«Nous nous réjouissons de pouvoir annoncer la fin du régime de tutelle et du protectorat et l'avènement d'une ère de liberté et d'indépendance». C'est en ces termes que feu S.M. Mohammed V avait annoncé la fin de la période coloniale et le recouvrement par le Maroc de son indépendance et de sa souveraineté, ainsi que le lancement de la marche du développement tous azimuts. Le Sultan avait ajouté : «Au terme des négociations, le régime de protectorat prendra fin et le Maroc connaîtra une ère nouvelle, où il examinera sa souveraineté dans le cadre des nouveaux accords et dans un esprit de compréhension et de coopération féconde avec le peuple français». Dès cette date, feu S.M. Mohammed V avait révélé dans le discours du Trône les éléments d'une réforme constitutionnelle basée sur l'établissement d'un État de droit, en soulignant : «Notre objectif est la constitution d'un gouvernement marocain responsable et représentatif, expression authentique de la volonté du peuple». Feu S.M. Mohammed V avait alors tracé des orientations directes, appelant à la démocratisation et au multipartisme.
Aussitôt, le Maroc s'est engagé dans un laborieux processus de modernisation administrative, dans lequel les paramètres de la décentralisation, de la déconcentration et de la régionalisation ont occupé une place majeure. Conscientes de la gravité de l'héritage légué par le protectorat, les autorités marocaines ont dû rompre avec le passé pour jeter les bases d'une nouvelle organisation administrative de proximité. Ce choix volontariste et déterminé de feu S.M. le Roi Mohammed V a permis au Maroc d'inaugurer dès 1959 une pratique moderne de la gestion locale, avec la mise en place de 800 collectivités territoriales de base, la mise en œuvre d'un système électif et pluraliste pour la désignation des conseils communaux et l'adoption du suffrage universel direct.