Menu
Search
Jeudi 18 Décembre 2025
S'abonner
close
Jeudi 18 Décembre 2025
Menu
Search

Deux scènes, deux ténors incomparables

Abdelhadi Belkhayat et Carlos Santana ont fait vibrer le cœur des milliers de spectateurs à l'Espace Nahda et OLM Soussi

Dans sa conférence de Mawazine, notre star marocaine Abdelhadi Belkhayat déclare son éclipse de la chanson sentimentale au profit du chant religieux et social.

Deux scènes, deux ténors incomparables
photos Mohssine KARTOUCH
Très attendu par des milliers de ses fans à Hay Nahda, Abdelhadi Belkhayat n'a pas manqué de les emporter avec ses incontournables succès «Qitar Al Hayat», «Ya Bent Ennass », «Al Bouhali» et bien d'autres que le public a chantés avec lui en chœur avec bonheur et émotion.

Ce ténor de la chanson marocaine, qui n'est plus à présenter pour un large public arabe, s'est tourné ses derniers temps vers le chant religieux, qu'il considère comme une nourriture pour le corps et l'esprit, dont nous avons énormément besoin. Considéré comme l'une des plus belles voix du monde arabe, qui a su conquérir un large public et franchir les frontières les plus lointaines, l'artiste Abdelhadi Belkhayat a marqué à jamais la mémoire des publics d'ici et d'ailleurs avec sa voix sublime et chaleureuse. Natif de la ville de Fès qu'il a quittée encore jeune, Abdelhadi Belkhayat prend très vite le devant de la scène grâce à son talent et son style qu'il impose avec sa voix pure et ses mélodies d'influences orientales, composées par feu Abdesslam Amer et d'autres compositeurs marocains. Ces derniers étant influencés par l'Egypte et son flux musical de l'époque. Ce qui l'encourage à aller tenter sa chance dans les pays des pharaons où il a enregistré quelques chansons en égyptien. Une expérience qui se termine rapidement. «Ma rencontre avec Mohamed Abdelwahab m'a ouvert les yeux et fait comprendre que je dois représenter la chanson marocaine et chanter ses airs. C'est pour cela que je n'ai jamais diffusé les chansons en dialecte égyptien au Maroc».

Comprenant le message, Abdelhadi Bekhayat s'est vite frayé son chemin d'artiste respecté et apprécié dans son pays natal, puis dans d'autres contrées à travers les succès qu'il a accumulés d'année en année, tout en préservant son cachet original. «Je suis quelqu'un qui aime l'art et je donne le meilleur de moi-même pour être à la hauteur. Je n'ai jamais choisi d'être artiste. Mais, je me suis trouvé dans cet univers à travers lequel je transmets les sentiments que je ressens », souligne-t-il. Sa voix forte et portante, qui s'adapte facilement à divers genres musicaux, lui a permis de collaborer avec des auteurs et compositeurs de différents styles et générations, notamment Ahmed Tayeb Elalej, Abderrafiî Jaouahiri, Abdesslam Amer, Baligh Hamdi, Abdelkader Rachdi, Ahmed Alaoui et tant d'autres qui ont su mettre en exergue ses potentialités vocales et artistiques. « Al Qamar al ahmar», «Fi Qalbi jarh q'dim », « Aouni nensak», «Saddaqt Klamhoum», «H'dali L'barh », «Qitar al Hayat »,… sont des tubes inoubliables dans le répertoire musical marocain, ayant marqué une carrière brillante qui fut renforcée par un passage à l'Olympia et deux rôles cinématographiques dans les films « Silence sens interdit » et « Où cachez-vous le soleil? ».

Des films, tournés entièrement au Caire. Le parcours du ténor de la chanson marocaine a été empreint, vers la fin des années 80, par une période mystique au cours de laquelle A.Belkhayat se consacre exclusivement aux psalmodies coraniques, en faisant l'imam, pendant quelques années, dans une mosquée casablancaise. Alors que ses fans continuent toujours de fredonner les refrains de ses chansons, dont « Qitar El hayat », son dernier succès avant cette surprenante éclipse de la scène musicale. En 2000, Abdelhadi Belkhayat reprend son parcours artistique pour satisfaire son public admirateur.

Depuis cette date, le grand chanteur a donné de nombreuses représentations en Orient, en Europe et aux Etats-Unis. Son attirance pour les chants religieux et spirituels tels que « Al Mounfajira » l'a amené à offrir, en 1999, une superbe interprétation de cette Qasida, au Festival des Musiques Sacrées de Fès. Dans sa conférence de Mawazine, notre star marocaine explique son éclipse de la chanson sentimentale au profit du chant religieux et social.
Lisez nos e-Papers