu Le verras toujours en ta compagnie». Les poèmes de Kadi Ayad, Abdelghani Naboulsi et Sidi Bahloul, chantés par ces enfants, sont une invitation au recueillement. Les paroles sont transportées par un petit souffle jusqu'au creux de nos oreilles, jusqu'au tréfonds de notre âme.

Un magnifique prélude au concert qui va suivre. Françoise Atlan, Montserrat Figueras et puis Aïcha Redouane, investissent le plateau et nous entraînent plus loin dans cette ambiance solennelle. «Dieu fait des miracles. Il peut assécher la mer…» chante Françoise Atlan qui passe délicatement des chants séfarades aux mélodies arabo-andalouses. Puis, c'est au tour de Montesserat Figueras qui est passée maître dans la polyphonie religieuse, d'aller à la rencontre du public, reliant les univers et les croyances par un joli effet de sons.

Aïcha Redouane enchaîne. Il y a un même message dans cette voix forte du Moyen Atlas : unir dans l'amour et la foi. La cantatrice chante un poème de Rabi'a Al Adawiya, intitulé «je t'aime de deux amours». Amour : c’est le maître-mot de cette magnifique soirée qui a vu les trois soprano représentant les trois religions monothéistes se donner la main et arpenter ensemble les chemins du sacré, sur un magnifique texte de Ibn Arabi qui dit " L’amour et la religion sont ma foi ". Les murs de Bab Al Makina, ces superbes remparts dressés là depuis 1886, s’imprègnent de cette ambiance.

Captivé, charmé à la fois par tant de délicatesse et de force et abreuvé à l’essence du beau, le public est complètement acquis. Il va suivre dans un même silence religieux la deuxième partie du spectacle, consacrée aux Derviches tourneurs de Konya, ville turque qui abrite le mausolée de Jalal Eddine Ar Rumi. La confrérie soufie Mevlevi se livre à un rituel de Dikr et de Sammaâ .et leur dévotion enveloppe l’atmosphère. Ils se mettent à tourner, la main droite tournée vers le haut et la gauche vers bas, pour puiser la bénédiction du ciel et la diffuser sur la terre. Ils terminent par des prières qui s’élèvent très haut, tellement haut que les murailles, dans un jeu d’ombres et de lumières, ont l’air de s’incliner.

La première soirée du festival est une soirée anniversaire qui apporte une réponse cinglante à l’obscurité, à l ‘ignorance, à la haine et à la violence. L’amour de Dieu, l’amour de l’autre, éclaire les âmes, unit les cœurs et mène à la paix. Mahmoud Darwish a écrit contre les affres de la guerre : " La paix est le discours intérieur du voyageur adressé au voyageur de l’autre côté ". Dans ce même esprit, les artistes qui nous ont offert un spectacle éblouissant en plus de nous faire voyager, ont transporté les uns et les autres dans un magnifique hymne à la vie.
Lisez nos e-Papers