Avec cette nouvelle collection, Yasmina Ziyat a choisi de faire voyager le public dans les univers de la couleur noire, plus particulièrement, et tout ce qu’elle renferme comme symbolique psychologique et sociale. «Suite à ma première exposition, que j’avais faite à Marrakech sur la thématique de la transparence, j’ai pensé continuer dans cette même démarche tout en évoluant du point de vue des couleurs et des matériaux.
Au début, j’ai travaillé avec toutes sortes de tissus. Mais après, j’ai opté pour le tissu transparent, celui des collants qui a une relation avec la femme. Ce tissu représente à la fois la douceur, la fluidité et les déchirures. Ce qui renferme beaucoup de connotations ayant un rapport avec la femme», précise Yasmina Ziyat.
Dans ses œuvres abstraites principalement, en noir, avec un peu de gris, du blanc et du bleu, on perçoit des paysages à travers des voiles recouvrant en partie les pièces du tableau.
Le galeriste et historien d’art Lucien Viola qualifie sa démarche d’une pratique fondée sur «la déconstruction», puisqu’elle utilise une multitude de matériaux usés, fragmentés et raccordés par des bouts de tissus eux-mêmes déchirés et troués. Ses travaux font naître des assemblages mosaïqués et hétéroclites proches des fantastiques paysages sous-marins décrits par Jules Verne dans «Vingt mille lieues sous les mers». Ses intérieurs illustrent une tendance minimaliste qui, selon Lucien Viola, consiste à superposer tissus et autres matériaux fragmentaires, contribuant à transformer le champ de vision.
«Les œuvres de Yasmina se rattachent plus encore au matiérisme qui appartient à l’art informel européen initié par Antoni Tapies et Alberto Burri, privilégiant la matière, notamment les fils de fer usés, le papier, les tissus déchirés, des morceaux de fils électriques et autres pierres d’alun. L’artiste s’applique, ainsi, à explorer les potentialités infinies de chacune de ces matières».
Ses travaux se basent parfois sur une idée préconçue ou encore viennent spontanément selon son humeur et sa prédisposition à créer son propre monde plastique qui va en progressant d’une exposition à une autre. En effet, Yasmina pense déjà à s’attaquer à de grandes installations dans le futur. Mais toujours sur le même chemin de sa quête plastique.
Celle qui la mène à explorer d’autres couleurs et d’autres matériaux.
