Soit. Mais si l'on met les deux déclarations côte-à-côte, le constat du manque de données chiffrées se dégage de lui-même. Les membres de l'actuel gouvernement s'accordent à dire qu'un programme gouvernemental n'est pas censé relater les aspects techniques des objectifs tracés. C'est au niveau de la loi de Finances qu'une telle déclinaison budgétaire doit exister. Ces mêmes partis qui se retrouvent aujourd'hui à l'opposition ont été au pouvoir depuis au moins 2007 et ils savent pertinemment que le menu détail n'est pas du ressort d'une déclaration gouvernementale.
A l'époque, fin octobre 2007, Abbas El Fassi présentait aux députés les grandes orientations de son équipe. Plusieurs promesses n'ont pas été réalisées pour des raisons justifiées ou non. On avait promis qu'en 2012 le taux de la TVA sur les produits courants de consommation baisserait de 20 à 18 %. On a aussi estimé dans les cordes du gouvernement sortant de réduire le taux de chômage à 7 % en 2012, de réduire de 60 % le taux de travail des enfants et d'éradiquer le phénomène des petites bonnes. Qu'en est-il aujourd'hui ? N'aurait-il pas été plus prudent de ne pas s'avancer sur des chiffres, certes accrocheurs, mais difficilement réalisables ? Prenant la mesure des choses, le gouvernement Benkirane, sans trop s'étaler sur les pourcentages, promet de baisser le taux de chômage de seulement un point d'ici 2016 (de 9,1 à 8 %). En contrepartie, l'actuel gouvernement franchit le Rubicon quand il annonce l'amélioration du budget alloué à la recherche scientifique et universitaire. D'un dérisoire 0,67 % du PIB, promesse est faite de le porter à 1 %.
C'est toujours en deçà de l'objectif escompté (la moyenne OCDE est de 2,29 % du PIB), mais c'est un premier pas significatif et une reconnaissance de l'importance de la recherche dans le monde de l'innovation. Parallèlement à cela, l'équipe Benkirane veut aboutir à un taux d'analphabétisme ne dépassant pas 20% en 2016. Très ambitieux comme objectif, sachant que les tentatives pour réduire le nombre d'analphabètes au Maroc ne donnent pas toujours de résultats probants. Abstraction faite de l'effort de projection des objectifs chiffrés sur un mandat, le spectre du degré de réalisation de ces mêmes objectifs ne doit pas être perdu de vue. Après plus de 13 ans au pouvoir, l'USFP n'est pas arrivé à juguler ou du moins atténuer les manifestations du chômage des diplômés. Ces derniers haussent aujourd'hui le ton, d'aucuns s'immolent par le feu, tandis que leurs rangs continuent de grossir. Les postes budgétaires étant limités à une moyenne de 20.000 par an, l'administration est incapable de résorber le phénomène. Aujourd'hui, le gouvernement est appelé à jouer sur deux fronts en même temps : insérer le maximum de diplômés en colère et faire en sorte que la formation réponde réellement aux besoins du marché du travail.
Concernant le taux de croissance, l'actuel Exécutif a visé un peu moins que son prédécesseur, 5,5% contre 6%. Une autre prudence que l'on peut mettre sur le compte du contexte économique difficile et la rétraction de la demande européenne. La question d'amélioration de la croissance est aussi liée à la capacité d'un gouvernement à travailler ensemble. Car souvent les énergies se perdent quand elles ne sont pas mises en faisceaux. Sachant aussi que le Maroc est engagé dans plusieurs plans, programmes et projets structurants, l'action d'un gouvernement est aussi mesurée à l'aune de sa capacité à accélérer la cadence et à améliorer le rendu.
A l'époque, fin octobre 2007, Abbas El Fassi présentait aux députés les grandes orientations de son équipe. Plusieurs promesses n'ont pas été réalisées pour des raisons justifiées ou non. On avait promis qu'en 2012 le taux de la TVA sur les produits courants de consommation baisserait de 20 à 18 %. On a aussi estimé dans les cordes du gouvernement sortant de réduire le taux de chômage à 7 % en 2012, de réduire de 60 % le taux de travail des enfants et d'éradiquer le phénomène des petites bonnes. Qu'en est-il aujourd'hui ? N'aurait-il pas été plus prudent de ne pas s'avancer sur des chiffres, certes accrocheurs, mais difficilement réalisables ? Prenant la mesure des choses, le gouvernement Benkirane, sans trop s'étaler sur les pourcentages, promet de baisser le taux de chômage de seulement un point d'ici 2016 (de 9,1 à 8 %). En contrepartie, l'actuel gouvernement franchit le Rubicon quand il annonce l'amélioration du budget alloué à la recherche scientifique et universitaire. D'un dérisoire 0,67 % du PIB, promesse est faite de le porter à 1 %.
C'est toujours en deçà de l'objectif escompté (la moyenne OCDE est de 2,29 % du PIB), mais c'est un premier pas significatif et une reconnaissance de l'importance de la recherche dans le monde de l'innovation. Parallèlement à cela, l'équipe Benkirane veut aboutir à un taux d'analphabétisme ne dépassant pas 20% en 2016. Très ambitieux comme objectif, sachant que les tentatives pour réduire le nombre d'analphabètes au Maroc ne donnent pas toujours de résultats probants. Abstraction faite de l'effort de projection des objectifs chiffrés sur un mandat, le spectre du degré de réalisation de ces mêmes objectifs ne doit pas être perdu de vue. Après plus de 13 ans au pouvoir, l'USFP n'est pas arrivé à juguler ou du moins atténuer les manifestations du chômage des diplômés. Ces derniers haussent aujourd'hui le ton, d'aucuns s'immolent par le feu, tandis que leurs rangs continuent de grossir. Les postes budgétaires étant limités à une moyenne de 20.000 par an, l'administration est incapable de résorber le phénomène. Aujourd'hui, le gouvernement est appelé à jouer sur deux fronts en même temps : insérer le maximum de diplômés en colère et faire en sorte que la formation réponde réellement aux besoins du marché du travail.
Concernant le taux de croissance, l'actuel Exécutif a visé un peu moins que son prédécesseur, 5,5% contre 6%. Une autre prudence que l'on peut mettre sur le compte du contexte économique difficile et la rétraction de la demande européenne. La question d'amélioration de la croissance est aussi liée à la capacité d'un gouvernement à travailler ensemble. Car souvent les énergies se perdent quand elles ne sont pas mises en faisceaux. Sachant aussi que le Maroc est engagé dans plusieurs plans, programmes et projets structurants, l'action d'un gouvernement est aussi mesurée à l'aune de sa capacité à accélérer la cadence et à améliorer le rendu.