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Vers la relance de la Haute commission mixte

«Permettez-moi d'exprimer ma gratitude pour la position constante du Maroc en faveur de la pleine souveraineté et de l'indépendance du Liban et contre toute ingérence extérieure dans ses affaires intérieures». Les propos émanent de Moustapha Hassan Moustapha, ambassadeur de la République du Liban au Maroc, qui s'exprimait dans un entretien accordé au «Matin».

Vers la relance de la Haute commission mixte
Moustapha Hassan Moustapha
Le diplomate libanais a indiqué que maintenant que la situation commence à se stabiliser après l'élection du président Michel Slimane et la composition du gouvernement d'union nationale, «les responsables politiques de mon pays m'ont demandé d'entamer des concertations nécessaires avec les responsables marocains pour la tenue de la deuxième session de la Haute commission mixte et du conseil des hommes d'affaires des deux pays. Pour ce qui est de l'état actuel des relations économiques et les perspectives de partenariat, Moustapha Hassan Moustapha a révélé qu'en dépit des efforts déployés par les responsables des deux pays frères pour développer les relations économiques et commerciales, ces dernières restent malheureusement en deçà du niveau des relations politiques et des potentialités des deux pays. Cette situation s'explique, selon lui, par plusieurs raisons dont la hausse des tarifs du transport due à l'éloignement géographique et la similitude des marchandises produites dans les deux pays.

S'agissant de la question du Sahara, M. Hassan Moustapha a fait savoir que le Liban soutient le Maroc dans la défense de sa cause juste comme le Royaume l'a fait pour le Liban. «Notre pays espère que l'initiative marocaine pour la négociation d'un statut d'autonomie de la région du Sahara, dans le cadre de la souveraineté du Royaume et de son unité nationale, puisse tendre à créer les conditions d'un processus de dialogue et de négociation débouchant sur une solution politique mutuellement acceptable, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies», a-t-il souligné.

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Interview • Moustapha Hassan Moustapha, ambassadeur de la République du Liban au Maroc


LE MATIN : Vous venez de remettre à S.M. le Roi Mohammed VI, vos lettres de créance en tant qu'ambassadeur du Liban dans le Royaume du Maroc. Quelle est votre première impression suite à l'audience royale ?

MOUSTAPHA HASSAN MOUSTAPHA :
J'étais très honoré d'être reçu en audience, début septembre, par S.M. le Roi Mohammed VI à qui j'ai remis mes lettres de créance en tant qu'ambassadeur du Liban au Maroc. Je suis très heureux et comblé, surtout que je reviens pour la deuxième fois en ma qualité d'ambassadeur de mon pays dans le Royaume. Au terme de ma première mission en 2003, j'étais décoré par le Souverain du Grand cordon du Ouissam Alaouite.

Les relations entre le Maroc et le Liban sont excellentes depuis que les deux pays ont recouvré leur indépendance. Comment comptez-vous renforcer la coopération bilatérale ?

Les relations entre le Liban et le Maroc sont très solides et privilégiées. La coopération bilatérale est élaborée et mise en œuvre dans l'intérêt des deux pays et au sein des instances internationales. Dans ce cadre, permettez-moi d'exprimer ma gratitude pour la pleine solidarité du Royaume du Maroc avec le peuple libanais à la suite des événements tragiques qui ont secoué notre pays depuis 1975. Ma gratitude aussi pour la position constante du Maroc en faveur de la pleine souveraineté et de l'indépendance du Liban et contre toute ingérence extérieure dans ses affaires intérieures. Il faut souligner que le rôle du Royaume dépasse ce stade et sa contribution pour la pacification du Liban est très forte. La paix civile qu'a connue le pays depuis 1995 et jusqu'à 2005 était l'œuvre de S.M. le Roi feu Hassan II qui avait pris l'initiative d'appeler à la tenue du célèbre sommet arabe de Taef et à la création de deux comités. Le défunt Roi avait également dépêché le ministre des Affaires étrangères de l'époque, M. Abdellatif Filali, qui a passé un long séjour à Beyrouth, visitant les capitales des pays de décision en vue de mettre un terme à la crise libanaise. La même politique est suivie par S.M. le Roi Mohammed VI qui a récemment désigné M. Taieb Fassi Fihri pour faire partie de la délégation de la Ligue arabe. M. Fassi Fihri a été parmi les artisans de l'accord de Doha qui a permis au Liban de retrouver la paix.

Comment évaluez-vous l'état actuel des relations économiques et les perspectives de partenariat ?

En dépit des efforts déployés par les responsables des deux pays frères pour développer les relations économiques et commerciales, ces dernières restent malheureusement en deçà du niveau des relations politiques et des potentialités des deux pays. Cette situation s'explique par plusieurs raisons dont la hausse des tarifs du transport due à l'éloignement géographique et la similitude des marchandises produites dans les deux pays.

