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Le plan d'aménagement de Hay Hassani critiqué

Après plus de 10 ans d'attente, un premier plan d'aménagement parmi 33 autres est enfin prêt. Il s'agit de celui de Hay Hassani dont les principaux traits caractéristiques sont presque tous dessinés. Selon ce plan, la superficie de Hay Hassani sera étendue de 1.497 hectares pour passer à 4.080 ha.

Le plan d'aménagement de Hay Hassani critiqué
Les nouvelles extensions seront récupérées dans les communes rurales de Dar Bouazza et Ouled Azzouze. Côté constructions, le plan d'aménagement prévoit surtout des R+4 au niveau des terrains non bâtis, mais aussi des R+3 et peu de R+5. Néanmoins, ce mixage remarqué notamment au boulevard Oum Rabîi est considéré comme « incohérent » par les professionnels du secteur et les responsables de la préfecture. Pour eux, les quartiers réservés aux R+2 ne résoudraient en rien la forte demande de logement pour la classe moyenne. Dans ce cadre, des techniciens de la ville proposent plutôt des immeubles de R+5 et plus. D'autres professionnels ne cachent pas leur «mécontentement» quant au maintien des villas en bande, jumelées, isolées et de villégiature en R+1. Pour eux, il faudrait plutôt privilégier les constructions en hauteur afin de répondre aux besoins des citoyens en hébergement et éviter la flambée des prix de l'immobilier, surtout que la population locale devrait passer de 357.000 habitants à 665.000 dans les dix prochaines années.

Par ailleurs, le plan d'aménagement se dit plus efficace au niveau de l'aménagement des réseaux routiers et des équipements publics. Toutefois, les responsables de la ville, élus et professionnels, ainsi que certains propriétaires de terrains ne sont pas du même avis. Pour eux, les propositions de l'Agence urbaine de Casablanca semblent incohérentes au niveau du pôle urbain d'Anfa, des territoires annexés et des pénétrantes, d'autant que la région de Hay Hassani sera amenée à accueillir un grand flux de trafics vers le projet de la nouvelle ville d'Anfa. Il est à noter que ledit plan prévoit des grandes artères de 60 mètres de largeur ouvertes sur des voies de 20 mètres. Cette donne est à même d'empirer la situation de la circulation, d'autant que le plan n'inclut pas suffisamment de ponts, de ronds-points et de tunnels… De même, le nouveau plan a omis de proposer une solution pour décongestionner la pénétrante «route d'El Jadida» qui enregistre des bouchons permanents.

Les responsables de Hay Hassani sont les plus contrariés par ce plan. Au cours de la première session extraordinaire organisée par le Conseil de la ville au mois de décembre, le président de l'Arrondissement n'a pas manqué de signaler les grandes failles du plan. D'autres élus auraient voulu que les architectes et cadres techniques de la commune soient consultés avant l'élaboration de ce plan d'aménagement afin d'éviter un grand nombre d'erreurs. Dans le même contexte, un grand nombre de propriétaires de terrains, de citoyens et d'entreprises n'ont pas manqué de signaler leurs doléances et remarques au niveau de la commune urbaine de Hay hassani et de «Dar Al Khadamate» (Maison de services), tout au long du mois qui a suivi la révélation du plan d'aménagement.

Le projet de plan prévoit en effet une zone verte de 50 hectares entre Dar Bouazza et Hay Hassani. D'ailleurs, une trentaine de propriétaires de terrains à « Hay Hassani extension » ont pris d'assaut le Conseil de la ville. Ce sont les propriétaires dont les terres ont été par un tracé du plan qualifiées d'espaces verts. Il faut donc passer par la lourde et longue procédure d'expropriation. Une partie importante des requêtes enregistrées concerne les propriétaires dont les terres ont été incluses dans la zone verte de 50 hectares prévue entre Dar Bouazza et Hay Hassani. L'ensemble de ces réclamations seront étudiées avant l'adoption finale dudit plan. Reste à savoir si elles seront vraiment prises en considération.

Procédure de promulgation

Avant d'annoncer la fin du processus de promulgation, l'Agence urbaine de Casablanca soumet chaque plan d'aménagement au Conseil de la ville et du Comité technique local qui englobe près de 6 organismes, à savoir les ministères de l'Éducation nationale, de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, de l'Intérieur, ainsi que la Protection civile et la Sûreté nationale. Toutes ces administrations doivent donner leur accord sur chacun des 33 plans d'aménagement en vue de les soumettre enfin aux élus de la ville. Le processus est assez long mais le résultat en vaut la peine. L'importance du SDAU n'est pas à mettre en question. Ce schéma directeur a pour objectif de faire de Casablanca une ville productive mais aussi intégratrice de ses différentes couches sociales. Il se veut comme un modificateur de l'orientation du développement urbain de la capitale économique. Pour ce faire, il devra faire face à l'offre insuffisante en habitations dédiées aux ménages à bas revenus, au surpeuplement et à la qualité très médiocre de certains logements de la cité blanche.
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