D'abord pour son illégalité. Car selon un accord bilatéral signé en 1988, la flotte marocaine est exonérée de la fiscalité appliquée aux carburants. D'aucuns arguent que les autorités espagnoles motivent leur circulaire par une décision datant de 1992 qui interdit aux camions étrangers d'avoir plus de 200 litres de carburant à leur entrée sur le territoire espagnol. Ceci, sachant que la capacité des réservoirs des véhicules de transport international s'élève à 1.200 litres. Toutefois, la force de cette dernière décision n'exclut en aucun cas les termes d'un accord bilatéral qui a la force de la loi. Contacté, Abdelilah Hifdi, président de la Fédération nationale du transport routier, estime que la volte-face espagnole est une tentative d'écraser une flotte marocaine, qui plus est, embryonnaire. Selon lui, la flotte espagnole accapare 98% du transport routier de marchandises entre le Maroc et ses partenaires européens. Plus encore, cette situation de monopole trouve sa consécration dans toutes sortes de soutien.
En effet, comme l'explique Hifdi, les transporteurs espagnols bénéficient du carburant professionnel. Ils profitent de la récupération d'une partie de la TIPP (TIC au Maroc) et de l'exonération de la TVA sur le carburant. A armes inégales, si, en plus, la décision espagnole est maintenue, mordicus, elle peut représenter le coup de grâce aux professionnels marocains. Par ailleurs, le transport routier international représente l'épine dorsale des filières exportatrices, tandis que la stratégie logistique lui octroie une place de choix. Pour Hifdi, il est temps que le gouvernement fasse profiter le transport routier international du gasoil professionnel à l'instar des secteurs de la pêche et du transport aérien.
Une mesure, ajoute-t-il, qui devait être prise il y a bien longtemps et qui n'en reste pas moins une revendication pressante. Mais face à la décision ibérique, Hifdi n'exclut pas de brandir la menace de rétention des véhicules espagnols comme action de dernier recours. Il n'écarte pas non plus la nécessité aujourd'hui de repenser tout l'accord bilatéral Maroc-Espagne pour plus de transparence. Aujourd'hui, le gouvernement est appelé à prendre à bras-le-corps cette problématique grandissante de la quasi-totale dépendance des échanges marocaines de la flotte espagnole. Il y a bien longtemps, l'on avait mis l'accent sur le principe de parité par rapport au fret inscrit dans les termes de l'accord bilatéral entre le Royaume et son partenaire espagnol. Aujourd'hui, cette disposition n'est plus qu'un vœu pieux et les revers d'une confiance aveugle, mariée d'une nonchalance à mettre à jour les accords bilatéraux, corse la situation.
De l'autre côté de la Méditerranée, le voisin espagnol ne trouve aucune gêne à multiplier les coups de boutoir contre plusieurs pans de l'économie nationale. L'on se rappelle à cet égard toute la résistance faite aux agrumes et produits agricoles marocains, tandis que l'accord de pêche avec l'UE est complètement instrumentalisé par un seul de ses 27 membres. Certes, la péninsule reste un partenaire incontournable pour le Maroc. Mais un certain nombre de réglages ne seraient pas de trop pour dissiper les zones d'opacité qui se nourrissent principalement d'un agenda politique que les entreprises de part et d'autre doivent subir.
Lors d'une déclaration à la MAP, il a mis l'accent sur les répercussions néfastes de cette décision sur le secteur du transport routier marocain, qui constitue un levier pour le développement des exportations vers le marché européen. Il a précisé qu'une telle action risque de faire doubler les frais du transport international pour les professionnels marocains et réduire leur compétitivité. Selon les statistiques de l'association, le secteur du transport routier international entre le Maroc et l'Union européenne génère un chiffre d'affaires annuel de 500 millions d'euros, dominé à 90 % par les transporteurs étrangers contre 10 % seulement pour les nationaux.
En effet, comme l'explique Hifdi, les transporteurs espagnols bénéficient du carburant professionnel. Ils profitent de la récupération d'une partie de la TIPP (TIC au Maroc) et de l'exonération de la TVA sur le carburant. A armes inégales, si, en plus, la décision espagnole est maintenue, mordicus, elle peut représenter le coup de grâce aux professionnels marocains. Par ailleurs, le transport routier international représente l'épine dorsale des filières exportatrices, tandis que la stratégie logistique lui octroie une place de choix. Pour Hifdi, il est temps que le gouvernement fasse profiter le transport routier international du gasoil professionnel à l'instar des secteurs de la pêche et du transport aérien.
Une mesure, ajoute-t-il, qui devait être prise il y a bien longtemps et qui n'en reste pas moins une revendication pressante. Mais face à la décision ibérique, Hifdi n'exclut pas de brandir la menace de rétention des véhicules espagnols comme action de dernier recours. Il n'écarte pas non plus la nécessité aujourd'hui de repenser tout l'accord bilatéral Maroc-Espagne pour plus de transparence. Aujourd'hui, le gouvernement est appelé à prendre à bras-le-corps cette problématique grandissante de la quasi-totale dépendance des échanges marocaines de la flotte espagnole. Il y a bien longtemps, l'on avait mis l'accent sur le principe de parité par rapport au fret inscrit dans les termes de l'accord bilatéral entre le Royaume et son partenaire espagnol. Aujourd'hui, cette disposition n'est plus qu'un vœu pieux et les revers d'une confiance aveugle, mariée d'une nonchalance à mettre à jour les accords bilatéraux, corse la situation.
De l'autre côté de la Méditerranée, le voisin espagnol ne trouve aucune gêne à multiplier les coups de boutoir contre plusieurs pans de l'économie nationale. L'on se rappelle à cet égard toute la résistance faite aux agrumes et produits agricoles marocains, tandis que l'accord de pêche avec l'UE est complètement instrumentalisé par un seul de ses 27 membres. Certes, la péninsule reste un partenaire incontournable pour le Maroc. Mais un certain nombre de réglages ne seraient pas de trop pour dissiper les zones d'opacité qui se nourrissent principalement d'un agenda politique que les entreprises de part et d'autre doivent subir.
L'AMTRI dénonce...
Pour sa part et pas plus loin que samedi dernier, l'Association marocaine des transports routiers internationaux (AMTRI) a dénoncé la décision des autorités espagnoles. Lors d'un point de presse, Ahmed Aberchane, son président a noté que cette décision ne prend pas en compte un accord maroco-espagnol relatif aux transports terrestres internationaux de marchandises, signé à Rabat en 1988 et stipulant notamment que les carburants contenus dans les réservoirs des véhicules ne peuvent subir de taxes, droits ou impôts.Lors d'une déclaration à la MAP, il a mis l'accent sur les répercussions néfastes de cette décision sur le secteur du transport routier marocain, qui constitue un levier pour le développement des exportations vers le marché européen. Il a précisé qu'une telle action risque de faire doubler les frais du transport international pour les professionnels marocains et réduire leur compétitivité. Selon les statistiques de l'association, le secteur du transport routier international entre le Maroc et l'Union européenne génère un chiffre d'affaires annuel de 500 millions d'euros, dominé à 90 % par les transporteurs étrangers contre 10 % seulement pour les nationaux.