Comment évoluent les échanges commerciaux entre les deux pays ?

Le volume des échanges commerciaux s'élève à 24 millions de dollars pour chacun des deux pays, selon les statistiques de 2007. Avec la reprise, en 2005, de la liaison aérienne directe Beyrouth-Casablanca, suspendue en 1984, les échanges promettent de s'accroître au fil des années.

Où en est l'éventuelle adhésion du Liban à l'Accord d'Agadir de libre-échange qui regroupe, outre le Maroc, la Jordanie, la Tunisie et l'Egypte ?

Je crois que la question est liée au programme exécutif de l'accord de gestion et le développement des échanges commerciaux entre les pays membres de la Ligue arabe pour la création de la grande zone arabe de libre-échange.

A quand la prochaine réunion de la Haute commission mixte maroco-libanaise et celle du Conseil des hommes d'affaires ?

La Haute commission mixte maroco-libanaise a été créée en 1997 sous la présidence du Premier ministre marocain et le président du Conseil des ministres libanais, feu le martyr Hafik Hariri, lors de sa visite au Maroc.
Après la tenue de la première session en 2001 à Beyrouth, il a été convenu que la deuxième session se réunisse en 2002 à Rabat. Malheureusement, suite aux événements tragiques ayant secoué le Liban, il n'était pas possible de tenir une telle réunion. Maintenant que la situation commence à se stabiliser après l'élection du Président Michel Slimane et la composition du gouvernement d'union nationale, les responsables politiques de mon pays m'ont demandé d'entamer des concertations nécessaires avec les responsables marocains pour la tenue de la deuxième session de la Haute commission mixte. A noter que lors de la visite du martyr Hafik Hariri au Maroc, il a également été convenu la création du Conseil des hommes d'affaires des deux pays. Malheureusement encore, ce projet n'a pas pu aboutir pour les raisons que je viens d'évoquer. Nous espérons sa tenue dans les brefs délais.

En août dernier, le Maroc et le Liban ont signé, à Beyrouth, un accord de coopération dans le domaine de l'éducation. Quelle est la portée réelle de cet accord ?

L'accord de coopération dans le domaine de l'éducation signé en août dernier à Beyrouth est le fruit des conventions conclues lors la première session de la Haute commission mixte, tenue en 2001 dans la capitale libanaise.
Cet accord a pour objectifs de renforcer la coopération culturelle et éducative, l'échange des expériences et des visites des experts en la matière. Il faut signaler que le Maroc offre un grand nombre de bourses scolaires aux étudiants libanais qui poursuivent leurs études dans les Universités marocaines. Aujourd'hui, il est question de créer une Association des médecins diplômés des facultés marocaines.

En 2006, environ 136 ressortissants libanais rapatriés par le Royaume du Maroc sur Hautes instructions de S.M. le Roi Mohammed VI. Que sont-ils devenus ?

L'initiative louable de S.M. le Roi Mohammed VI d'affréter, en urgence et à titre gracieux, un avion pour rapatrier les ressortissants marocains, pendant l'agression israélienne en 2006, a également concerné bon nombre de Libanais qui
ont été chaleureusement accueillis comme à l'accoutumée par le Royaume.
Après la cessation des hostilités et l'amélioration de la situation sécuritaire, ces
Libanais venus se réfugier auprès de leurs familles ou de leurs amis au Maroc ont pu rentrer chez eux. Le Maroc a toujours constitué une terre d'accueil pour les ressortissants libanais qui participent au développement que connaît le pays.
Le cas de Riad Rizqallah Sahioune qui préside le groupe SOMGEC est un exemple de réussite des sociétés libanaises opérant au Maroc. Il a été décoré par l'ex-président libanais Imad Lahhoud et son fils a été décoré par le Souverain.

Quel regard portez-vous sur l'issue de la question du Sahara ?

Le gouvernement libanais souhaite que toutes les parties concernées par cette question parviennent à un accord définitif qui conserve l'intégrité territoriale du Royaume frère. Le Liban soutient le Maroc pour la défense de sa cause juste comme le Royaume l'a fait pour le Liban. Notre pays espère que l'initiative marocaine pour la négociation d'un statut d'autonomie de la région du Sahara, dans le cadre de la souveraineté du Royaume et de son unité nationale, puisse tendre à créer les conditions d'un processus de dialogue et de négociation débouchant sur une solution politique mutuellement acceptable, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.

Où en sont les préparatifs pour l'organisation, en septembre 2009 à Tripoli, des jeux de la francophonie ?

Les préparatifs vont bon train pour réussir cette grande manifestation culturelle et sportive que le gouvernement libanais avait accepté d'organiser du 27 septembre au 6 octobre 2009 à Tripoli. Nous espérons que l'amélioration de la situation sécuritaire soit au rendez-vous pour le succès de cet événement.
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