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L’exposition des sculptures sur la corniche interrompue

● Pour fêter ses 32 ans à Casablanca, le sculpteur tunisien Sahbi Chtioui a décidé d’exposer 32 de ses sculptures sur la Corniche de la métropole pour rendre hommage à sa ville adoptive.
● Mais l’exposition, qui devait se prolonger jusqu’au 10 mai, vient d’être interrompue par l’artiste lui-même. Ce dernier a préféré y mettre fin en raison des promesses non tenues du conseil et de la mairie de la ville, concernant notamment la publication d’un catalogue de l’exposition, des affiches et l’encadrement de la manifestation.

L’exposition des sculptures sur la corniche interrompue
32 sculptures étonnantes de la collection privée de Sahbi Chtioui ont été exposées sur

Profondément déçu par l’indifférence des autorités locales de la ville de Casablanca, le sculpteur tunisien Sahbi Chtioui décide de mettre fin à l’exposition de sa collection privée de sculptures, d’une diversité déroutante, sur la Corniche de la capitale économique du pays. Cette décision s’explique par les promesses non tenues faites à l’artiste par la mairie et le conseil de Casablanca. Sahbi Chtioui ne mâche pas ses mots quant à sa grande déception : «Mon objectif à travers cette exposition est de rendre hommage à cette belle ville qui m’a adopté pendant 32 ans. Je ne comprends pas pourquoi les responsables n’ont pas tenu compte de l’importance de cette exposition, autant pour les touristes, les passants, la ville que pour moi-même. Le résultat est palpable, le public apprécie vraiment l’idée d’exposer des sculptures en plein air. C’est très original comme concept. Les autorités locales m’ont fait mille et une promesses qui n’ont pas été tenues. Mon exposition n’a même pas été inaugurée. Et les médias ne l’ont pas soutenue. C’est une insulte à la ville dans son ensemble et pas uniquement à mon art», se désole Sahbi Chtioui.

Du côté du Conseil de la ville, la version n’est pas tout à fait la même. Selon Ouafaâ Skalli, responsable du département de la Culture au sein du Conseil de la ville, «l’artiste ne se serait même pas présenté auprès de ses services, alors que c’est un passage obligé pour obtenir l’autorisation d’exposer dans un lieu public.» «J’ai moi-même appris l’existence de cette exposition comme n’importe quel autre Casablancais», affirme-t-elle.
Pourtant, le succès de l’exposition auprès du grand public était au rendez-vous. Et l’artiste le reconnaît : «J’étais ému de voir des gens de toutes les catégories d’âges et de toutes les couches sociales prendre des photos avec mes œuvres et moi-même, brandissant le drapeau marocain. C’est une véritable récompense morale pour mon travail», se réjouit M. Chtioui. Mais l’événement selon l’artiste a souffert d’une absence totale de publicité. «Je peux comprendre que ce ne soit pas facile d’organiser une telle exposition en plein air. Mais ce qui me choque vraiment, c’est le fait qu’il n’y avait pas d’affiches, pas de catalogue pour cette exposition, alors que la réalisation de ces 32 sculptures, qui font d’ailleurs partie de ma collection privée, m’a pris des années de travail. C’est le fruit d’un travail d’arrache-pied, mais également de beaucoup de sacrifices. J’y ai englouti toutes mes économies. Et regardez le résultat, c’est comme si rien ne s’était passé sur la Corniche de ma ville adoptive adorée», ajoute l’artiste.

Face à cette indifférence, M. Chtioui décide de changer le lieu de l’exposition et de la transférer de la Corniche de Casablanca à celle d’El Jadida. «Ce que je cherchais surtout, c’était un soutien moral d’abord. L’objectif de cette prochaine exposition sur la Corniche d’El Jadida et sur les remparts de la cité portugaise est de partager ma collection privée d’œuvres avec les habitants de cette belle ville, mais aussi, et surtout, de concrétiser le pacte “artiste-ville”. Chose qu’on n’a pas réussi à faire à Casablanca», regrette le sculpteur tunisien.

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