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«Les malades sont devenus très exigeants au Maroc»

L'association marocaine de dermatologie chirurgicale, de médecine esthétique et de cosmétologie " Dermastic " organise, fin mars, un congrès à Casablanca. Son président Ahmed Bourra, médecin spécialiste de la peau, du cuir chevelu, des maladies sexuelle

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Le Matin : Vous vous préparez à recevoir les XIIe échanges internationaux en dermatologie chirurgicale, médecine esthétique et cosmétologique le 31 mars et le 1 avril. Pourquoi qualifiez-vous cet événement d'ambitieux par rapport à d'autres années?
Docteur Ahmed Bourra :
Cette manifestation scientifique est ambitieuse à plusieurs titres. D'abord, ce sont des échanges internationaux entre dermatologues et spécialistes en chirurgie esthétique venus de plusieurs pays (France, USA, Espagne, Italie, Belgique, Brésil et d'autres pays…) pour discuter, apporter des traitements nouveaux concernant le vieillissement du visage, car au Maroc l'exposition solaire est un facteur d'apparition précoce de rides, de taches brunes, de sécheresse et fragilité précoces de la peau.

Donc, nous devons, avec nos amis médecins étrangers, proposer un protocole thérapeutique pour ces situations soit par les médicaments ou bien les cosmétiques. Nous aborderons le traitement de l'acné, des cicatrices du visage, des Mélasmas par la méthode des peelings superficiels, moyens ou profonds. En Europe, la peau est souvent blanche, claire. Au Maghreb, la peau est souvent matte ou brune.

Certains spécialistes étrangers n'ont pas l'expérience de la peau brune; celle-ci réagit souvent par des complications mineures, chroniques aux traitements médicaux ou chirurgicaux (chéloïdes, hyperpigmentation et d'autres complications), donc nous allons leur exposer notre expérience de traitement des peaux brunes. Il est ambitieux aussi, car nous proposons l'expérience marocaine de la greffe des cheveux. La technique des micro-greffes, des mini-greffes de cheveux à l'aide d'un matériel moderne sophistiqué se pratique déjà au Maroc depuis 6 à 8 ans.

Nous nous sentons mal protégés, nous spécialistes marocains dans l'implantation des cheveux, car il semble qu'un centre de traitement est ouvert par des médecins non étrangers sans notre avis .Pensez-vous que les Marocains seraient autorisés à faire des implants de cheveux à Bruxelles ou à Paris malgré l'acquisition de diplômes Européens ? Nous abordons enfin l'intérêt des lasers et des lampes flaches pour remodeler le visage, faire des épilations définitives, traiter des tatouages et d'autres disgrâces du corps.

Parlez-nous de l'association Dermastic et de ses objectifs ?

Notre but principal est d'être au courant des dernières innovations et de les mettre en pratique de façon professionnelle au Maroc. Pour cela, nous tenons à élaborer très souvent des ateliers pratiques pour que nos spécialistes profitent des derniers progrès dans ce domaine. Par exemple, lors de ces rencontres, des workshops seront organisés autour de la chirurgie dermatologique sur pieds de veaux, sérothérapie et mésothérapie ainsi que sur le rajeunissement du visage : technique botulique et produit de comblement.

Les malades sont devenus très exigeants au Maroc. L'association Dermastic représente des dermatologues, des médecins de chirurgie esthétique, des spécialistes en médecine esthétique, des chirurgiens dentistes, des esthéticiens et des pharmaciens : toutes ces disciplines sont complémentaires. Nous avons fêté, le 11 février 2006, notre quatrième anniversaire. Avant cette date en 1996, Dermastic s'appelait association de médecine esthétique.

Les Marocains se plaignent notamment de l'acné, cette «maladie juvénile» très fréquente et qui, dans la conscience populaire, ne se soigne pas. Est-il vrai que la pilule la guérit?

Certaines pilules à base d'acétate de cyprotérone, comme la diane, peuvent avoir une influence favorable sur l'acné. D'autres pilules, en revanche, contenant des progestatifs peuvent l'aggraver. Par contre, le fait de commencer à avoir des relations sexuelles ne soigne pas l'acné malgré la croyance populaire qui affirme le contraire.

Cela était vrai à une époque où le début de la vie sexuelle, plus tardif, coïncidait avec la disparition de l'acné. La majorité des acnés juvéniles disparaissent avec un traitement local parfois associé à un traitement général antibiotique. Quel que soit le traitement, il nécessitera plusieurs mois et il sera parfois nécessaire de recommencer.

Dans les cas d'acné très sévère, un dérivé de la vitamine C, l'isotrétinoïne assure une disparition définitive, mais assèche considérablement la peau.
C'est un traitement lourd qui dure plusieurs mois et qui est contre-indiqué avant 16 ans car il a une incidence sur la croissance. Les femmes qui le prennent doivent prendre la pilule car ce médicament peut être à l'origine de graves malformations fœtales.
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