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La liberté d'expression au secours de l'islamophobie

Mohammed Zebdi
Observateur engagé

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Nous vivons une étonnante accélération de l'histoire, surtout par les mythes qu'elle bousculent. La liberté d'expression considérée comme l'une des grandes victoires de l'humanité s'est vu inscrite pour cela au fronton de la déclaration universelle des droits de l'Homme. Toutes ces grandes valeurs qui solidifient pourtant le socle de la démocratie font l'effet d'un feu d'artifice des lors qu'elles concernent certains et pas d'autres. « La liberté de chacun s'arrête la ou commence celle des autres ». Pourquoi ces belles valeurs qui ont façonné la démocratie et l'esprit républicain ont-elles été balayées par la pensée unique ? Pourquoi ne s'appliqueront elles que pour défendre l'intérêt des puissants ?

Cette histoire de Charlie hebdo qui en fait n'est qu'une banale histoire d'un journal en quête de sensationnalisme pour faire face à la baisse de ses ventes lève le voile sur l'application différenciée de la liberté d'expression. Cet argument est défendu avec une mauvaise foi et un cynisme qui forcerait l'admiration si la cause défendue était juste. Mais il ne suffit pas de se draper de valeurs vertueuses pour en avoir les convictions.

Bien sur, on utilisera bien souvent le chapeau de la liberté d'expression pour s'attirer les faveurs de l'environnement, mais c'est une utilisation cosmétique. L'histoire commence par la provocation , la mécanique est déclenchée. Qu'en est-il ? On attaque la symbolique du musulman on écorche sa sacralité, on le pousse à réagir pour finalement l'accuser d'avoir fait obstruction à la liberté d'expression: le prétexte sert d'alibi aux promoteurs, ce qui leur permet par la suite d'emprunter la posture du martyr. L'hallali est sonné, la presse se met en branle, les politiques au garde à vous : le musulman obscurantiste ne doit pas souiller les valeurs fondamentales du monde laïc.

Mais ce qui transparait derrière ce scenario trop souvent rechauffé c'est que nous vivons sous une dictature de pensée qui s'impose par le terrorisme intellectuel des biens pensants. Toute contestation devient suspecte et tout débat est écarté. Les armes sont fourbies afin de prendre part a la polémique qui enfle mais bien évidemment toujours pour défendre les nouvelles élites. Mais qu'en est il lorsque la même liberté d'expression sensée être universelle est en fait à géométrie variable. Un cinéaste danois au dernier festival de Cannes a été traduit en justice pour avoir affirmé « un peu de compassion » pour Hitler : ce n'est du coup plus de la liberté d'expression cela devient de « l'apologie de crime de guerre». Dans le chapitre de la dérision et de l'humour Dieudonné s'est vu infliger par le parquet de Paris une sentence pour provocation et injure antisémite pour avoir osé faire de l'humour sur le lobby sioniste. Il aurait certes été mieux inspiré s'il ne devait s'attaquer qu'aux arabes, aux musulmans ou aux noirs, malheureusement il s'est retrouvé du mauvais côté de la barrière celle ou l'on est vilipendé lorsqu'on n'encense pas les élites dominantes.

Quand aux politiques n'ont-ils pas fait criminaliser le fait de brûler un drapeau pour atteinte aux symboles de la république ? Doit-on comprendre que l'on peut s'attaquer aux symboles de l'islam mais pas à ceux de la république. Ce qui semble être la défense de valeurs universelles n'est que la sionisation rampante de l'intelligentsia française qui à l'instar de l'américaine permet la politique de deux poids et deux mesures, qui tourne la tête en Palestine et qui fait tomber la foudre sur tout gouvernement qui déroge à ses préceptes.
Quel dommage pour le pays qui a servi de berceau à toutes les révolutions du monde de devoir se retrouver comme simple adepte du catéchisme américain.
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