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Walter Godefroot, une vie pour le cyclisme

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A Tours, Walter Godefroot a mis un terme à 40 ans d'une carrière consacrée au cyclisme.

Après avoir été l'un des grands champions des années 70, le Belge a dirigé pendant 25 ans plusieurs équipes professionnelles et notamment, pendant treize ans, la formation allemande financée par la Deutsche Telekom.

"A 62 ans, après tant d'années dans le cyclisme de haut niveau, j'éprouve le besoin d'être tranquille, de ne plus être disponible 24 heures sur 24, sept jours sur sept et 365 jours par an", explique-t-il.

"Plusieurs raisons m'ont incité à prendre cette décision mais ce fut d'abord la mort de quelqu'un de très proche." Passé professionnel en 1965, un mois après Eddy Merckx qu'il a beaucoup combattu (comme Roger De Vlaeminck, Freddy Maertens et tant de coureurs d'une exceptionnelle génération de Flamands), il a accompli quinze saisons dans le peloton.

Godefroot a fini par se bâtir un palmarès enviable, comprenant beaucoup de classiques, de victoires d'étapes et notamment la première jugée en 1975 sur les Champs-Elysées en clôture du Tour de France gagné par Bernard Thévenet.
"J'ai arrêté de courir fin 79", se souvient-il.

"Et j'ai tout de suite été nommé directeur sportif de l'équipe Ijsboerke, puis Caprisonne et Kwantum. J'ai ensuite été trois mois responsable des juniors dames pour la Fédération belge, et puis j'ai dirigé Lotto pendant quatre ans, et Domex, et Weinmann, enfin Telekom.

"Je ne pouvais rêver meilleur adieu avec une victoire d'Erik Zabel qui a fait toute sa carrière avec moi." Si l'image de Walter Godefroot est aujourd'hui attachée au maillot rose de la formation allemande, il affirme sans hésiter que son meilleur souvenir est lié à la victoire de Carlo Bomans dans le championnat de Belgique en 1989, six mois après que les médecins eurent donné ce brave équipier perdu pour le cyclisme.

"Il y eut aussi le succès de Steffen Wesemann dans le Tour des Flandres en 2004", insiste-t-il.

"C'est un coureur qui était dans mon équipe depuis dix ans et que tant de gens m'avaient conseillé de virer parce qu'il était un fêtard. J'avais bien fait d'attendre." Erik Zabel est sans doute le coureur emblématique de Walter Godefroot. Il a toujours vanté ses qualités professionnelles affirmant que le champion parfait était le mixage du potentiel de Jan Ullrich et le sérieux, l'abnégation de Zabel.

"J'ai eu une relation parfaite, comme de père à fils, avec Erik Zabel, Rolf Aldag (qui arrête également sa carrière) ou Steffen Wesemann.
"Avec Jan Ullrich, c'était différent. En 1997, il a gagné le Tour de France et j'ai accepté qu'il s'entoure de personnes qui le protègent. En privé, je n'ai donc pas eu assez de contacts avec lui, il ne m'a jamais rien demandé parce qu'il avait Rudy Pevenage à ses côtes.

"Cela dit, je ne peux dire du mal de Jan Ullrich, ni du fait qu'il ne vive pas pour le cyclisme. Il a quand même gagné le Tour, la Vuelta, les Jeux Olympiques et un titre mondial du contre-la-montre.

"LE CYCLISME EST LE MIROIR DE LA VIE" "Il n'a simplement pas réussi à battre Lance Armstrong et les gens ne retiennent que cela. En 2006, la T-Mobile et mon successeur Olaf Ludwig ont décidé de tout miser sur lui parce qu'il est le favori logique du Tour de France mais avec lui tout est possible.

"Moi, j'ai une autre approche: jamais un individu sera plus fort que l'équipe. Au Real Madrid, il y a onze Jan Ullrich et c'est le Real qui est plus fort que tout." S'apprêtant à travailler pour son magnifique magasin de cycles de Deinze, au sud de Gand, Walter Godefroot ne s'interdit pas d'aider un nouveau projet.

Il en a déjà reçu l'offre mais ne prendra aucune décision avant la fin de l'année.
"Aider, je pourrai toujours, mais ne penser qu'à cela, je ne veux plus. Avec le Pro-Tour, les équipes sont devenues beaucoup trop lourdes à gérer. J'ai conscience aussi que le cyclisme vit une mauvaise période et, heureusement, le public reste aux côtés des coureurs.

"Le cyclisme est le miroir de la vie. Il est beaucoup question de dopage mais, que je sache, la drogue est le fléau du XXIe siècle.

"Aujourd'hui quand on parle cyclisme, on parle dopage. On est allé voir les urines d'Armstrong en 1999 mais je regrette que nous n'en ayons pas fait autant pour les joueurs de football de la Coupe du monde," dit-il.

"Pour combattre le dopage, il faut continuer à intensifier les contrôles et aussi, savoir se débarrasser définitivement des coureurs qui ne sont pas raisonnables.
"Il faudrait aussi rappeler les responsabilités des médecins et des managers de certaines équipes mais le cyclisme restera fort et populaire."
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