Fidèle à son rendez-vous annuel et motivée par les centaines de messages de félicitations et d’encouragements à la suite du succès qu’a connu la 5e édition du festival, l’association Al Ghomra pour la culture et le développement annonce l’organisation de la 6e édition qui aura lieu du 24 au 28 mai. Celle-ci se tiendra au village Had Al Gharbia, près de Tanger, sur le thème : «Labeur, compétition et célébration… Histoire d’un patrimoine» !
«Le choix de la thématique de cette édition reflète notre volonté de mettre en valeur ce que cette rencontre recèle comme richesses culturelles et patrimoniales, mais également l’amour de mère Nature», déclare le responsable du festival. En effet, «le labeur, ou labour, puisqu’il s’agit de la Mère Terre, représente l’âme du patrimoine Mata, du début à la fin de la saison agricole», explique-t-il. Quant à la compétition, c’est le beau spectacle qui suit et durant lequel chacun des meilleurs cavaliers de la région cherche à avoir le plaisir et l’honneur de s’emparer de la figurine «Mata» et s’enfuir avec. Puis vient la célébration, avec la fête en grandes pompes des moissons et du résultat des grands efforts fournis durant de longs mois.
L’association Al Ghomra s’est donnée pour mission de rappeler l’histoire d’un patrimoine qui date de plusieurs siècles et de le transmettre aux générations futures pour qu’ils prennent la relève. Comme le veut la tradition de ce festival, l’ouverture de cette année se fera par la Touiza, ou travail collectif solidaire, avec la participation de plusieurs acteurs, dont les membres de la troupe Hassadas (moissonneurs) et ceux de la troupe de cavaliers. Deux compétitions sont programmées successivement pour retenir le meilleur moissonneur et le champion des cavaliers.
Le festival comporte également un espace «jeunes» qui porte le nom «Tu as un don, nous avons une scène». Tout créateur en herbe (théâtre, poésie, chanson) peut monter sur la scène mise à sa disposition et s’exprimer de la manière dont il l’entend. Dans le sillage de ce qui s’entreprend un peu partout dans le Maroc et dans le monde, pour la protection de l’environnement, le festival Mata a réservé également un espace à cet effet. C’est ainsi que durant toute la durée de l’événement, des campagnes de sensibilisation sont programmées, aussi bien en ce qui concerne la flore que la faune, notamment pour la protection de l’outarde barbue qui est en voie d’extinction. L’attention de la population du village de Had Al Gharbia et sa région sera également attirée sur les dangers de la pollution et, particulièrement, celle des déchets solides sur la terre et sur les nappes phréatiques.
Certes, la musique et le chant, de diverses cultures et couleurs ne peuvent être absents d’un festival. Plusieurs troupes nationales et internationales sont prévues pour apporter joie et bien-être au nombreux public, avec des séquences dans la journée et/ou lors de soirées. Et puisqu’il faut rendre à César ce qui lui appartient, les organisateurs ont pensé à redonner vie au site de Iulia Constantia Zilil, qui se trouve sur les lieux mêmes du festival et dont l’histoire remonte au deuxième siècle av. J.-C. À cet effet, des visites guidées et commentées seront organisées à l’intention des visiteurs.
Comme on peut le constater par ce riche programme, le festival Mata de Had Al Gharbia se veut un événement socioculturel par excellence. Une manifestation où le visiteur découvre la région et sa beauté, sa culture et ses richesses, se mêle à l’habitant, goûte à sa cuisine, chante avec lui, danse sur l’air de sa musique et, le plus important, participe d’une manière ou d’une autre, ne fut-ce que par sa présence, à la protection de ce patrimoine et au développement durable d’une des plus belles régions du Nord du Royaume.