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Lundi 20 Mai 2024
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«Je pense que cette quatrième saison a gagné en maturité»

● Avec la série «La brigade» qui en est à sa quatrième saison, le réalisateur Adil El Fadili signe la première série policière 100% marocaine.
● Une plongée dans la vie d’une équipe de police qui tente d’élucider des crimes de tout genre à travers des héros ordinaires. C’est dans ces termes qu’on peut résumer la série «La brigade» diffusée sur la chaîne Al Oula durant tout le mois du Ramadan.

«Je pense que cette quatrième saison  a gagné en maturité»

Le Matin : Vous êtes à l’origine de la première série policière au Maroc. Comment est née l’idée de «La brigade» ?
Adil El Fadili : «La brigade» est née d’un constat démontrant un manque flagrant de séries policières dans notre paysage audiovisuel. Le téléspectateur marocain est attiré par l’action à la télé et par conséquent, bascule sur les séries étrangères pour assouvir ce manque, mais il veut aussi avoir ses propres héros, ses propres histoires, voir sa propre société. En créant «La brigade», j’ai voulu combler ce vide et ainsi offrir aux téléspectateurs une série 100% marocaine. Le genre policier fonctionne à toutes les sauces : littérature, bande dessinée, cinéma, série télévisée et jeux de société. C’est un fait inéluctable qui s’explique avant tout par une structure parfaitement rodée et déclinable à volonté. On peut le décomposer en six éléments principaux : un crime, une enquête, une victime, un coupable, un mobile et un mode opératoire.

Que pouvez-vous nous dire sur la quatrième saison diffusée actuellement sur Al Oula, durant tout le mois du Ramadan ?
Depuis sa création en 2005, «La brigade» est en constante évolution. Ainsi, pour cette quatrième saison j’ai essayé de lui donner un aspect plus sombre et plus «intimiste» que les saisons précédentes, la trame est toujours la même, mais la forme, la mise en scène, toujours autant d’action et de rebondissements ou les histoires parallèles se croisent et se bousculent, la lumière est traitée différemment. Disons qu’elle a gagné en maturité.

Quels sont les thèmes abordés ? Où avez-vous filmé les séquences de la série et y a-t-il une raison particulière derrière le choix des lieux ?
J’ai toujours essayé d’emmener les téléspectateurs dans tous les univers de la criminalité casablancaise, du trafic de drogue aux assassinats en passant par la pédophilie, sans me poser la question de faire un choix précis, j’estime que tous les sujets méritent d’être portés à l’écran. Bien sûr, tout dépend de la manière de narrer. Pour moi, les enquêtes sont juste un prétexte, ce qui m’intéresse étant la psychologie du criminel. D’ailleurs, le choix de tourner dans les studios de la SNRT à Aïn Chok est, en ce sens, purement esthétique. J’ai tenu à construire un décor de commissariat complet, avec les bureaux des inspecteurs, celui du commissaire, les cellules, l’armurerie, les vestiaires, les couloirs ou encore la cafétéria, ce qui nous a pris beaucoup de temps. Mais j’ai réussi à créer l’atmosphère que je voulais. Ensuite, ce studio évoque pour moi des souvenirs, car c’est là-bas où je flânais pendant que mon père tournait ses bulletins météo.

Est-ce que vous vous attendiez à un tel succès ?
En réalité pas vraiment, enfin je savais que le «Cop Show» est un genre qu’affectionnent les téléspectateurs marocains et je me disais que ça pouvait plaire, mais de là à enchaîner quatre saisons j’étais loin de l’imaginer, j’en profite d’ailleurs pour remercier la SNRT pour l’opportunité qu’ils m’ont offerte, et j’espère être à la hauteur des attentes du public.

Y a-t-il un héros ou des héros dans votre série ? Dans ce sens, comment s’est opéré le casting ?
Dans cette quatrième saison, j’ai procédé à un changement de casting, après avoir introduit l’élément féminin à «La brigade» par le personnage de Zineb qu’incarnait l’actrice méritante Fatima Khair, mais qui ne pouvait continuer l’aventure avec nous pour des raisons familiales, j’ai tenu à confier un nouveau rôle, d’ailleurs pas toujours facile, à une jeune comédienne Sara Takeya pour garder la présence féminine au sein de «La brigade». Le commissaire est toujours incarné par Aziz El Fadili, rôle qu’il incarne avec beaucoup de sincérité, car comme dans son personnage, c’est un peu notre parrain à nous tous. Driss Roukh et Khalid Benchegra font toujours partie de l’équipe et constituent avec le commissaire un repère important pour les téléspectateurs. Deux nouvelles recrues viennent s’ajouter à l’équipe : Mustapha el Houari et Mouhsine Malzi, deux jeunes comédiens très doués et qui m’ont fait confiance. Quant au héros de «La brigade», je dirais que c’est la brigade elle-même !

Vos projets…
Je suis toujours sur la continuité de la série, quatre épisodes sont actuellement présentés pendant le mois du Ramadan et une dizaine d’autres seront diffusés par la suite. Parallèlement, je suis sur l’écriture de mon long métrage qui j’espère verra le jour bientôt et poursuis la carrière de mon court métrage «Courte vie» qui est toujours en tournée dans les festivals internationaux.

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