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Azzeddine Abderrafi, un médian hors pair

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Comme tous les jeunes joueurs de son âge, Azzeddine s'est adonné au football de quartier avant d'être repéré par la prestigieuse équipe du WAC où il signa sa première licence dans la catégorie minime en 1961.

Après avoir arrêté la compétition pendant 2 ans, il reprend le chemin des terrains. Et c'est au Raja qu'il reprend du service en 1964. C'est donc au club des « Verts » qu'il entame véritablement sa carrière. Il faut savoir qu'à cette époque, le Raja disposait avec le WAC de la meilleure école de formation, sans oublier le TAS ou encore le RAC, et ce n'est pas un hasard que le club cher à Boujemaâ Kadri, Salah Medkouri ou Haj Abdelkader Jalal, entre autres dirigeants dévoués, trustait des titres dans plusieurs catégories de jeunes.
Azzeddine fut parmi les heureux gagnants.

Il est vrai que l'école, qui formait d'extraordinaires joueurs qui enchantaient la foule dans les différents terrains, était dirigée de main de maître par feu Haj Abdelkader. Sous sa conduite, le Raja avait connu des saisons de gloire.
C'est donc au sein de cette prestigieuse école que Azzeddine a appris à jouer et, encore cadet (il a été surclassé), il fut lancé dans le bain en évoluant en 1re Division.

Son premier match, Azzeddine le disputa contre le FUS. C'était en 1968. Aligné au poste de milieu de terrain, il se trouva ce dimanche du mois de mars avec une équipe extraordinaire composée de Rechaq, Aliouate, Saïd, Houmane, Abdeslam, pour ne citer que ceux qui faisaient peur aux autres formations.

Le match qui opposa donc le Raja au FUS se solda par un nul (1-1). Petchou, Benene et Rahmatallah reçurent également leur baptême du jeu dans cette rencontre. Azzeddine, en dépit de son jeune âge, n'était nullement intimidé par ces artistes qui battaient n'importe quelle équipe, et il s'en est sorti sans gros dommage, de cette empoignade.

Il gagna sa place de titulaire, et le public du stade d'Honneur (aujourd'hui stade Mohammed V) qui le découvrit, l'apprécia pour l'intelligence de son jeu. Rapidement, Azzeddine est devenu l'un des meilleurs spécialistes à son poste.
Son talent lui valut de figurer régulièrement dans l'équipe type. Devenu la plaque tournante du milieu de terrain du Raja chère à feu Karim Hajjaj, Chamseddine, Dghoghi, Kadri, aux entraîneurs Père Jego, Tachkou, Kadmiri et Sghir, Azzeddine fut naturellement appelé en sélections Espoirs et de la police pour participer à des tournois internationaux dont un en Tunisie.

L'extraordinaire prestation d'Azzeddine lui a valu d'être convoqué avec Benene, Rahmatallah, Petchou, Houmane pour des stages de l'équipe nationale, mais sans toutefois participer à un match amical international.

C'est particulièrement dans l'équipe Espoirs, dirigée par Jabrane, que Azzeddine est régulièrement convoqué. Il retrouve dans la concentration Larbi Chabak, Labied Khalid, Arrouba, Najah, Douadi, Blinda, Zghari, Abouali entre autres.
Azzeddine était promis à une belle carrière avec le Raja, entraîné alors par le magicien Père Jego, quand subitement un malentendu survint entre le comité et le joueur pour une histoire de prime. Le courant ne passant plus, Azzeddine décida alors de changer d'air. Et c'est l'entrée au WAC, qui s'intéresse fortement à ce fin milieu de terrain. Cela se passa en 1973. Azzeddine retrouva ainsi son club d'origine qui ne demandait qu'à récupérer un jeune talent bien formé au Raja qu'il a quitté malgré lui.

De 1973 à 1979, Azzeddine passa donc cinq saisons chez les « Rouge et Blanc» aux côtés de Abdelkader (gardien de but) Larbi Aherdane, Abdelhak, Moujahid Zahid, Abbes, Bidida, Zeghrari, Mehdi et Hassan, avec lesquels il connaît la gloire.

Avec Zeghrari et Abbes, Azzeddine formait une ligne médiane de classe.
Il s'imposa par la qualité de son jeu. Dans les duels aériens et au sol, il excellait en couverture. Bien parti, Azzeddine progresse d'une journée à l'autre et gagne des galons. Et au moment où l'équipe nationale allait lui ouvrir les portes, une grande blessure se produisit au cours d'un des derbys WAC-Raja (0 - 0). Que s'est-il passé exactement ? Azzeddine le raconte.

« Cela se produisit lors d'une action rageuse du Raja menée par P'tit Aomar, dangereux dans ses dribbles. Et voyant Abdelhak l'arrière droit quelque peu en difficulté, je suis allé lui porter main forte ; mais dans la course, je me suis blessé au genou droit et j'ai du être évacué. Résultat de cette blessure : double fracture du ménisque qui m'a obligé à garder le repos après l'opération. Je n'oublierai jamais ce jour-là. Dans les tribunes, il y avait le sélectionneur et l'entraîneur national Belmejdoub et Marderescu pour me superviser.

Malheureusement ils n'ont pu suivre ma prestation. »
« Déçu, c'est sûr, mais c'est la fragilité du destin d'un footballeur exposé à de gros risques », ajoute Azzeddine, qui se console quand même en se rappelant de son 1er but avec le WAC. Il l'avait réussi face au RAC (2-0) d'un joli coup franc digne des grands joueurs. C'était lors de la saison 1973-1974.

Après donc un arrêt d'un an, il a repris la compétition avec le WAC, entraîné à l'époque par Khalfi et Bettache. Mais pas pour longtemps, une année exactement avant de rallier la Renaissance de Settat qui était en difficulté et qui luttait pour s'éviter la relégation. Avec l'apport d'autres joueurs du WAC, la RSS est parvenue à consacrer sa place parmi l'élite.

C'était lors de la saison 1978-79.
De retour de prêt, Azzeddine n'ira pas finalement au WAC mais offrira ses services au TAS, l'équipe fanion de Haj Mohammadi, où il fit une saison exemplaire. Là, Azzeddine, retrouva toute sa verve. Fair-play, il l'a été sur le terrain, comme il l'est dans la vie courante. En 1979, Azzeddine préfère se retirer du championnat avant d'émigrer en Suisse. Il y prend la direction technique du club des Nations unies à Genève.

Entraîneur-joueur, Azzeddine exerça pendant trois ans. Installé depuis 23 ans dans la capitale helvétique, Azzeddine est employé au siège des Nations unies, comme programmeur.
Le football pour lui maintenant, c'est à la télé.
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