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Consultations au Conseil de sécurité

Le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu lundi des consultations, les premières d'une longue série, après le dépôt historique vendredi d'une demande d'adhésion d'un État de Palestine aux Nations unies par le président palestinien Mahmoud Abbas. Les consultations, à huis clos, ont duré à peine 40 minutes.

Consultations au Conseil de sécurité
Les Palestiniens espèrent obtenir au moins neuf voix sur quinze au Conseil, minimum requis pour que leur demande puisse faire l'objet d'une «recommandation» du Conseil à l'Assemblée générale de l'ONU.
Le président en exercice du Conseil de sécurité, l'ambassadeur libanais Nawaf Salam, a ensuite annoncé que le Conseil de sécurité allait se réunir à nouveau mercredi à 9H30 (13H30 GMT) pour déférer ou non la demande d'adhésion devant le Comité des adhésions du Conseil qui réunit les quinze pays membres.
«Nous espérons que le Conseil de sécurité (...) va permettre à la Palestine de devenir membre des Nations unies», a déclaré l'ambassadeur palestinien auprès de l'ONU Riyad Mansour devant les journalistes. Les États-Unis ont déjà dit qu'ils opposeraient leur veto si nécessaire. M. Mansour a encore indiqué qu'il «espérait que le Conseil de sécurité ferait preuve de responsabilité», soulignant que 131 pays ont désormais reconnu la Palestine comme un État souverain.

Les tractations au Conseil de sécurité risquent de durer des semaines, voir plus, selon des diplomates. «Nous rencontrons tous les pays membres du Conseil de sécurité» pour les convaincre de voter en faveur de l'adhésion de la Palestine, a dit M. Mansour.
Il a précisé que les Palestiniens enverraient à cet effet une délégation en Bosnie, au Gabon et au Nigeria. Les Palestiniens espèrent obtenir au moins neuf voix sur quinze au Conseil, minimum requis pour que leur demande puisse faire l'objet d'une «recommandation» du Conseil à l'Assemblée générale de l'ONU, passage obligé pour que celle-ci se prononce par un vote à son tour. Un tel résultat obligerait les États-Unis à opposer leur veto et une «recommandation» positive ne verra donc de toutes façons jamais le jour.

«C'est un exercice dans lequel il y aura d'énormes pressions sur les membres du Conseil de sécurité (pour voter non) mais nous avons confiance dans nos amis», a encore expliqué M. Mansour.
Six membres du Conseil de sécurité, permanents ou non, ont déjà dit qu'ils approuvaient la demande palestinienne : Chine, Russie, Brésil, Inde, Liban et Afrique du Sud. D'autres membres indécis ou n'ayant pas révélé leur position sont la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, le Nigeria, le Gabon, la Bosnie et le Portugal. La Colombie s'abstiendra. La direction palestinienne a fait savoir qu'en cas d'échec au Conseil, elle pourrait user de l'option d'un vote direct à l'Assemblée générale où une majorité leur est acquise et qui pourra leur conférer un statut amélioré «d'État observateur non-membre». Leur statut actuel est celui d'une «entité observatrice». Le président français Nicolas Sarkozy avait exprimé une telle proposition mercredi dernier devant l'Assemblée générale de l'ONU.

Barack Obama a lui rejeté la demande d'adhésion palestinienne. «Je suis convaincu qu'il n'existe pas de raccourci vers la fin d'un conflit qui persiste depuis des décennies», avait-il déclaré devant l'Assemblée générale. Dans les heures qui ont suivi le dépôt de la candidature palestinienne, le Quartette pour le Proche-Orient (USA, UE, ONU, Russie) a proposé aux Israéliens et aux Palestiniens de reprendre des pourparlers de paix, gelés depuis un an, avec l'objectif d'aboutir à un accord final fin 2012. Mais cette proposition, que doit «étudier» la direction palestinienne dans les prochains jours, ne mentionne pas explicitement le gel de la colonisation réclamé par les Palestiniens. «Je ne suis pas optimiste» quant à la reprise des négociations israélo-palestiniennes, a déclaré lundi un diplomate de haut rang de l'ONU.

Échauffourée à l'ONU

Une échauffourée a eu lieu vendredi aux Nations unies entre le service de sécurité de l'ONU et celui de la délégation d'un pays, a indiqué lundi un responsable onusien sans préciser de quel pays il s'agissait. Selon le blog Turtle Bay, spécialisé dans les Nations unies, cette échauffourée impliquait des agents de sécurité du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. (…)
Selon Turtle Bay, M. Erdogan assistait à une réunion, un étage au-dessus de celui du hall de l'Assemblée générale, lorsqu'il a entendu que le président palestinien Mahmoud Abbas s'apprêtait à prononcer son discours historique sur la demande palestinienne d'adhésion à l'ONU. M. Erdogan s'est alors précipité pour entrer dans la salle, mais son entourage s'en est vu interdire l'accès. «Les gardes turcs ont exigé que leur (Premier ministre) soit autorisé à passer et auraient alors poussé des gardes de sécurité de l'ONU.
Les gardes de l'ONU ont poussé à leur tour et les Turcs ont commencé à frapper», raconte Turtle Bay.
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