1 Qu’est-ce qu’une bronchiolite ?
Une bronchiolite est une infection virale respiratoire touchant les petites bronches du nourrisson et du jeune enfant et se transmettant sur un mode épidémique saisonnier. Les symptômes respiratoires sont souvent inquiétants pour les parents, mais cette maladie est le plus souvent bénigne.
La bronchiolite touche les nourrissons et les jeunes enfants (de 1 mois à 2 ans) par épidémies hivernales, généralement de la mi-octobre à la fin de l’hiver, le pic de cas se situe en décembre. Celui de fréquence se situe entre 2 et 8 mois. C’est une maladie fréquente. Les enfants fragiles (prématurés, faible poids de naissance, âge inférieur à six semaines, anomalies respiratoires préexistantes, porteurs de maladies cardiaques ou neurologiques, immnuno-déficients…) sont particulièrement touchés, ainsi que ceux exposés au tabagisme passif ou à d’autres facteurs environnementaux (garde en collectivité, fratrie nombreuse, zone urbaine). 1 à 2% des bronchiolites sont graves. Chaque année, 2% des nourrissons de moins de 1 an seraient hospitalisés pour une bronchiolite plus sévère. La période épidémique va de décembre à janvier.
2 Modes de contamination du nourrisson
La contamination est interhumaine, le virus en cause se transmet soit directement par le biais des sécrétions contaminées (lors d’une toux ou d’un éternuement), soit indirectement (par les mains souillées). Le virus peut survivre à l’air libre 30 minutes sur la peau et jusqu’à 6 à 7 heures sur un linge.La période d’incubation est de 2 à 8 jours, puis le virus se multiplie dans la muqueuse nasale (une rhino-pharyngite inaugure ainsi fréquemment une bronchiolite). Il gagne ensuite les voies respiratoires inférieures pour atteindre les bronchioles où il se multiplie, au sein des cellules épithéliales.
Le tableau clinique est dû à une obstruction des voies aériennes, d’une part causée par un bouchon muqueux obstruant la lumière, d’autre part due à une inflammation de la paroi. Le bouchon muqueux est créé par l’accumulation de cellules mortes et de sécrétions muqueuses. L’obstruction n’est que peu liée au spasme bronchique, les muscles lisses étant encore peu développés à cet âge. Le virus est éliminé au bout de 3 à 7 jours en moyenne, mais la contamination peut parfois durer jusqu’à 4 semaines.
3 Ce qu’il faut faire en période de bronchiolite
• Se laver les mains avec du savon avant de s’occuper du bébé.
• Ne pas embrasser le bébé lorsqu’on est atteint d’une rhinopharyngite ou d’une bronchite par exemple.
• Demander à ses frères et sœurs, et aux membres de l’entourage, en général, d’éviter de l’embrasser.
• Éviter de fumer en sa présence ou de l’emmener dans des espaces fumeurs.
• Ne pas emmener le bébé dans des endroits où il risque d’être au contact de personnes atteintes de maladies infectieuses (transports en commun, supermarchés, boutiques...)
• Aérer la chambre.
• Ne pas échanger les biberons, sucettes, couverts...
• Si le papa ou la maman ont une rhinite virale, il est conseillé de porter un masque.
• Coucher le bébé sur le dos et mettre un coussin sous l’oreiller.
• Lui donner à boire régulièrement.
• Bien vérifier que le bébé s’alimente correctement et prend bien ses biberons.
• Désinfecter son nez avec du sérum physiologique.
• Utiliser des mouchoirs jetables.
• Ne pas le remettre à la crèche avant la fin des manifestations.
• Les antibiotiques ne sont pas prescrits, car ils n’ont aucune action sur les virus, sauf si une angine ou une otite apparaissent.
• Surveiller la respiration du bébé, sa température et l’absence de diarrhée.
4 Traitement
La kinésithérapie respiratoire
Cette technique demeure le traitement primordial de la bronchiolite. Elle a pour objet de permettre d’évacuer les sécrétions bronchiques que le bébé ne réussit pas à expulser.
Le praticien effectue des mouvements sur la cage thoracique et l’abdomen du bébé lorsqu’il expire. Ce geste permet de faire remonter les sécrétions de la trachée vers la bouche de l’enfant qui réussit ensuite à les expectorer, c’est la technique de l’accélération du flux expiratoire, les aspirations à la sonde pratiquées dans certains cabinets de kinésithérapie ne sont pas indiquées. La kinésithérapie contrairement à la croyance de beaucoup de gens n’éternise pas la maladie, au contraire elle permet d’écourter la durée d’évolution et surtout un confort de respiration et de sommeil pour le nourrisson, le seul effet secondaire lié à la kinésithérapie est la survenue de fracture de côtes quand on appuie trop fort sur le thorax. Les autres traitements corticoïdes, bronchodilatateurs et antibiotiques ne sont prescrits que dans des cas particuliers.