Casablanca jouit de toute évidence de la grande sollicitude de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Et son intérêt porté à l'ancienne médina, son souci de la réhabiliter et de lui rendre ses lustres, tout en renforçant ses infrastructures, sa volonté de la doter de tous les moyens pour se développer, témoignent à coup sûr d'une vision qui va au-delà de l'actualité. Le souligner relève du simple euphémisme. Un an presque jour pour jour après sa visite de la médina, le Souverain s'est de nouveau enquis de l'évolution des projets lancés par ses soins. Il s'est rendu sur les lieux, a pris ensuite connaissance des avancées réalisées au niveau des engagements pris il y a un an. Si les projets s'inscrivent naturellement dans un cahier de charges portant le nom de «réhabilitation et de mise à niveau», ils se déclinent à vrai dire en un programme ambitieux, conçu, élaboré, et mis en œuvre pour s'inscrire dans la perspective du réaménagement global que connaît à présent la métropole de Casablanca. L'ancienne médina est un creuset, elle constitue la mémoire vivante et pérenne de la ville dont le développement exponentiel et multiforme est la caractéristique essentielle depuis quelques années.
Cependant, quel attrait pourrait avoir une aussi gigantesque ville moderne, quand sa médina et sa mémoire pâlissent par ailleurs et souffrent de l'effet contraire, autrement dit de la désintégration et de la marginalisation ? Adossée à son symbole qu'est la médina, la ville de Casablanca connaît une évolution accélérée, d'autant plus effrénée qu'elle semble tentée, ou a semblé tentée de tourner le dos à sa médina et à sa mémoire. Celle-ci abrite une communauté humaine et de destins dont on ne saurait, sous peine de perdre son âme propre, négliger ni le poids, ni le rôle et encore moins la dimension symbolique. La philosophie royale en matière de réhabilitation et de mise à niveau consiste à renforcer et rénover ce qui existe, ensuite à doter et équiper en termes d'infrastructures et de services, enfin, et ce n'est pas la moindre dimension, à harmoniser. Il y a là une volonté affichée de conjuguer les paramètres de l'histoire avec la fonctionnalité et le souci de l'esthétique, notamment au niveau de l'architecture à laquelle le Roi demeure fort attaché.
Quand, le 27 août 2010, il y a tout juste un an, il avait lancé les travaux de réhabilitation prioritaires, il avait pris en considération les besoins et les attentes des populations de la médina. Il avait ordonné le relogement immédiat de quelque 150 ménages bidonvillois, première priorité sociale et humaine. Sont venues ensuite les opérations de traitement de bâtiments au nombre de 200 sur un total de 500, dont certains menaçant ruine. Aménager et renforcer le cadre spatial va de pair avec la décision d'améliorer les conditions de vie des citoyens en leur permettant d'accéder aux services de base, comme ceux de la santé, de l'éducation, du réseau d'assainissement, d'électricité, du téléphone et de l'eau potable.
Cet aspect du programme lancé par Sa Majesté le Roi constituait à vrai dire le point nodal, car jusqu'ici – et c'est la plus virulente critique adressée aux responsables de la gestion de la ville – la médina constituait le parent pauvre et indigne, face aux exubérances et aux folles prospérités de la ville nouvelle. C'est dire qu'en temps normal, une cité dont le gigantisme n'a d'égal que son inconscience, devrait en concevoir de l'amertume et en avoir honte. Car la médina de Casablanca a fourni d'illustres hommes et femmes de ce pays, elle n'a pas cessé de constituer le réservoir de l'intelligence, une sorte de phalanstère d'où sont sortis élites et hauts commis de l'État… Il convient de souligner que les actions engagées portent la marque d'une exigence : l'efficience et le volontarisme.
Une médina multiséculaire, des populations enracinées depuis la nuit des temps, une conjonction historique qui a vu défiler toutes sortes d'influences étrangères, portugaise, française et espagnole, et puis un destin qui s'est écrit au fil du temps par des habitants dont la descendance n'a jamais cessé de revendiquer le legs si long et lourd, n'est-ce pas suffisant pour conférer à la médina sa dignité ? On croyait la reléguer dans les abyssales désespérances d'elle-même, l'abandonner à son sort de proscrite, à l'ombre de buildings et de gratte-ciel venus sur le tard bousculer ses vies et charrier ses rêves ! Mais voilà, le Roi est venu lui-même en prendre la mesure, s'imprégner d'une ambition, écouter les représentants de la médina, membres de l'Association des anciens de la Médina, mobilisée également pour lui rendre justice.
