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Hassan Akesbi, l'artificier

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Dans la longue histoire du football marocain au niveau professionnel (Mustapha Benrahilia dispute le premier le championnat de France en 1936) Hassan Akesbi tient une place particulière et sans doute unique puisque durant plusieurs saisons, non seulement il fit partie des meilleurs buteurs de l'Hexagone, mais il pesa de tout son poids dans cette catégorie d'artificiers exceptionnels.

Sa carrière au tout début des années 50 à Tanger – après avoir joué à l'âge de 12 ans dans des clubs espagnols du quartier, puis dans les équipes de Division 3 sous l'égide de la Ligue espagnole, tels Hercules, ou encore Corunia. Hassan Akesbi signe son premier contrat pro à Sévillans (3e division) affilié au club Deportivo Espania (D2). Il n'avait alors que 14 ans. Il devait aller en Espagne, mais pour des raisons scolaires, il a préféré se consacrer à ses études secondaires.

Hassan, 17 ans à peine, se fait remarquer sous les couleurs des clubs tangérois que nous venons de voir pour attirer l'attention du FUS qui le fait venir à Rabat, Hassan parvint à concilier études et football. Et c'est au collège Moulay Youssef qu'il poursuit ses études.

Rapidement, ses dons de buteur incontesté en font un redoutable avant-centre pour d'abord en tête avec 21 buts, une consécration qui lui valut une récompense du journal à l'époque, Le «Petit Marocain». C'est feu Daniel Pilard, l'inoubliable journaliste qui lui a remis une prime et une coupe de mérite.
Goleader, ce titre lui a valu trois sélections en équipe du Maroc avec comme sélectionneur Jean Pietri et Vanavère comme entraîneur.

Avec la sélection composée de grands noms tels Viegas (gardien) Ouazzani Abdelatif, Bachir Alsado, Cabrera Mayet, Belhassan, Benaïssa, Akesbi dispute deux matchs amicaux contre une sélection Sénégal et celle d'Oran.
Sa distinction et son sens de buteur lui valurent un transfert à Nîmes où il signe un contrat professionnel, sur les conseils du regretté Kader Firoud, l'entraîneur franco-algérien.

Akesbi débarque donc à Nîmes lors de la saison 1954-1955. Il découvre là-bas les rigueurs de la vie professionnelle. Il retrouva Abdeslam et Bettach. Avec eux, il gagna la Coupe Drago. Son talent remarqué par tous les connaisseurs, il marqua des buts malgré une concurrence très vive. Kader Firoud n'hésite pas alors à le titulariser dans une équipe qui, malgré ses moyens financiers limités, parvint à disputer les premiers rôles au puissant Reims et au Racing Paris.
Très vite, et avec ses trois grands joueurs marocains, Nîmes sera le concurrent le plus direct du grand Reims avec ses multiples internationaux tes Kopa, Abdellah Zhar, Fontaine, Piantoin entre autres.

Deux fois finaliste de la Coupe de France, la première fois contre justement Reims et la deuxième contre Sedan, 5 fois champions d'automne, 1er buteur avec Nîmes, Hassan Akesbi, pendant sept ans a caracolé en tête des meilleurs buteurs de son équipe et l'un des meilleurs réalisateurs du championnat de France lors de la saison 1958-1959.

En s'illustrant aussi avec Nîmes, Hassan Akesbi intéresse Reims, deux fois finaliste de la Coupe d'Europe (toutes deux perdues contre le Real Madrid) arrivé dans le grand club champenois, champion de France, lors de la saison 1962-1963 Akesbi à la lourde tâche de faire oublier Fontaine.
Il est titulaire à part entière dans une équipe composée de joueurs de renom (de Colona à Kopa en passant par Wendling, Joncquet, Sauvage, Vincent, Abdellah Zhar, Muller etc.).
Qu'à cela se tienne, Akesbi marque but sur but et reste au hit parade des artificiers.

En 1963, il va établir un sacré record : 24 buts à l'aller et seulement 4 au retour, demi-finaliste de la Coupe de France, vainqueur de la Coupe Mohammed V après la victoire de Reims sur l'Inter de Milan (2 – 1), quart-finaliste de la Coupe d'Europe contre Feyenord, Akesbi avait marqué sont but, mais c'était insuffisant pour éviter l'élimination (1 – 2) au match retour.

En 1965, Akesbi s'exile à Monaco où il ne passe qu'une saison. Dans cette équipe 2e au classement, Hassan a retrouvé Michel Hidalgo.
Malgré son court passage, Hassan a reçu tous les honneurs.

Il retourne ensuite à Reims en 1965 où il passa également
une saison. Il espérait décrocher un contrat en Espagne mais son projet a échoué. Après quoi, il rentre au pays et prend du service au FUS en 1966. Une saison plus tard, il gagna avec lui la Coupe du Trône.
Au fil des saisons, Akesbi se remet à marquer but sur but pour demeurer durant deux saisons au sommet de son art.

Comment dès lors lui refuser le maillot national en 1967 – 1968 alors que son nom seulement fait toujours aussi peur en Afrique ? Car, personne n'a oublié son fabuleux match contre l'Espagne en novembre 1961 en dernière rencontre des éliminatoires du Mondial 62. Ce jour-là, il avait fait trembler les Araquistain, Santa Maria et Zocco à Casablanca.

Au match retour, pour des raisons de
«transferts» Akesbi ne fut pas de la partie à Madrid aux côtés de Brahim Tatum, Khalfi, Riahi et Jdidi.

L'équipe nationale s'inclina 3 – 2 et le Maroc en sortit grandi. Sa carrière allait toutefois basculer en 1970, quand après une blessure à la jambe droite lors du match MAS – FUS, il fut contraint de raccrocher ses crampons, alors qu'il était sur la liste des sélectionnés pour Mexico 70.

Reconverti en entraîneur après avoir obtenu un diplôme de Paris, Akesbi tente plusieurs expériences avec pas moins de 10 clubs. Il connut quand même une consécration avec le Hassania d'Agadir qui retrouva l'élite en 1978. Ailleurs, Akesbi n'a pas eu la chance de briller.

Mais le nom de Hassan Akesbi est resté légendaire dans les annales du football marocain.
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