Les activités minières connaissent, depuis le début de l’actuel exercice, un mouvement sensible de baisse, imputable pour l’essentiel à la contraction plus importante qu’anticipée de la demande étrangère. Ce n’est certainement pas le coup de grisou, mais toujours est-il que des signes avant-coureurs laissent présager une certaine inflexion après la relative éclaircie de 2011. Ces activités semblent entrer dans une nouvelle phase de transition, marquée par une volatilité accrue de leurs fluctuations conjoncturelles. Si l’année 2011 s’est achevée sur un affermissement de 6% de la valeur ajoutée minière, le profil de sa croissance a été très heurté. Dans cet environnement international peu propice, la production minière a fait preuve d’une croissance assez molle. Des signes d’essoufflement de la demande adressée au secteur ont fini par se profiler à l’horizon. En l’occurrence, dans les pays où les prix de vente avaient atteint des niveaux très élevés. Et aussi paradoxal que cela puisse paraître, les opérateurs miniers qui s’attendaient à une reprise plus précoce que prévu de la demande étrangère avaient commencé à reconstituer leurs stocks en minéraux bruts.
Dans le sillage des répercussions de la crise financière internationale, les cours des métaux de base (zinc, plomb et cobalt) affichent une volatilité exacerbée depuis 2008, avec une très forte correction à la baisse. Mettant à profit leur position de valeurs refuges, l’or et l’argent ont vu, en revanche, leurs cours spot afficher un trend plutôt haussier. Un peu moins dynamique, la moyenne du cours du cuivre ressort à 8 811 dollars/tonne, soit une bonification de 17% comparativement à la moyenne enregistrée au cours de l’année 2010. En 2012, le cours du cuivre s’est contracté légèrement de 2,09% à
7 395,5 dollars/tonne en date du 12 juin, à la suite notamment de la baisse de la consommation de la Chine. Quant au cours moyen du plomb, il a progressé de 12% en 2011, tirant amplement profit de la demande soutenue en provenance de la Chine et des pays émergents. Pour sa part, le cours moyen de zinc s’est fortement contracté compte tenu d’une offre excédentaire comparativement à la demande. En 2012, la tendance baissière des cours du cuivre et du plomb continue d’être compensée par la hausse de la parité dollar/dirham, à la suite de la baisse de l’euro face au dollar, deux devises composant le panier du dirham respectivement à hauteur approximative de 80% et de 20%.
Contribution de 6% au PIB national
Contribuant à hauteur de 6% au PIB national et employant près de 34 433 personnes, le secteur minier national se caractérise principalement par le poids prépondérant des phosphates, destinés en grande partie à l’exportation. L’activité représente près de 27% des exportations nationales, soit près de 40 milliards de DH et a engendré des investissements globaux de 4,1 milliards de DH, dont 90,3% alloués à l’exploitation et la valorisation, en plus de 7,2% destinés aux infrastructures et au social et près de 2,5% à la recherche. En 2010, le nombre de titres miniers en vigueur a atteint 4 382 (contre
4 284 fin 2009), dont 3 655 permis de recherche, 650 permis d’exploitation et 77 concessions. Hors OCP (Office chérifien des phosphates), les permis miniers au Maroc sont détenus à hauteur de 45% par les sociétés minières (Managem, CMT, etc), 35% par les opérateurs individuels (notamment la petite mine) et 20% par l’ONHYM (Office national des hydrocarbures et des mines). Sur la période 2008-2010, la production minière marocaine affiche une hausse annuelle moyenne limitée à 1,1% pour se fixer à 32,3 millions de tonnes. Elle demeure accaparée par les phosphates et dérivés, qui représentent en moyenne plus de 94% des volumes produits sur cette période. En 2009, l’offre de phosphates et dérivés se contracte de 28,4% à 21,4 millions de tonnes. La production de barytine arrive à la deuxième place du classement avec 572 400 tonnes, suivie par le sel avec 503 400 tonnes et la bentonite avec 110 700 tonnes. En valeur, les ventes minières sont passées de 77 milliards de DH en 2008 à 60 milliards de DH en 2010, avec une baisse importante en 2009 (-61,7% comparativement à 2008). En 2010, le marché à l’export a représenté plus de 66% des écoulements du secteur à 40 milliards de DH, contre 20 milliards de DH pour le marché local.
Les activités minières se cherchent un nouvel élan
Après avoir affiché une certaine éclaircie au cours des deux dernières années, les industries extractives sont à la recherche d’un nouveau souffle. Le secteur subit actuellement les effets de la volatilité des métaux de base, dont les cours connaissent une correction à la baisse.
LE MATIN
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29 Juin 2012
À 17:45