La Médina de Casablanca est porteuse, à coup sûr, du projet de société de la cité, pour ne pas dire du Maroc tout entier : une société de coexistence et de tolérance. La reconversion de l'église de Buenaventura en un centre culturel, mobilisant une enveloppe de pas moins de 9,5 millions de dirhams, la réhabilitation de l'église à l'identique, à proximité de la mosquée Ould al-Hamra et de la synagogue « Ettedgui », consacrent comme toujours la coexistence pacifique des trois religions du Livre : l'islam, le judaïsme et le christianisme. C'est le symbole d'un Maroc de tolérance et d'ouverture, que cette médina de Casablanca qui incarne sa continuité. On les doit à la sollicitude et à la persévérance de Sa Majesté le Roi.
Cependant, quel attrait pourrait avoir une aussi gigantesque ville moderne, quand sa médina et sa mémoire pâlissent par ailleurs et souffrent de l'effet contraire, autrement dit de la désintégration et de la marginalisation ? Adossée à son symbole qu'est la médina, la ville de Casablanca connaît une évolution accélérée, d'autant plus effrénée qu'elle semble tentée, ou a semblé tentée de tourner le dos à sa médina et à sa mémoire. Celle-ci abrite une communauté humaine et de destins dont on ne saurait, sous peine de perdre son âme propre, négliger ni le poids, ni le rôle et encore moins la dimension symbolique. La philosophie royale en matière de réhabilitation et de mise à niveau consiste à renforcer et rénover ce qui existe, ensuite à doter et équiper en termes d'infrastructures et de services, enfin, et ce n'est pas la moindre dimension, à harmoniser. Il y a là une volonté affichée de conjuguer les paramètres de l'histoire avec la fonctionnalité et le souci de l'esthétique, notamment au niveau de l'architecture à laquelle le Roi demeure fort attaché.
Quand, le 27 août 2010, il y a tout juste un an, il avait lancé les travaux de réhabilitation prioritaires, il avait pris en considération les besoins et les attentes des populations de la médina. Il avait ordonné le relogement immédiat de quelque 150 ménages bidonvillois, première priorité sociale et humaine. Sont venues ensuite les opérations de traitement de bâtiments au nombre de 200 sur un total de 500, dont certains menaçant ruine. Aménager et renforcer le cadre spatial va de pair avec la décision d'améliorer les conditions de vie des citoyens en leur permettant d'accéder aux services de base, comme ceux de la santé, de l'éducation, du réseau d'assainissement, d'électricité, du téléphone et de l'eau potable.
Cet aspect du programme lancé par Sa Majesté le Roi constituait à vrai dire le point nodal, car jusqu'ici – et c'est la plus virulente critique adressée aux responsables de la gestion de la ville – la médina constituait le parent pauvre et indigne, face aux exubérances et aux folles prospérités de la ville nouvelle. C'est dire qu'en temps normal, une cité dont le gigantisme n'a d'égal que son inconscience, devrait en concevoir de l'amertume et en avoir honte. Car la médina de Casablanca a fourni d'illustres hommes et femmes de ce pays, elle n'a pas cessé de constituer le réservoir de l'intelligence, une sorte de phalanstère d'où sont sortis élites et hauts commis de l'État… Il convient de souligner que les actions engagées portent la marque d'une exigence : l'efficience et le volontarisme.
Une médina multiséculaire, des populations enracinées depuis la nuit des temps, une conjonction historique qui a vu défiler toutes sortes d'influences étrangères, portugaise, française et espagnole, et puis un destin qui s'est écrit au fil du temps par des habitants dont la descendance n'a jamais cessé de revendiquer le legs si long et lourd, n'est-ce pas suffisant pour conférer à la médina sa dignité ? On croyait la reléguer dans les abyssales désespérances d'elle-même, l'abandonner à son sort de proscrite, à l'ombre de buildings et de gratte-ciel venus sur le tard bousculer ses vies et charrier ses rêves ! Mais voilà, le Roi est venu lui-même en prendre la mesure, s'imprégner d'une ambition, écouter les représentants de la médina, membres de l'Association des anciens de la Médina, mobilisée également pour lui rendre justice.
La Médina de Casablanca est porteuse, à coup sûr, du projet de société de la cité, pour ne pas dire du Maroc tout entier : une société de coexistence et de tolérance. La reconversion de l'église de Buenaventura en un centre culturel, mobilisant une enveloppe de pas moins de 9,5 millions de dirhams, la réhabilitation de l'église à l'identique, à proximité de la mosquée Ould al-Hamra et de la synagogue « Ettedgui », consacrent comme toujours la coexistence pacifique des trois religions du Livre : l'islam, le judaïsme et le christianisme. C'est le symbole d'un Maroc de tolérance et d'ouverture, que cette médina de Casablanca qui incarne sa continuité. On les doit à la sollicitude et à la persévérance de Sa Majesté le Roi.