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Le modèle marocain à l'épreuve du temps

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C'est devenu un euphémisme ! Le Maroc connaît aujourd'hui une évolution singulière d'autant plus que diplomates accrédités à Rabat, gouvernements et institutions internationales n'hésitent pas à invoquer un «modèle». Celui qui concilie à coup sûr réformes structurelles en interne, développement inhérent et une diplomatie inspirée, venue tout droit du principe de sagesse et d'équilibre. Au lendemain de son indépendance en 1956, sous l'impulsion du Roi Mohammed V, le Maroc avait opté pour le modèle libéral, politique et économique. Ses choix s'inspiraient d'emblée de la libre initiative et du pluralisme. D'aucuns avaient cru, non seulement mettre en doute de telles options, mais s'efforçaient tant bien que mal de les combattre et de leur « tailler des croupières ».
Ils leur opposaient des choix inspirés de l'idéologie socialiste, autrement dit du marxisme-léninisme, alors dominant en Afrique, dans une grande partie du monde arabe et du Maghreb. Il faut relever - pour mémoire - que la libération du Maroc ne s'était pas faite dans les mêmes conditions que celles des autres pays du continent, soufflés par le social-communisme ambiant. Tant et si bien que notre pays, engagé pourtant plus que d'autres dans la lutte de libération de ses pairs, soutenant ouvertement des mouvements de libération en Afrique du Sud, en Angola, au Cap Vert et en Algérie, s'est appuyé sur ses traditions libérales sans en rougir. Moins de quatre décennies plus tard, confortant ses choix, l'histoire lui donnera raison : en novembre 1989, le Mur de Berlin, de sinistre mémoire, s'est effondré et en août 1991, c'est l'empire soviétique qui s'est écroulé à son tour. Les pays du bloc de l'Est, comme on les appelait autrefois, ceux qui se réclamaient en Afrique, en Asie, dans le monde arabe de l'héritage stalinien - dominés par le modèle du parti unique - ne savaient plus à «quel saint se vouer» ! Ils ont découvert subitement l'immense gâchis, un incommensurable archipel de détresse, notamment économique et social, engendré par des années de gestion étatique figée, dirigiste et profitant essentiellement à de peccamineuses «nomenclatures» des régimes.

Cependant, une telle évolution n'a pas empêché, pour autant, ces mêmes pays de se relever et d'opter pour la croissance et le modèle démocratique. Confrontés à toutes sortes d'avanies, dont certaines liées au régime dictatorial, genre césarien, ils ont fini par déchanter. Crises économiques endémiques, guerres fratricides tribales, séparatismes, c'est un faisceau irascible de tragédies. Comparaison n'étant pas raison, le Maroc est resté fidèle à ses choix, « cornéliens » au départ, sans doute, mais judicieux.
Rappeler de tels parcours n'est pas sacrifier à l'égotisme. C'est simplement décrire les conditions historiques dans lesquelles s'est inscrite, bon an mal an, l'évolution de notre pays.
Mohammed V a jeté les premiers jalons d'une nation, insufflant à celle-ci vive conscience et volontarisme qui sont à  un pays à peine libéré le ciment organique. Dans le sillage institutionnel et spirituel de son auguste père, le Roi Hassan II a bâti les « fondamentaux » du Maroc démocratique, il a mis l'économie libérale sur les rails, libéré les énergies et imposé une image internationale du Royaume, devenu au fil des ans le pays arabe, maghrébin et africain le plus ouvert et le mieux écouté dans la région. De grands chantiers ont été lancés, une politique de barrages mise en œuvre qui force « a posteriori » l'admiration de ceux qui s'étaient engouffrés dans l'industrialisation à tout va…
À présent, sous la conduite de S.M. le Roi Mohammed VI, comme s'il abordait un nouveau chapitre de son histoire, marqué du sceau de la réforme comme jamais auparavant, le Maroc relève irrésistiblement le défi nouveau et majeur de la modernité adaptée ! On nous objectera qu'en fait de modernité, il n'y a pas d'autre choix que d'en épouser les contours, sans détours et sans emberlificotages… La modernité est l'une des suprêmes étapes d'une démocratie populaire comme la nôtre : elle implique des institutions dignes de notre rang, autrement dit largement représentatives de nos espérances et de nos idéaux. Ces institutions existent désormais depuis le soir du vendredi 1er juillet que l'Histoire grave au burin sur le marbre. Elles impliquent la mise en œuvre d'un État de droit, protecteur des libertés et garant des mécanismes institutionnels. Elles supposent, mais en vérité dynamisent la participation citoyenne au devoir politique, économique, social et humain. Enfin, la modernité, c'est le civisme social qui inspire la conduite individuelle et anime la conscience citoyenne et patriotique avec, fixé sur notre fronton, la règle incontournable du patriotisme.
Quelle que puisse être notre propension à croire que tout est gagné, nous demeurons interpellés par une réalité : le Maroc incarne depuis plus de 13 siècles un État consolidé au sens historique et institutionnel du terme. En dépit de graves péripéties qui ont menacé sa cohésion, il reste fort, et son peuple soudé derrière la Monarchie qui, à la différence des autres pays, constitue pour nous ce que le socle inexpugnable est à la forteresse, érigée contre les aventuriers, consolidée face aux vents et aux tempêtes.
Le modèle de société  que Sa Majesté le Roi Mohammed VI construit, plongeant ses racines dans la modernité exigeante mais sage, propulse tout à la fois et façonne avec bonheur notre vie.
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