Les intenses discussions entre les différents pays membres de la CEN-SAD viennent de porter leurs fruits. En effet, les échanges ont abouti à une refondation de la communauté sahélo-saharienne avec l’adoption d’un projet de traité révisé. «Ce nouveau texte qui sera soumis à la conférence des chefs d’État et de gouvernement prévue prochainement à N’Djamena, constitue un progrès devant consacrer un nouvel élan dans l’évolution de l’organisation», a affirmé le ministre des Affaires étrangères et de la coopération Saad-Eddine El Othmani, au sortir de la séance de clôture, lors d’une déclaration faite à la presse. «Nous pouvons nous féliciter du travail qui a été abattu lors de cette session extraordinaire. Et nous espérons qu’il en ressortira un nouvel instrument régional puissant, plus disposé à lutter contre les problèmes sécuritaires, ainsi qu’à répondre aux aspirations de développement durable pour les pays membres», poursuit le ministre.
Sécurité et développement
Comme pour appuyer ses dires, le secrétaire général adjoint de la CEN-SAD, Abani Sani Ibrahim, se «réjouit de la refondation de l’organisation pour contribuer à sa redynamisation», note-t-il. Il a manifesté son espoir de voir «la nouvelle CEN-SAD jouer pleinement le rôle d’instrument d’accompagnement des États dans leurs efforts concernant les Objectifs du Millénaire pour le Développement», poursuit-il. Et ce «dans un contexte de paix et de sécurité», a-t-il conclu, suggérant que «la nouvelle organisation soit bien outillée pour se dresser en rempart contre les crises en cours, à savoir celles en Somalie, au Mali et dans la région sahélo-saharienne».
La rencontre intervient dans un contexte politique marqué par l’émergence de nombreux conflits dans la zone sahélo-saharienne, notamment au Mali, en Somalie et en Guinée Bissau. Une circonstance qui met la sécurité au-devant des préoccupations. Ainsi, Saad-Eddine El Othmani, conformément à l’engagement reconnu du Maroc pour la consolidation de la paix et de la stabilité en Afrique, a manifesté «la volonté du Royaume et des États membres de la CEN-SAD de prêter une attention particulière aux crises qui secouent la sous-région». Ceci «au regard des défis auxquels font face les pays membres à savoir la sécurité transfrontalière; le développement humain, mais également la stabilité et les défis environnementaux», pour reprendre les mots de Moussa Faki Mahamat, président en exercice du Conseil exécutif.
Cerise sur le gâteau, les ministres des Affaires étrangères et chefs des délégations des États membres de la CEN-SAD, dans leur déclaration adoptée à l’issue de la rencontre, ont manifesté leur sincère engagement de «faire de la sécurité régionale et du développement durable les domaines centraux inscrits dans l’action de l’organisation». Et ce par «la mise en place de politiques sectorielles reposant sur le partage d’expertises des États membres dans le cadre de la coopération Sud-Sud», note-t-on dans la déclaration.
