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Mohamed Bhaïja, le baroudeur

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Bhaïja a été l'un des plus grands ailiers droits que le football national ait produits durant les années 60. Formé au Raja de Casablanca, fief de joueurs talentueux et racés, ce technicien inné a marqué de son empreinte l'équipe chère au mythique entraîneur Père Jégo puis le onze national.

Mais avant d'arriver là, Bhaïja a roulé sa bosse un peu partout sur les terrains avoisinant le quartier de Garage Allal où il avait vu le jour en 1939 dans une modeste maison de la rue d'Abyssinie.

«Dans les ruelles du quartier, nous n'arrêtions pas de taper sur un ballon et je me rappelle que mon premier coéquipier fut Moussa avec lequel j'évoluerai bien plus tard au Raja de Casablanca», se souvient Bhaïja.
Après les ruelles du quartier, Bhaïja ira jouer dans les terrains vagues à proximité de son derb et ainsi il aura à se mesurer à des joueurs chevronnés de l'USA, de l'USM et de l'Idéal qui venaient, de temps à autre, disputer des matches avec les gamins du quartier.

«Au début j'ai voulu signer à l'Idéal, mais Moussa m'a dissuadé d'y aller en me poussant à rejoindre le Raja où s'entraînaient des amis de mon quartier tels Hamid, Samba, Bouchaïb, Boujemaâ et bien d'autres issus de Derb Laâfou», se souvient Bhaïja.

C'était en 1952 et Bhaïja, alors âgé de 13 ans, fut admis chez les minimes des «Verts», entraînés alors par Si El Hachmi.
Ensuite il évoluera chez les cadets dont s'occupait Haddaoui père de Dalil Skalli, l'actuel président de la Fédération Royale marocaine de Sambo.
«Alors que j'étais encore junior, le Père Jégo me convoquait de temps à autre en équipe première et je me rappelle avoir inscrit mon premier but contre l'USM en 1956-57. Nous avions alors remporté la victoire grâce justement à ce but», se rappelle Bhaïja.

La formation coachée par Père Jégo comprenait, à cette époque, Benjilali, Roudani, Bettache Ahmed, Jilali, Oujdi, Ould Brika, Acila, Moussa, Hamid et Milazzo entre autres.

«Malgré la richesse de notre effectif, nous n'avons jamais remporté de titre car le Raja privilégiait le spectacle au résultat. Néanmoins, nous fûmes privés d'un sacré en 1964 car la FRMF voulait nous faire disputer un tournoi triangulaire avec le KAC et les FAR alors que notre goal-avérage était bien meilleur. Père Jégo refusa d'y prendre part et ce fut le KAC qui remporta le championnat cette saison», souligne-t-il.
Bhaïja évoquera également sa blessure en 1965 qui privera le Raja d'un titre qui était à sa portée.

«Blessé en fin de championnat, je ne pus terminer la saison et le Raja a été coiffé au poteau par le Wydad à la suite du nul que nous avions concédé à Tétouan contre le MAT et de la victoire du Wydad, une semaine plus tard face au FUS, et ce à la suite d'une machination qui avait soulevé les protestations aussi bien du public rajaoui que des dirigeants de l'époque», racontent Bhaïja.
Bhaïja dont la carrière s'est étalée de 1959 à 1966 n'a jamais réellement brillé en équipe nationale.

«A la suite de blessures ou de méformes passagères, je n'ai jamais eu de chance en équipe nationale avec laquelle j'ai disputé plusieurs rencontres notamment contre le Brésil “ A ” où j'ai inscrit le but de la victoire, contre l'Espagne “ B ” (3-3), et la France “ B ”. J'ai également pris part aux Jeux olympiques de Tokyo en 1964», se remémore Bhaïja qui a été dirigé par Père Jégo au Raja ainsi que par Cluseau, Masson, Khamiri et Larbi Benbarek en équipe nationale.

Bhaïja garde un souvenir impérissable de Macquet l'ex-gardien de but du Raja.
«Ce fut un keeper exceptionnel aussi bien par ses qualités techniques qu'humaines. Venu accomplir son service militaire au Maroc, il a été très vite repéré par Mekki qui le chipa au RAC, lequel avait également des visées sur lui. Il a très vite aimé l'équipe du Raja et les joueurs et devenu un Rajaoui de cœur», souligne Bhaïja.

Après son départ en France et jusqu'à sa mort accidentelle.
Macquet n'a jamais cessé de suivre les nouvelles du Raja.
«Khalfi et Moussa lui rendaient souvent visite en France et un jour que nous disputions avec l'équipe nationale une rencontre amicale à Valence en France, il était venu spécialement de Lens pour nous voir», conclut
Bhaïja.
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