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Le Mouvement national en deuil, Abdallah Ibrahim n'est plus

Avec la disparition, hier, de Abdallah Ibrahim, l'un des signataires du Manifeste de l'Indépendance, le Maroc perd une figure emblématique du Mouvement national. Né le 24 août 1918 à Tamesloht dans le Haouz, feu Abdallah Ibrahim s'était engagé dans le Mou

Le Mouvement national en deuil, Abdallah Ibrahim n'est plus
Entre 1946 et 1950, il fait partie d'un premier groupe de militants qui, à leur sortie de prison, se rendent à Paris pour poursuivre leurs études. M. Ibrahim s'inscrit alors à la Sorbonne et se consacre aux disciplines économiques et sociales. Membre fondateur du Parti de l'Istiqlal, il siège à son conseil supérieur et plus tard à la commission politique.

Journaliste de talent, il collabora aux différents périodiques littéraires ou politiques du Parti de l'Istiqlal. En 1950, à son retour d'Europe où il a enrichi ses connaissances notamment en ce qui concerne les questions économiques, M. Ibrahim assuma la rédaction en chef du journal ''Al-Alam''. En 1954, feu Abdallah Ibrahim prit part au lancement de l'Union marocaine du travail (UMT) dans la clandestinité.

Dès la proclamation de l'Indépendance, il participe au premier Cabinet de M. Mbarek Bekkai (7 décembre 1955) en qualité de secrétaire d'Etat à l'Information. Dans le second Cabinet Bekkai (28 octobre 1956), il occupe le porte-feuille du travail. En décembre 1958, feu Sa Majesté Mohammed V le chargea de former le quatrième gouvernement du Royaume.

En 1959, il fait partie du groupe promoteur de l'aile gauche du Parti de l'Istiqlal qui débouche sur la création de l'«Union nationale des forces populaires» (UNFP). En 1962, le 2e congrès de l'UNFP l'élit secrétaire général. Fin conciliateur, il a joué un rôle de premier plan dans le rapprochement entre l'Union nationale des forces populaires et le Parti de l'Istiqlal.

L'une des figures marquantes du nationalisme marocain vient de disparaître. Malade depuis des mois déjà, Abdallah Ibrahim s'est éteint le dimanche 11 septembre après une vie de militantisme riche en rebondissements.
Né en 1918 à Tamsloht dans la région de Marrakech, Abdallah Ibrahim s'est imprégné très jeune des idéaux du mouvement national. Après avoir reçu une éducation religieuse, il s'engage dans le comité de l'Action Marocaine. Il participe activement au travail de sensibilisation à la cause nationale auprès des populations de la région avant d'être arrêté par la Résidence en 1936 et condamné à trois mois de prison ferme.

Ce ne sera pas la dernière fois où il connaîtra les geôles du colonisateur. A plusieurs reprises, le militant marrakchi se retrouvera dans les prisons pour son activisme pour l'indépendance du pays.

A l'indépendance, il figure dans le premier gouvernement de M'barek El Bekkay. Il s'occupe alors du département de l'Information, ministère stratégique pour un pays qui vient de recouvrir son indépendance. Dans le second gouvernement El Bekkay, il héritera du ministère du Travail. En janvier 1959, Abdallah Ibrahim quitte le Parti de l'Istiqlal pour fonder l'UNFP avec le soutien de l'UMT et la complicité de Mehdi Benbarka et Abderrahim Bouabid. Il est tout naturellement le numéro un du nouveau parti.

Le Maroc vit alors une grave crise gouvernementale. Le Roi Mohammed V fait appel à la gauche pour former un nouveau gouvernement. Abdallah Ibrahim prend la tête d'une équipe constituée essentiellement des cadres de l'UNFP. L'aventure dure quelques mois. En mai 1960, le Roi retire sa confiance au cabinet d'Abdallah Ibrahim. L'homme est meurtri par l'échec de cette expérience. Il se cabre et radicalise un peu plus son discours. L'UNFP connaît de fortes dissensions.

En juillet 1972, l'appel lancé par Abderrahim Bouabid scelle définitivement la rupture entre les deux courants qui s'affrontaient au sein de l'UNFP. Abderrahim Bouabid annoncera officiellement la constitution de l'USFP en 1974. Abdallah Ibrahim en gardera un goût amer tout le long de sa vie. Il met en veilleuse ses activités politiques refusant de participer à tous les processus électoraux lancés depuis 1976.

Abdallah Ibrahim a été décoré cette année du Ouissam alaouite par une délégation royale qui lui a rendu visite à son domicile. Un geste qui symbolise la reconnaissance pour un des hommes qui ont participé activement à l'histoire récente du Maroc.
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