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Khalid Outaleb, le petit prince du RUC

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On ne peut évoquer le RUC sans avoir une pensée pour tous ceux qui ont laissé dans ce club leur empreinte. Khalid Outaleb fait partie de ceux-là , mais curieusement si son parcours a été intimement lié aux Universitaires, ses débuts, il les a faits, à l'âge de 6ans, au TEO(Tennis Ecole Oasis), un club qui tient une grande place dans l'histoire du tennis national, durant les années 60 et 70.En effet, c'est là que bon nombre de Marocains se sont initiés à cette discipline.

« Je me rappelle que ce club avait 10 courts, un chalet en bois et une petite villa où habitait la famille Kratochvil, se souvient Khalid. Il y avait à l'époque 10 entraîneurs, c'est à dire un par court. » Il y avait Azzouz, Tito, Naguar, Ramzi, Bassou et quelques autres qui s'occupaient des jeunes sous l'œil bienveillant du père Larbi Outaleb, figure de proue du tennis national et qui fut de longues années durant le capitaine de Coupe Davis.

En fait c'est ce père qui va tout lui apprendre aux côtés de sa regrettée mère Nicole dans ce club. « J'étais tellement mordu par le tennis que le dimanche , je me réveillais avant tout le monde pour aller jouer au club, explique en souriant Outaleb». C'est en 1971, alors qu'il n'a que 8 ans qu'il participe pour la 1re fois au championnat du Maroc poussin qu'il remporte 4 ans plus tard avec son nouveau club le RUC dont l'un des entraîneurs n'était autre que le père de Guy Forget. L'année suivante, il est classé 15/4 en 3e série. Il a alors 13 ans et peut se targuer d'être l'un des plus jeunes joueurs à ce niveau.

En 1977, il est champion du Maroc minime, vainqueur de deux tournois 3e série et obtient sa première sélection à la Coupe du Prince Héritier Sidi Mohammed au COC. C'est le couronnement de tant de sacrifices à l'entraînement. Il entame dès lors sa carrière internationale en participant à la Coupe Galéa, une compétition réservée aux moins de 21 ans aux côtés de Mohamed Dlimi et Rachid Sebti ,puis au championnat d'Afrique junior. En 1980, Khalid remporte le championnat du Maroc junior et le tournoi international de la même catégorie de Krimpen en Hollande.

A 15 ans il fait partie de la sélection en Coupe Galéa en Allemagne, Suisse et Angleterre jusqu'en 82, année où il obtient son baccalauréat. « J'ai pu concilier le tennis et les études même si parfois ce fut difficile, reconnaît Khalid.» Avant de s'envoler pour les Etats-Unis à l'université de Floride pour poursuivre ses études d'ingénieur, le Ruciste parvient en demi-finale au National d'Agadir, remporte dans la foulée quatre tournois en France et enregistre des victoires sur les no 10 et 23 français ce qui est un exploit pour un Marocain.

Il obtient donc une bourse en Floride grâce à son classement de no 1.En 1983, il participe aux Jeux Méditerranéens de Casablanca où il est demi-finaliste et l'année suivante il remporte son premier titre de champion du Maroc sénior à Tanger. Invaincu en 85 (24-0), il est tête de série aux championnats universitaires américain et sera sélectionné dans la prestigieuse
« All American Team » qui réunit les meilleurs universitaires de l'année.

Deux ans plus tard il obtient son diplôme d'ingénieur mais il n'en continue pas moins de planer sur le tennis national. Il est champion arabe à Oran. Il va connaître sa première sélection en Coupe Davis contre la Tunisie avec comme coéquipiers Arafa Chekrouni, Houcine Saber et Mohamed Dlimi. Pendant 3 ans Khalid Outaleb va obtenir 14 victoires pour 3 défaites simples et doubles confondus.

L'année 88 sera faste pour ce jeune joueur puisqu'il sera capitaine de l'équipe du Maroc en Coupe Galéa au Portugal et se lance dans le circuit professionnel où il va faire un bond de la 980 ème à la 240 ème place mondial grâce à ses résultats dans les circuits et surtout à sa demie finale au tournoi Omar Benomar du RUC. Il clôture cette saison par un second titre au national à Khemisset et une demie finale aux J.M de Lataquié, en Syrie. «En 89, à 26 ans, j'ai pris la décision ô combien difficile de faire l'impasse sur mon 3eme cycle universitaire et de consacrer pleinement au tennis, avoue aujourd'hui Khalid. J' ai participé aux qualifs de Monte Carlo, Rome et Rolland Garros. Je pense avoir été le premier marocain à avoir participé à ces prestigieux tournois ».

Ce fut l'occasion pour lui d' accompagner deux futurs stars du tennis mondial au «Sunshine Cup » et l'Orange Bowl en Floride, en l'occurrence Karim Alami et Younes El Aynaoui. L'année suivante une blessure au poignée va l'handicaper notamment avec l'équipe nationale dont il est chef de file aux côtés de ces deux derniers joueurs avec Omar Laïmina comme capitaine.«Mon poignée me faisait toujours mal et je me suis résigné à mettre un terme à ma carrière» conclut le ruciste. En 93, il est consultant auprès de la deuxième chaîne et s'investit dans la vie de son club en tant que président de la commission sportive.

Il suit ainsi les traces de son père Larbi qui a passé 25 années de sa vie au service du tennis. En 2002, Khalid tente une expérience fédérale où il est nommé directeur du Grand Prix Hassan II ,année au cours de laquelle Younes remporte le titre. Etrange destin. Outaleb fera même partie en 2004 du comité de soutien à la candidature du Maroc au Mondial 2010.
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